Ramadhan n’est pas encore fini que déjà les ménages se ruent sur les magasins de vêtements pour que leurs enfants fêtent dignement l’Aïd El Fitr. À quelques jours de l’aïd El-Fitr, la fièvre acheteuse gagne les familles en quête de vêtements à des prix accessibles.
Par Akrem R.
Les magasins de vêtements ne désemplissent pas ces jours-ci, de jour comme nuit, bondés de familles en quête d’habits neufs à l’occasion de la fête de l’Aïd el-fitr.
En effet, si les marchés sont inondés de tous les produits de différentes marques locales et étrangères, les prix affichés sont jugés excessifs et loin d’être à la portée des familles à revenu faible. C’est ce que nous avons constaté lors de notre virée dans certains marchés et magasins d’habillement à Alger-centre et sa périphérie.
A titre d’exemple à Alger-centre, dans les magasins, des robes pour fillettes sont affichées à partir 7.500 DA jusqu’à 10 000 DA, une paire de sandales à 4 000 DA, une paire de chaussures de bonne qualité pour enfants de moins de 2 ans est à 5 000 DA.
S’agissant de la tranche d’âge entre 5 et 14 ans, la moyenne générale des prix est entre 6 000 et 9.000 DA par enfant. Au delà de ce que le consommateur appelle une hausse inconsidérée, les vendeurs, quant à eux, se défendent en expliquant cette situation par la hausse des prix du transport (fret maritime et aérien). Sur ce point, Adel, un commerçant d’habillement pour femmes, installé Bachdjerah, a fait savoir que «l’activité commerciale a connu certes un nouveau dynamisme mais les gens n’arrivent toujours pas à accepter les prix que nous affichons!».
Il a expliqué cette hausse des prix par la décision de la limitation des importations et également par la hausse des prix du transport. Ces derniers ont pratiquement triplés et les coûts du fret représentent près 70% du prix d’un produit. À tout cela, s’ajoute la dévaluation de valeur de la monnaie nationale.
S’agissant du produit «made in bladi», notre interlocuteur a précisé que « les producteurs locaux n’arrivent pas à satisfaire le marché. Leur production est limitée et parfois nous faisons des commandes sans qu’elles soient satisfaites». Donc, un grand travail reste à faire en interne afin de parvenir à la mise sur le marché d’un produit de qualité et en quantité suffisante.
Stratégies anti-cherté
Beaucoup de commerçants ont soulevé, en outre, le problème de la disponibilité de certains vêtements, indiquant qu’il y a peu de marchandise sur le marché. Les mesures de restrictions sur les importations en est à l’origine.
Pour échapper à la flambée des prix qui caractérise cette période de l’année, certains parents prévoyants ont pris leurs devants en faisant leurs achats quelques semaines avant le début du mois de jeûne.
Pour essayer de joindre les deux bouts et satisfaire leurs progénitures, les ménages se sont orientés vers la vente de vêtements au kilo et se disent séduits. Remplaçant le commerce classique par unité, la formule de poids attire les parents. Ces derniers ont trouvé refuge dans ce mode de vente en raison des offres attractives qu’il propose. Des jupes, des pantalons, des vestes, des pulls… Toutes sortes d’articles sont exposées sur des présentoirs et vendus à des prix raisonnables.
Une pratique où chacun trouve son compte et qui fait de plus en plus parler d’elle, surtout sur les réseaux sociaux. Ainsi, des stocks de vêtements venus de l’étranger sont « liquidées » à des prix cassés.
Au-delà des inquiétudes de certains, cette pratique ravit les Algériens, qui peuvent s’offrir ainsi quantité de nouvelles pièces pour une fraction du coût total. Dans le lot, ce sont surtout les parents qui y trouvent leur compte, car ces boutiques proposent un large choix de vêtements pour enfants de tout âge. Si la vente au kilo a ses adeptes, les bourses modestes vont vers le marché informel, car celui-ci offre des prix inférieurs à ceux affichés dans les magasins du prêt-à-porter. On peut trouer des chemisiers à partir de 800 DA à 1500 DA, jupes à 1300 DA, et pantalons à moins de 2000 DA, des tarifs qui attirent les petites bourses.
En somme, l’achat de tenues de l’Aïd d’une qualité moyenne pour 3 enfants de nos jours nécessite un salaire mensuel d’un simple employé, soit une moyenne de 10 000 DA par enfant. C’est un véritable casse- tête pour les salariés, dont certains s’orientent vers le marché de la friperie, sis à Boumati (El Harrach). Beaucoup de personnes y trouvent leur compte, dont de bonnes affaires sont à saisir.
A. R.