L’année 2022 sera-t-elle celle de la relance économique du pays ? Le gouvernement et les opérateurs économiques sont sur la même longueur d’ondes et visent un seul objectif, à savoir, la diversification de l’économie nationale, par la promotion de la machine de production locale afin de répondre aux besoins de notre marché et de s’orienter vers l’international, notamment le marché africain.
Par Akrem R.
Un objectif «ambitieux», nécessitant, néanmoins, un environnement propice à l’investissement productif et créateur de richesses.
Le potentiel existe et l’Algérie pourrait, dans un laps de temps assez court, engranger entre 30 à 40 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, affirmera Abdelwahab Ziani, président de la Confédération algérienne des industriels et producteurs (CIPA).
Pour lui, il suffit juste de lever les contraintes «bureaucratiques» bloquant jusqu’à maintenant les projets d’investissements des chefs d’entreprises. L’administration économique doit être souple et plus rapide dans le traitement des dossiers d’investissements. «La bureaucratie est le premier ennemi de l’opérateur économique. Il y a trop de demandes et d’autorisations. D’ailleurs, même le président Tebboune a déploré ce phénomène, en annonçant des mesures susceptibles d’en finir avec ces pratiques. C’est un autre gage de confiance pour nous les investisseurs et opérateurs économiques», a plaidé Ziani dans une déclaration à la presse.
La confiance tant recherchée ces dernières années est en passe d’être recouvrée, notamment, avec les dernières directives données par le président Tebboune, lors de la Conférence sur la relance de l’Industrie. En effet, la traduction de cette volonté politique sur le terrain, par une application rigoureuse de la loi et la simplification des mesures, conduira à la relance de l’économie nationale et à la promotion de nos exportations hors hydrocarbures.
Plus de 5000 projets agricoles
D’ailleurs, l’objectif de 5 milliards de dollars pour l’année en cours est presque atteint. Ceci n’est qu’un début avant d’aller vers des exportations à grand échelle et de se projeter sur 20 milliards de dollars pour 2022. L’entrée en application, incessamment, d’un nouveau code de l’investissement et de l’Agence nationale de gestion du foncier industriel, débloquera la situation des projets en suspens. Selon le président de la CIPA, il ya plus de 5000 projets dans le domaine agricole. Ce nombre important et avec l’engagement des autorités d’accorder plus de facilitations en matière de financement bancaire à hauteur de 90% pour l’industrie de transformation, dira-t-il, permettra au produit «made in bladi» d’augmenter sa compétitivité et de conquérir des parts dans le marché africain, notamment.
Dans ce cadre, les opérateurs appellent à l’ouverture rapide des passages frontaliers, notamment avec la Libye, le Mali et le Niger afin d’accéder à ces marchés. «Nous voulons faire de ces passages, des zones franches qui facilitent le processus d’exportation vers l’Afrique. Nos produits sont de qualité et compétitifs», a précisé Ziani. Il a souligné que tous les ingrédients font que l’industrie algérienne peut être la véritable alternative au pétrole, mettant en avant un benchmarking (étude comparative), effectuée par une société internationale il y a quelques années entre les pays d’Algérie, d’Egypte, de Tunisie et de Côte d’Ivoire. Cette étude a relevé que l’Algérie est compétitive dans l’agroalimentaire, dont les exportations peuvent atteindre 10 milliards de dollars, dans les produits pharmaceutiques avec entre 5 à 10 milliards de dollars et, également, dans le domaine des appareils électroniques, le ciment, le céramiques et le rond à béton.
A. R.