Après le Sud du pays, où la campagne de moisson-battage a été lancée il un peu plus d’un mois et demi -avec une production prévisionnelle d’un million de quintaux rien que pour la seule wilaya d’Adrar-, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a donné, hier, mardi, à partir de la wilaya de Bouira, le coup d’envoi de la campagne de récolte dans les wilayas du Nord.
Par Amar Naït Messaoud
En effet, c’est à partir de la ferme pilote Bouchraïne, dans la commune d’El Asnam-spécialisée dans la production de céréales, de semences de pomme de terre et de légumes secs-, qu’est officiellement lancée la campagne moisson-battage dont les prévisions, à l’échelle nationale, tablent sur une production dépassant largement les 40 millions de quintaux, soit approximativement le deux tiers de la consommation nationale en cette matière stratégique.
L’Algérie réduira cette année ses importations en céréales d’au moins un demi-million de tonnes. La forte pluviométrie de cette année dans les régions du nord, après une dommageable année de sécheresse, et tous les efforts de l’État tendus vers un encadrement optimal des cultures stratégiques, à commencer par les céréales, ont convergé vers le rehaussement des performances sur le terrain, non seulement en termes de superficies emblavées, mais également sur le plan de la productivité à l’hectare, boostée aujourd’hui par les divers soutiens apportés aux agriculteurs dans la conduite culturale et l’utilisation des intrants.
Sur un autre plan, le gouvernement a lancé de grands investissements dans les infrastructures de stockage de blé afin de faire face à la production escomptée. L’on compte dans ce contexte, sur la maximisation de la récolte provenant de toutes les unités de production (EAC, EAI, Fermes pilotes, fermes privées) et son acheminement sur les silos de stockage de l’Officie algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) répartis sur tout le territoire national.
Justement, en matière de silos, le gouvernement a lancé un vaste programme de construction de nouveaux silos dans 52 wilayas, soit 350 unités, appelées centres de proximité de stockage de cé- réales. Il s’agit, à travers cette opération, de hausser les capacités nationales de stockage de ce produit stratégique à 9 millions de tonnes.
L’Algérie ne dispose actuellement que de 3,4 millions de tonnes de capacité de stockage de céréales. Chaque nouveau centre peut stocker jusqu’à 6000 tonnes de blé. En janvier dernier, cette opération a été décentralisée par le ministère de l’Agriculture pour qu’elle soit prise en charge par les walis. Hier, le ministre de l’Agriculture et de Développement rural a mis la première pierre à la construction de 6 centres de stockage programmés dans la wilaya de Bouira.
Les principaux points d’ancrage de la nouvelle politique nationale de développement de la filière des céréales s’appuient sur le renforcement de la production de semences (blé de reproduction), le soutien accru aux exploitants agricoles (facilitation d »accès aux crédits de campagne et aux crédits d’investissement, hausse du prix d’achat du quintal de blé), l’extension des périmètres irrigués, la vulgarisation en direction des céréaliers, la mobilisation des équipements nécessaires aux campagnes labours-semailles et moissons-battage, la mise à disposition des produits phytosanitaires et d’amendement/fertilisation, l’extension de la culture des céréales aux régions du Sud-à l’image du mégaprojet de production de céréales et de semences avec un partenaire italien à Touggourt et Adrar, les grands investissements de l’État dans les infrastructure de stockage,…etc.
C’est là une démarche à même de permettra à l’Algérie de se rapprocher de son ambition de sécurité alimentaire dans une conjoncture complexe marquée par les changements climatiques et des enjeux géopolitiques majeurs.
A.N.M.
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