L’Algérie connaitra prochainement un essoufflement dans la production des hydrocarbures pour cause de la faiblesse des investissements en la matière et, surtout, par rapport aux perspectives du manque de demande à l’international, dû à la transition énergétique.
Par Zoheir Zaid
C’est ce que prédit la cheffe de mission pour l’Algérie, le Moyen-Orient et l’Asie centrale au Fonds monétaire internationale (FMI), Geneviève Verdier, lors du webinaire organisé, hier, par la Banque d’Algérie (BA), consacré à la clôture des consultations au titre de l’Article IV, menées en Algérie par le FMI, dans le contexte de la crise sanitaire mondiales et ses répercussions sur le développement socioéconomique.
L’experte du FMI explique cette tendance par, également, la résilience qui caractérise l’Algérie, depuis 2014, coïncidant avec la chute des hydrocarbures à l’international et, aussi, les besoins en hausse des demandes d’investissement formulées par le pays.
Aussi, la persistance des déficits protéiformes épuiserait les réserves de change, qui, malgré une légère augmentation au titre de l’exercice en cours, n’atteindra pas ses taux d’avant le Covid.
Genéviève Verdier annonce, toutefois, un rebond de la croissance économique, via l’octroi du crédit à l’investissement privé, élévateur de choix de la croissance, et une hausse des exportations devant atteindre les 5 milliards de DA, l’une des plus importantes enregistrées.
Le FMI, recommande à l’Etat algérien de « mieux suivre les activités de ses entreprises publiques, notamment, dans le cadre des principes de la bonne gouvernance et de la réforme souhaitée de la fiscalité. », rappelant que « la solvabilité des indices bancaires de l’Algérie est conforme aux normes internationales, à condition de ne pas la solliciter par trop d’emprunts à long terme. »
La cheffe de mission au FMI, a également révélé que les conditions de l’emploi, selon les données préliminaires, se sont grandement détériorées durant la pandémie, et ce, malgré le fait des mesures en faveur des couches les plus défavorisées, initiées dans le cadre de politique social. La protection des gagne-pains, le soutien à la stabilité et l’ouverture sans cesse croissante au profit du privée, actions appelées à être plus accentuées à partir de 2022, permettront à terme de réduire le chômage.
La FMI, préconise, à ce titre, une réduction des dépenses publiques en axant sur l’accroissement de leur efficacité, de renforcer la transparence, d’endiguer les pressions inflationnistes.
Pour les outils engagés par la Banque centrale d’Algérie, le Fonds propose que cette dernière soit plus indépendante et que ses missions requièrent davantage de principes de bonne gouvernance. D’autant que les mesures visant l’amélioration des ensembles budgétaire, monétaire et se rapportant au taux change, désengorgeraient un peu la pression mise sur la Banque.
Abordant l’imprécision des statistiques, Geneviève Verdier rassure en disant que l’Algérie ne s’en distingue pas par rapport à d’autres pays qu’elle a visités. Bien que le FMI, tient-elle à révéler, ait déja bien « conseillé » l’Algérie a, dorénavant, mettre en place une politique de divulgation et de publication périodique des statistiques informatives au profit du citoyen.
Autant que l’informel, qui est le propre de tous les pays émergents, dont l’Algérie fait partie. « Réformer et réguler le secteur informel, est une étape qui met du temps à se concrétiser. », explique Verdier.
Quant à la politique de sous-traitance locale et des ambitions du développement régional, souligné par Eco Times, Geneviève Verdier dit ne pas les avoir abordés dans le cadre des consultations, tout en indiquant, cependant, que l’Etat demeure préoccupé de l’essor de l’entreprise privé à l’échelle locale.
La ‘’wébinariste’’ demeure confiante en l’avenir du pays, car, selon elle, les mesures de l’Etat par les tentatives de réforme juridique et fiscal, de miser sur le budget citoyen, de diversifier l’économie favorisent à l’optimisme.
Pour rappel, la mission du FMI, qui s’est déroulée virtuellement du 13 septembre au 3 octobre 2021, a permis de discuter avec beaucoup de responsable algériens, notamment, le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, le ministre de l’Energie, Mohammed Arkab, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Abderahmane Lahfaya, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Krikou, du Gouverneur de la Banque d’Algérie, Rosthom Fadli, ainsi que des cadres centraux des départements ministériels, des opérateurs économiques publics et privés et des représentants de la société civile.
Z. Z.