La restructuration de la société nationale du transport ferroviaire (SNTF), s’impose. Son modèle de gestion et de fonctionnement actuel est défaillant. D’ailleurs, tous les voyants économiques de l’entreprise sont au rouge. Un déficit de 15, 9 milliards de DA est enregistré annuellement.
Par Akrem R.
Il fallait l’intervention du Trésor public pour garantir la survie de la société et les salaires des 16 000 travailleurs, dont la masse salariale est de l’ordre de 22,3 milliards de DA annuellement. Quant à ses rentes productives (transport de voyageurs et de marchandises), elles ne dépassent pas les 4,3 milliards de DA, selon les chiffres présentés, hier, par Djamel Challal, directeur de la communication à la SNTF.
Les autres sources de financement parviennent du Trésor public, dont 3 milliards de DA comme dotation de l’Etat pour l’entretien du réseau ferroviaire et 14 milliards de DA comme compensation pour la différence du tarif du ticket (subvention indirecte pour le transport). Toutefois, depuis le début de la crise financière et sanitaire ayant frappé de plein fouet le pays, l’Etat a réduit ses dotations à 9,7 milliards de DA.
Ce désengagement des pouvoirs publics envers la société, a entrainé une situation difficile et même stressante. D’ailleurs, beaucoup de projets pour la réhabilitation de la voie ferrée ont été abandonnés. Ce qui a induit des pertes économiques, dira Challal qui s’exprimait sur la chaine de TV, « Echorouk news», expliquant que 80% des retards sont dus à la détérioration des voies de chemins de fer avec l’enregistrement de 250 accidents et un arrêt de circulation de 224 jours à cause de ces accidents ! Outre ces pertes importantes, le même responsable a rappelé qu’uniquement en 2020, à cause de la crise sanitaire, la SNTF a subi une perte de 18,3 milliards de DA ! L’autre phénomène auquel la société fait face, est la fraude des voyageurs avoisinant les 40% et, également, les actes de vandalismes, dont 212 de jets de pierres ont été recensés en 2021. Outre les pertes financières, (le changement d’une vitre revient entre 100 à 150 millions de centimes !), la vie des conducteurs et techniciens de la société est carrément en danger !
L’intervenant a fait savoir que durant la période de 2013 à 2020, la SNTF a déboursé 831 millions de DA pour la réparation des dégâts des actes de malveillance et 1,87 milliard de DA de pertes, suites à des accidents. Questionné sur l’ampleur de la fraude dans le transport de voyageurs, le directeur de la communication de la SNTF a expliqué cette situation par l’incivisme de certains voyageurs qui n’hésitent pas à recourir à la force contre les contrôleurs de la société, outre, l’existence de plus de 500 gares à travers le pays, ajoute-t-il, qui rend la mission de contrôle très difficile.
La restructuration de la SNTF recommandée
Dans ce cadre, l’expert en économie, Ishak Kherchi, a recommandé aux pouvoirs publics de procéder à un diagnostic stratégique du portefeuille d’activités des sociétés économiques publiques et, également, les groupes industriels. «Cette méthode de travail va nous permettre de connaitre, avec exactitude, les forces et les faiblisses de la société, mais aussi, l’état de ses métiers de base (la valeur sur la marché, la valeur de la production, son potentiel, etc. C’est à ce moment-là qu’on va prendre les décisions nécessaires pour une telle entreprise», a-t-il souligné, en déplorant, au passage, que la plupart de nos entreprises publiques fonctionnent selon une vision administrative et non économique. Concernant la situation de la SNTF, Dr. Kherchi a noté qu’une première lecture des indicateurs de l’entreprise, montre que la masse salariale est assez importante, représentant 22 milliards de DA sur les 33,9 milliards de dépenses globales. En clair, il est plus qu’impératif de réduire la masse salariale. La solution est de procéder au Spin-off de la société, en la scindant en plusieurs filiales, dont chacune d’entre elle tentera de maitriser ses coûts. La deuxième option c’est, recommande-t-il, d’aller vers la privatisation partielle de la SNTF, en faisant appel au privé. La solution économique impose la réduction des effectifs, dira-t-il : «Certes c’est un choix douloureux mais la conjoncture économique et la nouvelle orientation du gouvernement, visant la réduction de la pression sur le Trésor public, oblige de recourir à cette option pour réduire la masse salariale».Notre interlocuteur a également appelé à la généralisation du e-paiement qui va contribuer à lutter contre la fraude et réaliser des gains, notamment, avec la disparition de certains emplois. « Si nous voulons améliorer la compétitivité de la SNTF, il faut procéder à la restructuration et la réévaluation de la société et, également, de procéder à la révision à la hausse des tarifs des tickets de voyage», conclut-il.
A. R.
L algerien n a jamais construit quelque chose et ca ne va pas changer aujourdhui .
Il fallait laisser la France rester en algerie et faire ce que les algeriens ne peuvent pas faire : TRAVAILLER