Les services agricoles à travers le pays s’attendent à une augmentation importante de la production nationale en céréales. Les premiers résultats de l’opération de campagne moisson-battage, lancée depuis début mai dans le Sud du pays, sont encourageants et la récolte s’annonce sous de bons augures.
Par Akrem R.
C’est ce que le Directeur filière végétale au ministère de l’agriculture, M. Sakheri Mohamed El-hadi, a annoncé, hier, en indiquant que d’importants moyens humains et matériels ont été mobilisés pour la collecte de la récole conformément aux directives du gouvernement.
En effet, ont été mobilisés, pas moins de 11400 moissonneuses batteuses dont 243 pour le Sud et 1460 camions (500 pour le sud) et par l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC). L’Etat a alloué à ce jour 650 points de collecte et de stockage, dont 41 points dans le Grand Sud, pour une capacité totale estimée à 43 millions de quintaux.
Sans donner plus de détails sur les prévisions de production attendus durant cette campagne, le représentant du ministère de l’Agriculture s’est montré optimiste, notamment, eu égard aux «échos» sur une production record au niveau des wilayas de Sud, mais aussi, des wilayas de l’Est et du Centre du pays où la pluviométrie était abondante, contrairement aux wilayas de l’Ouest dont la production sera en- deçà des attentes. Le manque de la pluviométrie est, donc, à l’origine de cette situation.
Mais dans l’ensemble, dira-t-il, la production sera meilleure que celle de l’année précédente. « Les premiers résultats sont encourageants. Les quantités que réceptionnent chaque jour l’OAIC sont importantes. Nous nous attendons à une production importante cette année», dira-t-il, en effet, dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne II».
À titre d’exemple, une production de plus d’un million de quintaux de céréales, toutes variétés confondues, est attendue au terme de la campagne moisson-battage de l’actuelle saison agricole (2023-2024) qui se poursuit dans la wilaya d’Adrar. Idem pour la wilaya d’El-Menia, dont une récolte de plus de 850 000 quintaux de céréales est attendue.
Cette hausse de la production nationale, dont les premières prévisions parlent de plus de 42 millions de quintaux, s’explique, notamment, par les mesures d’accompagnement prises par les pouvoirs publics.
D’abord, il y a l’augmentation des surfaces emblavées avoisinant les 3 millions d’hectares (2,9 millions ha), dont 106 000 ha dans le Sud et la mobilisation de 3, 260 millions de quintaux de semences.
« Nous avons procédé à la distribution de 2,780 millions de quintaux de semences gratuitement aux 123 651 agriculteurs qui ont été impactés par la sécheresse l’année précédente. Des quantités importantes d’engrais avoisinant les 1,2 millions de quintaux ont été également octroyées à 30 000 céréaliculteurs», souligne-t-il, en notant que l’objectif fixé avant le début de la saison agricole est réalisé à 98%.
D’autres mesures ont été également décidées par l’Etat, à savoir l’octroi de crédits bonifiés aux agriculteurs et pour une durée de 63 mois pour le remboursement et l’octroi également d’une prime de 20 000 DA/ha emblavé jusqu’au 30 ha.
Augmentation des superficies de 7% au Sud
Au passage, Mr Sakheri Mohamed El-hadi a fait savoir que la superficie emblavée dans les wilayas du Sud a augmenté de 7% avec l’objectif d’atteindre un million d’hectares à moyen terme.
«Nos efforts seront orientés vers l’augmentation des surfaces agricoles réservés aux céréales dans le Sud et d’atteindre le un million d’hectares dans les meilleures délais», précise-t-il.
En effet, les pouvoirs publics tablent sur l’agriculture saharienne pour l’augmentation de la production nationale en céréales et garantir l’autosuffisance en la matière.
Selon l’invité de la radio, l’augmentation de la production à 90 millions de quintaux en blé dur et tendre, soit le total des besoins nationaux, est faisable.
Les wilayas du Sud avec un million d’hectares de superficie pour les céréales et un rendement de 60 quintaux/ha, à elles seules, «nous garantirons une production de 60 millions de quintaux, soit, plus de 50% de nos besoins», détaille-t-il.
Quant aux wilayas du Nord, avec les un million 200 000 hectares et une moyenne de production de 25 quintaux/ha, « nous rapporteront, eux aussi, 55 millions de quintaux».
Ceci va permettre à l’Algérie de garantir notre autosuffisance en réduisant amplement la facture d’importation des céréales qui continue de peser lourdement sur la balance commerciale du pays.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, toute une stratégie est tracée à cet effet, en s’orientant résolument vers l’augmentation des superficies irriguées dédiées aux céréales. Actuellement, les surfaces irriguées n’excédent pas les 380 milles ha, dont 253 000 ha en mode complet et 127 000 ha en mode d’appoint. «Notre ambition est de porter cette superficie à 500 000 ha dans le court terme.
Des mesures importantes ont été prises dans ce sens notamment en matière d’autorisation de forages et accompagnement techniques», souligne-t-il, en appelant les agriculteurs à s’organiser en associations et coopératives afin de bénéficier de nombreux avantages.
«Nous, au ministère de l’Agriculture, nous encourageons les coopératives. Un système permettant de profiter de plusieurs avantages permettant, à titre d’exemple, d’acquérir une moissonneuse batteuse avec une aide de 50% de son prix. Même chose pour les système d’irrigation, réalisation de forages et autres», précise-t-il.
Concernant les capacités de stockages, Il a annoncé qu’un programme national pour la réalisation de 30 silos et 350 centres de stockages de proximité, sont en cours de réalisation.
Une fois filialisé, cet ambitieux programme permettra de renforcer nos capacités de stockages, en les hissant à 90 millions de quintaux.
A.R.