Production de viandes rouges et blanches : L’Etat adopte une nouvelle stratégie

Constantine : Commercialisation de plus de 70 tonnes de viandes blanches et rouges importées

Le ministère de l’Agriculture et du développement rural adopte une nouvelle stratégie en matière de production de viandes blanche et rouge. Elle consiste en la production de pas moins de 100 000 tonnes de viande blanche et 50 000 têtes de mouton, et ce, en prévision, notamment, du mois de ramadhan 2025 et de l’Aïd El Adha. Deux périodes où la demande des ménages sur les deux produits augmente significativement, passant du simple au triple. Une situation occasionnant un énorme fossé entre l’offre et la demande.

Par Akrem R.

Des perturbations sont, en effet, signalées durant ces deux périodes, accompagnées d’une flambée des prix. Un scénario que le gouvernement ne veut surtout pas revivre durant les deux prochaines échéances (Ramadhan
2025 et Aïd El- Adha).

Ainsi, pour les prévenir, une convention a été signée entre la société de développement des cultures agricoles stratégiques (EPE Spa DCAS), le Groupe des industries alimentaires et Logistiques (Agrolog) et la Caisse nationale
de mutualité agricole (CNMA).

Cette convention vise à la production de quantités importantes en viande rouge et blanche destinées à la régulation du marché en prévision du mois sacré, a précisé le ministère de l’agriculture dans un communiqué. Cet accord s’inscrit dans le cadre des mesures proactives prises par le secteur de l’agriculture pour assurer la stabilité du marché des produits agricoles de large consommation, tels que la viande blanche et rouge.

Aux termes de cet accord, explique le ministère, les structures d’élevage de volailles et d’élevage ovin existant au niveau des unités de production agricole (anciennement fermes pilotes) affiliées à la Société de développement de cultures stratégiques, seront mises à la disposition de l’Office National de l’Alimentation Animale ONAB et de la Société Algérienne des Viandes Rouges ALVIAR pour la production de viande blanche et rouge.

Une démarche visant à développer davantage la production nationale en viande rouge et blanche, tout en constituant un stock stratégique destiné à approvisionner le marché lors du prochain ramadan et de l’Aïd
El-Adha, outre la commercialisation de ces deux produits à des prix raisonnables pendant les périodes de forte augmentation de la demande.

Intervenant à cette occasion, le ministre Youcef Cherfa a souligné que l’objectif de la convention est la régulation du marché et la stabilité des prix des viandes, ainsi que la valorisation des infrastructures d’élevage, et aussi, l’encouragement de la production nationale de viande et la constitution de stocks pour assurer la disponibilité des produits d’une façon pérenne.

«Nous disposons de toute une série d’infrastructures non utilisées des anciennes fermes pilotes et qui peuvent être rentabilisées de façon optimale pour accroitre la production nationale, ce qui nous permettra de constituer des stocks conséquents de viandes rouge et blanche pour approvisionner le marché durant les périodes de forte demande», a-t-il insisté.

Il est à rappeler que le marché des viandes en Algérie connaît des dysfonctionnements récurrents, et les prix sont toujours «instables». Les raisons sont connues.

La désorganisation des deux filières en amont et an aval, est à l’origine de cette situation, marquée notamment par une prédominance du secteur informel et des problèmes liés aux aliments et à la hausse des prix des intrants.

Ajoutons à cela, les problèmes de la distribution et des insuffisances en matière de stockage (chaîne de froid).

Les prix des viandes en hausse

Ainsi, durant le premier trimestre 2024, les prix au détail des viandes rouges locales ont enregistré une certaine stabilité par rapport aux trimestres passés mais se maintiennent à des niveaux élevés selon le type des viandes proposées, souligne la dernière Note de l’Observatoire des filières viandes rouges de l’Institut d’élevage (ITLEV).

Pour les viandes locales, les prix oscillent en moyenne entre 2300 et 2600 DA le kg pour l’ovin (agneau et autres), et moins de 2000 DA le kg pour le cheptel ovin importé dont les prix ont été plafonnés. Pour la viande bovine sans os, locale (bifteck), elle est vendue entre 2400 DA et 2600 DA le kg.

Par contre, concernant la viande bovines fraiches importées, les prix ont été plafonnés à 1200 DA et 1350 DA le kg.

Concernant les viandes blanches, les prix ont enregistré une certaine stabilité durant le premier trimestre de 2024, mais à des niveaux élevés (entre 420 à 540 DA/kg).

D’ailleurs, cette hausse est jugée «injustifiée» par les pouvoirs publics qui ont décidé de recourir de recourir au déstockage de quantités importantes de poulet congelé importé à un prix de 295 DA/KG.

Promotion de la production locale Donc, à travers cette nouvelle stratégie, basée principalement sur la promotion de la production locale par les groupes publics, le ministère de l’agriculture veut en finir avec ces situations de pénurie et de perturbation au niveau du marché, notamment, durant les grands rendez-vous et fêtes religieuses.

En outre, et afin de mener à bien cette stratégie, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) est chargée de couvrir tous les risques liés aux différentes activités concernées par cet accord par le biais d’assurances, en plus de fournir un accompagnement technique, une évaluation et un suivi par des experts et spécialistes en la matière.

En plus de valoriser les structures de base disponibles dans les unités de production agricole, les partenaires, dans le cadre de cette convention, s’engagent à approvisionner ces unités en intrants nécessaires (poulets, fourrages…) et à respecter les normes en matière de production de volaille et d’élevage bovin, ainsi que les normes sanitaires et la qualité des produits.

En effet, tous les ingrédients sont réunis pour réussir cet accord et atteindre les objectifs escomptés en matière de production et surtout en matière de stabilisation du marché des viandes, en proposant des produits à des prix raisonnables.

Dans sa feuille de route, le gouvernement, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accorde une grande importance à la sauvegarde du pouvoir d’achat de citoyen.

A. R.

Quitter la version mobile