Pouvoir d’achat, production national, importation… : Les engagements du gouvernement

La Déclaration de la politique générale du Gouvernement a été adoptée samedi soir par les députés, après quatre jours de débats. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, s’est engagé à poursuivre les efforts pour  la poursuite de la relance et de la diversification de l’économie nationale, à travers la relance de l’investissement, selon de nouvelles bases fondées sur la transparence et la rationalisation des dépenses publiques. 

Par Akrem R.

Ainsi, ajoute-t-il, poursuivre les efforts pour l’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie des citoyens. Le Premier ministre, dans une déclaration à la presse après avoir répondu aux préoccupations des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) concernant la Déclaration de politique générale du Gouvernement, a mis l’accent sur l’importance de «la persévérance en redoublant d’efforts pour réaliser les objectifs de développement, et ce, dans le cadre de la concrétisation du programme du président de la République pour une Algérie nouvelle qui a sa place parmi les pays avancés». 

2 895 milliards de DA de subventions en 2024

Dans le chapitre de la préservation du pouvoir d’achat, Benabderrahmane a indiqué que le gouvernement veillera au renforcement de la politique sociale de l’Etat, en annonçant que le budget, alloué à cet effet, est de 2714 milliards de DA en 2023 et sera porté à 2895 milliards. Soit, 19,18% du budget de l’Etat et une augmentation de 180 milliards de DA. 

Ceci conformément à l’orientation du gouvernement pour la préservation du pouvoir d’achat, en maintenant la subvention des produits de large consommation et les légumes secs.  

Dans le détail, 502 milliards de DA seront consacrés à la subvention des produits alimentaires, dont le lait, semoule, sucre et légumes secs, 163 milliards pour le raccordement des foyers au réseau d’électricité et 313 milliards pour le logement.

S’agissant de l’approvisionnement du marché, le Premier ministre a rassuré les représentants du peuple que les perturbations qu’a connues le marché des produits alimentaires de large consommation seront éliminées avant la fin 2023. Il a relevé la prise de toutes mesures visant à juguler l’inflation importée et lutter contre la hausse des prix qu’il a qualifiée de «conjoncturelle».

Pour illustrer ses propos, le chef de l’Exécutif a souligné que des mesures ont été prises sur le terrain dans le but de maitriser le réseau de distribution des produits de large consommation qui comprend douze (12) produits alimentaires de base, affirmant que «les perturbations d’approvisionnement du marché seront éliminées avant le 31 décembre».

A cela, s’ajoute a-t-il annoncé, le parachèvement d’un projet de décret exécutif définissant les marges bénéficiaires maximales des légumineuses, du riz et des autres produits alimentaires de large consommation. L’objectif de ce texte étant de mettre en place les mécanismes juridiques à mêmes de protéger le consommateur, dira-t-il, et de moraliser les pratiques commerciales en vue de maintenir l’approvisionnement régulier du marché.

150 000 ha pour la production des légumineuses 

En parelle de l’organisation du marché et de la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement a mis en place une stratégie visant à réaliser l’autosuffisance en produits de large consommation.

Des mesures spécifiques avaient été prises pour relancer le secteur des légumineuses à travers l’expansion de la superficie qui leur est consacrée à 150.000 hectares et l’orientation de 34 fermes pilotes d’une superficie totale de 37.700 hectares vers la production exclusive de légumineuses, en parallèle avec la décision du Gouvernement de «constituer un stock de sécurité équivalent à 12 mois de consommation nationale de légumineuses».

Il a indiqué qu’il est inadmissible qu’un pays comme le nôtre importe des légumes secs. 

Concernant l’augmentation des capacités de stockage des céréales, Benabderrahmane a déclaré que 331,5 milliards de DA avaient été alloués pour la réalisation de 30 silos et 350 centres de stockage de proximité dans le cadre de l’effort visant à augmenter les capacités de stockage à 9 millions de tonnes et à porter les réserves stratégiques de céréales à 9 mois de la consommation nationale.

Sur la régulation et l’encadrement du marché pour assurer la stabilité des prix, le Premier ministre a affirmé que la hausse des prix est «conjoncturelle», saluant les efforts de l’Etat dans ce sens visant à trouver des solutions pour intégrer les commerçants de l’informel dans les marchés non exploités au nombre de 622 sur un total de 1502 marchés de détail au niveau national.

Par ailleurs, pour lutter contre l’inflation importée, l’une des principales raisons de l’inflation en Algérie, la Banque d’Algérie a pris une série de mesures dont le taux de change nominal, «en ce que le taux de change réel nominal augmenté de 8,1% sur une base annuel en juillet 2023, a contribué à la réduction de l’inflation importée», a relevé le Premier ministre qui a précisé que cette hausse de la valeur du dinar a été réalisée à la faveur de la bonne performance des principaux indicateurs économiques en Algérie notamment le solde positif continuel de la balance des paiements.

Pas de retour à l’importation anarchique

Dans le domaine du commerce extérieur, le Premier ministre a été catégorique, en affirmant qu’en aucun moment le gouvernement avait interdit l’importation. Mais, insiste-t-il, «on ne retournera pas à l’importation anarchique».

C’est une réponse claire pour les députés et surtouts à des opérateurs économiques qui se plaignent des mesures prises par le gouvernement l’assainissement des importations.

Benabderrahmane a expliqué que le nombre d’intervenants dans l’importation de marchandises destinées à la vente au détail avait diminué pour atteindre 14.858 intervenants, alors qu’il était supérieur à 43.000 avant 2022, «sans toucher aux besoins du marché national et aux consommateurs».

Il a donné pour preuve de «la non-limitation des importations», les statistiques du commerce extérieur pour les huit premiers mois de cette année qui indiquent une augmentation de la valeur totale des importations de 10,38 %, tandis que les importations d’intrants destinés aux secteurs d’activité tels que les équipements agricoles (+29,77%) et industriels (+37,3%) ont enregistré des augmentations significatives, en sus des produits de consommation non alimentaires (+24,85%).

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