Préservation du pouvoir d’achat des Algériens : Une priorité pour le Président

Depuis son élection à la tête de l’Etat, le Président Tebboune n’a de cesse de rappeler la nécessaire préservation du caractère social de l’Etat Algérien, et de-là le pouvoir d’achat des algériens qu’il toujours qualifié de ligne rouge. Lors du dernier Conseil des ministres, tenu avant-hier mardi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions fermes en enjoignant au gouvernement de veiller à assurer la disponibilité des produits de large consommation tout en luttant efficacement contre les pratiques de spéculation et les pénuries.

Par Akrem R.

Des efforts ont été déjà déployés dans ce sens, à travers la revalorisation des salaires. Le Président Tebboune avait ordonné l’augmentation des salaires sur les deux années 2023-2024, avec une valorisation en fin de parcours allant jusqu’à 50%. Des décisions qui consolident davantage le caractère social de l’Etat. Mais, la spirale inflationniste et la désorganisation du marché les a quelque peu mises à mal.

Le budget des ménages est sous pression, surtout avec la rentrée scolaire. Et c’est pour cette raison que le chef de l’Etat est revenu à la charge pour rappeler l’impératif de lutter contre la dégradation du niveau de vie des citoyens.

D’ailleurs et de l’avis de beaucoup de commerçants, la consommation est en nette baisse ces derniers mois, alors qu’elle est considérée comme le moteur de la croissance économique nationale. Conscient de cette réalité, le gouvernement a donc décidé de mettre en place de nouveaux mécanismes pour une bonne réorganisation du marché, notamment la chaine de la distribution et la poursuite de la politique des subventions des prix d’un certain nombre de produits essentiels importés.

Des directives ont été données par le chef de l’Etat au ministre des Finances, à l’effet de prendre en charge les nouvelles dépenses courantes liées notamment aux mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages, dans le cadre de la loi de finances rectificative pour l’exercice 2023. Des mesures visant «à améliorer davantage le pouvoir d’achat des citoyens et corriger certains dysfonctionnements conformément aux décisions prises en vue d’améliorer davantage le pouvoir d’achat des citoyens et renforcer le front interne», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.

Sur les marchés mondiaux, les prix de certains produits agricoles comme les légumineuses ont atteint des niveaux très élevés. Sur le marché local, le riz est cédé à 400 DA, le haricot à 420 DA et les lentilles à 400 DA également. Des prix jugés excessifs et hors de portée des couches sociales à faible revenu. 

Gagner la bataille de la régulation du marché 

Face à cette situation, le chef de l’Etat a donné des instructions au ministre de l’Agriculture pour engager «des procédures coercitives et drastiques pour assainir le secteur», en interdisant toute opération des légumineuses, en dehors de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). En effet, c’est à cet Office d’approvisionner le marché en ces produits très prisés par les Algériens et surtout à des prix «adaptés». 

Il doit procéder à la détermination précise des étapes de fixation du prix du produit. Des opérations ont été déjà lancées dans ce sens par l’OAIC en coordination des services du Commerce pour la commercialisation des légumes secs à des prix raisonnables. Quelques 50.000 tonnes seront mises progressivement sur le marché, indique-t-on. 

Concernant les viandes, le président de la République a donné son accord pour l’importation exclusive de viandes fraîches rouges et blanches pour répondre aux besoins nationaux de ces produits et contribuer à la baisse de leurs prix. Il a demandé également au gouvernement d’«encourager les investissements privés dans le domaine des chambres froides pour maintenir l’équilibre du marché tout au long de l’année».

Le président Tebboune a ordonné au gouvernement «d’acheter les produits agricoles pour les protéger de la détérioration, dans le cadre de la création d’un Office national des produits agricoles et de les stocker dans des chambres froides», et de préserver le «stock national stratégique de produits agricoles et alimentaires».

Pour l’expert en économie, Ahmed Boughari, cet Office des produits agricoles est la solution idoine pour la régulation du marché, à condition que ce dernier fonctionne sur des bases solides et économiques adaptées aux normes internationales connues en la matière. Il doit être comme un EPIC, avec de larges prérogatives en matière de gestion, d’investissement et également de commercialisation, recommande-t-il dans une déclaration à la radio «Chaîne I». Cet organe est en mesure de jouer le rôle d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur, en réduisant l’ampleur des spéculateurs. 

Une politique de communication claire  

Le président de la République a, par ailleurs, ordonné d’«élaborer une politique de communication claire pour informer les citoyens et les tenir au courant de manière périodique et continue de la disponibilité des différents produits de base de large consommation, en vue d’interdire l’utilisation des deux termes de ‘’pénurie’’ et de ‘’spéculation’’, qui visent à créer un climat de panique sur le marché national, tout en permettant l’accès aux grandes marques commerciales internationales», ajoute le communiqué du Conseil des ministres. 

Il a également ordonné d’associer les walis, «en leur qualité de responsables du secteur économique, en vue de faire la distinction entre le stock dans le cadre de la chaîne de production et le stockage aux fins de spéculation». 

Aussi, le président de la République a ordonné de «déterminer la consommation quotidienne des produits de consommation, à travers la création de laboratoires chargés de fournir des statistiques réelles, précises et actualisées de manière périodique». 

Le chef de l’Etat a également enjoint d’«intensifier les efforts pour une meilleure prise en charge des préoccupations quotidiennes des citoyens, qu’il convient de placer en tête des priorités de tous les responsables dans l’ensemble des secteurs».

A. R.

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