Après deux pénibles années pour l’économie nationale, suite, notamment, à la crise financière et à la pandémie Covid-19, la machine industrielle du pays peine à décoller, et ce, malgré la volonté politique affichée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Par Akrem R.
Depuis son arrivé au palais d’El-Mouradia, il s’est engagé à la réforme et l’assainissement de la vie politique et économique du pays. Beaucoup de choses certes ont été faites, mais les réformes nécessaires pour le décollage économique et pour faire de l’année 2022, une année économique par excellence, avancent timidement.
Les appels à l’accélération de ses réformes par les acteurs de la scène économiques nationales, se font d’autant plus pressants, que l’Algérie, comme nombre de pays dans le monde est bousculée par la situation géopolitique mondiale toute de crises et dont l’impact sur notre pays pourrait s’avérer préjudiciable.
Trois mois sont déjà consommés, sans pour autant, voir les nouvelles lois encadrant le domaine économique entrer en vigueur.
En effet, le gouvernement et les ministères concernés, en particulier celui de l’Industrie, de l’Agriculture, du Commerce et du Tourisme ainsi que le Parlement, sont appelés à mettre les bouchées doubles afin d’accélérer la cadence des réformes et faire bouger les choses sur le terrain.
La levée des blocages des projets industriels finalisés est une décision salutaire, mais le gouvernement doit également y adjoindre l’arsenal juridique adéquat, en promulguant le nouveau Code d’investissement et la loi sur la monnaie et le crédit dans les meilleurs délais.
Des experts avaient mis en garde contre les retombées de l’arrêt de l’investissement, durant ces deux dernières années, sur la croissance économique du pays et également sur le plan social. Le stock des demandeurs d’emploi est en courbe ascendante et ne cesse d’augmenter.
Les chiffres du ministère du Travail et de l’emploi en font foi : un million et 80 000 jeunes ont postulé pour l’allocation chômage. Autrement dit, le taux de chômage chez les jeunes est en forte hausse. Ainsi, la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation de l’emploi dans notre pays, comme d’ailleurs partout dans le monde. En clair, la promulgation du Code de l’investissement est une condition sine quoi non pour le décollage de la machine économique du pays.
Actuellement, les opérateurs économiques et les investisseurs sont dans l’incertitude et s’impatientent de voir la nouvelle vision du gouvernement concrétisée sur le terrain. Le fameux Code de l’investissement en préparation depuis deux ans n’a pas encore vu le jour. L’avant projet de loi présenté lors d’un Conseil des ministres a été rejeté par le président Tebboune après avoir constaté des lacunes. Il a instruit le ministère en charge de consulter le Patronat et les autres organisations pour enrichissements et en finir avec les entraves du passée.
Mettre des objectifs chiffrés et raisonnables
«Effectivement aujourd’hui on parle de l’année de décollage économique puisque il y a beaucoup de réformes à mettre en place (réforme financière, bancaire, économique et la réforme du Code de l’investissement. Je pense qu’aller sur une feuille de route des réformes globales et intégrés est certes nécessaires aujourd’hui. C’est le rôle de l’exécutif de mettre des objectifs chiffrés et raisonnables pour permettre aux opérateurs économique et parties prenantes de se projeter et de voir comment, dans quel objectifs et délais», a indiqué Hassen khelifati, un chef d’entreprise, en plaidant pour la désignation d’une personne pour chaque dossier de réforme, tout en lui accordant un délai de 3 à 4 mois pour présenter un document de synthèse pour le gouvernement et d’ouvrir ensuite un débat au Parlement. « C’est à la personne désignée de travailler et de consulter les opérateurs économiques, les organisations patronales et autres, pour la préparation d’un document de synthèse», souligne-t-il.
C’est une manière avec laquelle on peut faire avancer les choses et aller rapidement vers la relance de l’économie nationale, notamment, durant cette conjoncture de turbulence sur le plan mondial. Les sécurités alimentaire, sanitaire et énergétique, sont un défi majeur à relever par le gouvernement. La libération et l’encouragement de l’investissement dans divers domaines, sont le seul moyen pour ce faire.
Régler d’abord le problème du foncier
Pour sa part, l’expert en économie, Ishak Kherchi, estime que la balle est dans le camp de l’exécutif, notamment, les ministères de l’Industrie, de l’Agriculture et du Tourisme. Ces trois départements doivent augmenter la cadence du travail pour l’élaboration des lois et surtout la création d’agences pour le foncier industriel, agricole et touristique.
«Sans la création de ces agences, on ne pourra pas lancer le Code de l’investissement sans la création de ces trois agences pour le foncier», estime-t-il. L’enseignant universitaire a expliqué la lenteur dans la promulgation du Code de l’investissement par plusieurs raisons, notamment, l’implication de plusieurs départements et institutions. « Nous avons besoin d’une certaine complémentarité entre les institutions de l’Etat, plus d’intérêts par les décideurs et un suivi de la part des parlementaires», recommande, Dr. Kherchi.
Ce dernier a appelé les députés à accorder plus d’importance au Code de l’investissement et la création d’une agence nationale pour le foncier. « Ils (les députés) ont procédé à la création d’une commission d’enquête sur la pénurie de l’huile de table, mais rien n’a fait pour presser le gouvernement pour la finalisation de ces lois, nécessaires pour la relance de notre économie», déplore-t-il.
Instruction pour la révision du Code des investissements : Mohamed Moncef Bouderba (*) salue l’initiative du Président
Dans une déclaration qu’il nous fait parvenir, M. Mohamed Moncef Bouderba, président de l’Association des céramistes algériens (A.C.A), revient sur la récente instruction du président de la République pour la révision du projet de loi portant code des investissements. Instruction dont il se félicite par ailleurs.
«En ma qualité de Président des Céramistes Algériens je saisis cette excellente opportunité pour saluer l’initiative de Monsieur le Président de la République qui a instruit Monsieur le Premier Ministre une réforme globale et courageuse du code de investissements dans notre pays
L’Association des Céramistes Algériens ne peut que se féliciter de l’application des nouvelles mesures concrètes et imminentes pour consolider la relance économique créatrice d’emplois et de richesses afin de relancer les investissements Industriels de notre secteur qui à tant besoin de soutien politique et compensations financières afin d’encourager la relance du secteur du bâtiment qui est malheureusement toujours en attente de démarrage et un plan national pour mettre les Exportations Algériennes en priorité des mesures gouvernementales.
Nous saluons encore une fois et accueillons avec une immense satisfaction la décision du Président de la République qui considère que le débat sur le code des investissements doit impérativement être effectué pour consolider l’année 2022 comme l’année de la croissance économique et la relance des investissements pour tous les opérateurs économiques nationaux ou Algériens et privés et étatiquesdans les meilleurs délais.
Encore une fois, notre pays est à la croisée des chemins. Je souhaite que toutes les bonnes décisions courageuses et concrètes pour notre économie soient appliquées comme décidé par le Président de la République pour, finalement, redonner espoir à notre jeunesse et envoyer un signal fort et déterminé à nos partenaires étrangers. Ces derniers doivent retrouver le chemin de notre pays qui est, Inchalah, aujourd’hui, résolument dirigé vers le Décollage Économique et la Stabilité politique indispensable pour réussir tous ensemble tous nos projets et réaliser nos objectifs.
Remerciements et bonne continuation pour tous les Algériens».
(*)Président de l’Association des céramistes algériens (A.C.A)