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Pollution marine à Jijel : Le poisson se fait rare - ECOTIMES

Pollution marine à Jijel : Le poisson se fait rare

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Le port de pêche de La Calle, près de la frontière tunisienne

La pollution marine qui affecte le  littoral Jijelien a  de terribles répercussions sur les activités des marins de cette wilaya. En place depuis de longues années déjà, la crise est loin de s’apaiser,  et le meilleur des pêcheurs peine à remplir à peine 10 casiers.

Par Nahida Lyna

La crise du poisson a atteint son summum à Jijel. Le constat ne repose pas sur les chiffres en baisse de la production, livrés par les responsables du secteur halieutique, mais sur les témoignages des professionnels de la pêche qui, malheureusement pour eux, ne ramènent que quelques casiers de leurs longues expéditions en mer.

La situation est telle que le poisson, notamment bleu, se fait de plus en plus rare dans les côtes de pêche tout au long du littoral jijélien. «Il n’y a plus de poisson, on ne ramène que du plastique », regrette un patron de pêche au port de Boudis, à Jijel. En professionnel averti et initié aux rouages de ce métier, ce dernier parle d’une crise sans précédent.

Selon lui, les pêcheurs ne font que consommer du gasoil dans leurs sorties en mer. «Chaque sortie coûte de l’argent pour absolument aucun revenu», se désole-t-il. En place depuis de longues années déjà, la crise qui touche ce secteur est loin de s’apaiser. Pis encore, elle se complique davantage de jour en jour, selon des marins pêcheurs qui voient dans la pollution des fonds marins la principale cause de leurs déboires.

Selon  une enquête de l’AND (Agence nationale des déchets) les côtes de cette wilaya sont extrêmement polluées et les plastiques représentent  92 % des  déchets. Le verre, le papier et le tissu représente chacun 1%. Concernant les sources de provenance, cette étude identifie les activités liées au tourisme et aux mauvaises pratiques de gestion des déchets, comme étant les principales sources des déchets marins que l’on trouve sur les plages de Jijel.

Et les marins n’en peuvent plus. «Il n’y a plus de poisson dans ces fonds, la pollution l’a tué», lancent-ils, désabusés. Et cette situation s’est répercutée sur les revenus des pêcheurs et sur le rendement d’un secteur qui ne recense que des miettes de production. Résultat des courses : la sardine est cédée à 1000 DA le kilo, et le poisson blanc est tout bonnement inabordable.

La cherté des produits de mer est constatée avec dépit dans les marchés où des poissonniers peinent à écouler les quelques pièces de certaines espèces proposées à la vente. Quant à la sardine, elle est de plus en plus rare dans les marchés. «La sardine en vente dans les marchés à Jijel est ramenée de l’Ouest », affirme-t-on. Une situation qui donne des sueurs froides aux pêcheurs dont la vie dépend des casiers ramenés de la mer.

«Le meilleur d’entre-nous ne ramène pas plus de 10 casiers. Si demain on ramène une plus grande quantité, soyez sûrs que le prix de la sardine baissera illico presto», lâche un pêcheur. Une situation catastrophique que n’ignore pas la direction de la pêche et des ressources halieutiques à Jijel qui reconnaît les difficultés rencontrées par les professionnels. Chiffres à l’appui, elle fait le constat d’une production ayant atteint son plus bas niveau comparativement au rendement des dix dernières années.

La production ne cesse d’ailleurs de dégringoler, alertant sur une crise qui semble s’installer dans la durée. Pour parer à cette situation, l’on a décidé de s’orienter vers l’investissement dans l’aquaculture, avec de multiples projets lancés çà et là. En attendant que cet investissement donne ses fruits, le consommateur comme les pêcheurs n’ont plus qu’à prendre leur mal en patience.

N. L.

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