Production de semences en Algérie : Des efforts pour préserver les variétés locales

Champ de blé

La sécurité alimentaire passe d’abord par la production locale de semences et leur adaptation aux exigences climatiques. Des efforts ont été consentis, dans ce cadre, par des laboratoires et des institutions de recherche agronomique ayant abouti à la réduction d’importation de plusieurs variétés de semences et pour s’assurer une autosuffisance dans certaines semences comme les céréales, pommes de terre et autres.

Par Akrem R.

«L’Algérie n’importe plus de semences de céréales depuis plus de 30 ans grâce à ses instituts qui ont su préserver les variétés locales et développer de nouvelles variétés adaptées aux conditions climatiques et résistantes aux maladies», s’est félicité la directrice générale de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC), Houria Bounder, à l’occasion d’une Journée portes ouvertes sur les activités de la Ferme de démonstration et de production de semences (FDPS).

L’intervenante a rappelé que le programme de production de semence mis en place depuis les années 1990 a permis de mettre fin à leur importation de l’étranger et de préserver les souches locales caractérisées par leur résistance à la sècheresse et aux maladies. En effet, ce programme de multiplication de semences à partir des semences locales vise à assurer une sécurité alimentaire «durable», dira-t-elle.

Houria Bounder a expliqué que l’ITGC qui dispose de neuf fermes de démonstration et de production de semences (FDPS) réparties équitablement à travers les régions du Centre, de l’Est et de l’Ouest a pu produire plusieurs variétés de semences de blé adaptés aux conditions climatiques du pays à partir de semences souches. 

En plus des semences céréalières, Mme Bounder a fait savoir que l’ITGC se penche également sur le développement des semences de lentilles, de pois chiche et récemment de graines oléagineuses. 

Plus de 170 variétés de semences céréalières certifiées

Pour sa part, le directeur de la FDPS, Omar Kherif, a rappelé que l’Algérie compte plus de 170 variétés de semences céréalières certifiées par le Centre national de contrôle et certification des semences et des plants (CNCC). 

«Ces variétés, développées et adaptées aux conditions climatiques, sont plus résistantes aux différentes maladies, avec des rendements appréciables», a-t-il affirmé, en expliquant que la production de nouvelles variétés se fait à travers le croisement des semences qui ont un haut potentiel de rendement avec des semences de souches résistantes aux fléaux agricoles.

«Cela nous permet d’avoir des semences plus rentables et plus résistantes à la sécheresse», a-t-il souligné. Quant à la durée nécessaire pour la production d’une nouvelle variété de semences, «elle varie entre 12 et 15 années», a-t-il indiqué, en précisant que ces semences sont expérimentées avant leur homologation par le CNCC. 

M. Kherif a par ailleurs souligné le rôle des FDPS dans la préservation de certains variétés de blé locaux très rares dont le blé de Beliouni, Mohamed Ben Bachir, Heddab et Djenah Kh’tifa, précisant que ces souches mères, utilisées pour l’amélioration de nouvelles variétés de semences, sont cultivées dans les pépinières de l’ITGC.

Présent à cette journée, le directeur adjoint de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Rachid El Bouyahiaoui, a estimé que le programme national pour le développement des céréales, notamment le blé a porté ses fruits grâce à la contribution des céréaliculteurs, dont certains, encadrés par les instituts spécialisés, sont devenus des agriculteurs multiplicateurs de semences.

Par ailleurs, il a mis en avant le rôle de la banque des gênes, qui sera inaugurée prochainement à l’INRA, dans la préservation du patrimoine animal et végétal algérien et de certaines variétés et espèces menacées de disparition.

A.R.

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