«Comparée à d’autres pays où des salariés ont été fortement impactés par les hausses des prix, «les bas revenus en Algérie ont eu un sacré coup de pouce à leurs salaires, grâce aux exonérations fiscales et à la hausse du SNMG, décidées par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a réitéré son engagement à poursuivre la politique sociale de l’Etat, prônée dans la déclaration du 1er Novembre 1954″, relèvent des observateurs, cités par APS.
Par Réda Hadi
Selon toujours, l’agence officielle qui cite ses sources, la politique sociale de l’État algérien, renforcée par les récentes exonérations fiscales, a réussi à atténuer les effets, sur les salariés, des hausses des prix des produits alimentaires de base à l’International, évoquant des observateurs, qui se félicitent des dernières mesures prises pour venir à bout des spéculateurs.
Selon l ‘agence nationale de presse, certains pays européens, sont grandement impactés par la hausse des prix qui sont mondiaux, sans que, pour autant, leurs Etats ne donnent un coup de pouce à leur pouvoir d’achat.
L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté sur la forte hausse des prix alimentaires mondiaux et ses lourdes conséquences. Selon l’organisation onusienne, l’inflation a gagné les prix alimentaires mondiaux, au plus haut depuis près de dix ans.
Si certains observateurs soulignent l’efficacité des actions qui ont été prises pour atténuer l‘impact de la hausse des prix, des économistes ont une approche plus mesurée. M. Billel Aouali, économiste et consultant, estime que «ces mesures, si elles ont eu un impact immédiat, n‘en demeurent pas moins momentanées, car les prix mondiaux ne cessent de grimper, particulièrement ceux liés à l ‘énergie et au transport»
Pour cet économiste «les variables de l ‘inflation doivent être traitées en amont. Selon la Banque d’Algérie, le taux d’inflation s’est établi à 9.2% en moyenne en octobre 2021 par exemple, or, la tendance inflationniste est haussière. Elle continuera en 2022 même avec le retour de la croissance économique, parce que les facteurs déterminants de l’inflation sont d’ordre exogène. Ils sont liés au commerce international qui a subi une inflation très importante. Notre économie est très fortement dépendante du commerce extérieur, que ce soit en matières premières -qui ont augmenté- ou le fret et la logistique. L ‘Etat ne peut se permettre au vu de nos rentrées en devises, d‘effacer toutes les taxes».
L’économiste poursuit: «Le gouverneur de la Banque d’Algérie a été clair, il a dit que l’inflation, actuellement, n’est pas d’origine monétaire, même si on peut mettre cela entre guillemets, parce que nous avons constaté, tout de même, une augmentation de la masse monétaire à 19.000 milliards de dinars. Or, cette augmentation monétaire n’est pas justifiée par une croissance économique de la production nationale. On a annoncé 6% pour le 2e trimestre mais cela ne justifie pas l’augmentation de la masse monétaire». «L’inflation est maintenant mondiale. L’Algérie n’a pas une économie très fortement intégrée, ce qui fait que sa capacité de résilience par rapport à l’inflation mondiale est très faible. C’est pourquoi, nous allons subir l’inflation mondiale en 2022 et même en 2023».
Certaines sources affirment que malheureusement, c’est le consommateur qui va subir la hausse des prix, dès lors que les entreprises vont augmenter leurs prix de vente, que ce soit les entreprises locales qui importent des intrants, ou bien par l’importation des produits finis. Il faut ajouter aussi, la dévaluation du dinar par rapport au dollar, ce qui va aggraver encore l’inflation.
R. H.