Plusieurs projets pour la généralisation du e-paiement : Les Banques algériennes à l’ère du digital

Le développement du paiement électronique et mobile est le nouveau champ de bataille des banques en Algérie.  En effet, après l’introduction avec succès de la finance islamique, la diversification des produits et services  et également l’ouverture des agences à l’étranger, le cap est, désormais, mis sur la généralisation du e-paiement. 

Par Akrem R.

Plusieurs chantiers sont, en effet, en cours de concrétisation par le secteur bancaire, notamment dans le domaine de la numérisation et la digitalisation des services. 

En clair, les banques en Algérie sont déterminées à rattraper le «retard» enregistré en la matière au cours des dernières années et d’aller de l’avant. 

«Nous sommes dans une dynamique de modernisation et de digitalisation. La modernisation des banques en Algérie progresse à un rythme appréciable pour rattraper les retards enregistrés au cours des dernières années», dira d’emblée Rachid Belaid, délégué général de l’Association professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (ABEF). 

 Outre la mise en place de nouveaux systèmes d’information performants et digitaux, les banques ont tracé un programme ambitieux pour  l’élargissement du réseau bancaire (1720 agences), l’implantation massive des TPE et l’introduction fin décembre du paiement mobile.

Le délégué de l’ABEF, qui s’est exprimé, hier, sur les ondes de la radio nationale « Chaine III», a fait savoir qu’un Switch mobile de la Société d’Automatisation des transactions Interbancaires et de Monétiques (Satim) sera fin prêt d’ici la fin du mois de décembre prochain. 

Lancement du paiement mobile avant fin 2023

«Il y a un switch mobile qui est prévu fin décembre à la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique +Satim+ et qui permettra à toutes les banques qui ont des solutions mobiles en interne d’être interopérables ce qui développera le paiement sur mobile», a-t-il affirmé.

Ce dispositif, explique-t-il permettra bientôt aux banques disposant de solutions mobiles en interne d’être interopérables afin de développer le paiement mobile.  Selon M. Belaïd, la ville nouvelle de Sidi Abdallah a été retenue comme ville pilote dans le cadre de ces opérations relatives aux paiements via TPE et le paiement mobile et dont le coup d’envoi sera donné prochainement par le ministre des Finances. 

Il est à noter que le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile était de 49 millions au 31 décembre 2022 en Algérie, contre 47 millions d’abonnés à la même période de l’année 2021, soit une hausse de 4,26%.   C’est un potentiel énorme pour le développement de m-paiement. Actuellement, la plupart des Algériens utilisent leurs Smartphones uniquement pour rester connecter au monde virtuel, les réseaux sociaux notamment !

Une situation qui s’expliquerait, par, d’abord, un déficit en matière développement de ce monde de paiement et également l’absence d’une culture de la finance digitale chez les ménages algériens. Donc un grand travail reste encore à faire afin de développer le paiement électronique, en réduisant le recours au cash qui reste dominant.

Hausse des opérations d’e-paiement de 63% par rapport à 2016

Des efforts ont été consentis dans le domaine de l’e-paiement depuis 2016, enregistrant une croissance de 63% à ce jour, indique l’intervenant, en avançant que  nombre de distributeurs automatiques (ATM) mis à la disposition des clients est passé de 1376 en 2016 à 3770 ATM en 2023.

Quant au nombre de terminaux de paiement électronique (TPE), il est passé de 5049 en 2016 à 50848 à fin août 2023. C’est encore insuffisant, estime le responsable, qui annonce une prochaine opération d’implémentation massive des TPE sur tout le territoire national. 

Une société de services bancaires a été créée à cet effet, dont la mission principale est d’implémenter massivement des TPE auprès des commerçants.  Créée en 2017 par six banques publiques (BEA, BNA, CPA, la BADR, la CNEP et la BDL), la SSB a pour missions essentielles de proposer des solutions de paiement et de services liés aux transactions interbancaires et à la
monétique, en vue de contribuer à la modernisation des technologies et des services bancaires.  

En ce qui concerne les opérations de paiement, elles ont connu une progression considérable en atteignant 1.7 million d’opérations au mois d’août dernier, alors qu’elles ne dépassaient pas 7400 en 2016. Ces chiffres, bien qu’ils soient en progression, restent en deçà des attentes, reconnaît l’intervenant, qui annonce plusieurs chantiers en cours de concrétisation pour développer la finance digitale en Algérie. Le même responsable a annoncé également le lancement prochain d’un programme national pour l’éducation financière par l’ABEF. 

Des campagnes de sensibilisations seront menées par l’association afin d’expliquer au gens l’importance d’avoir un compte bancaire et sur l’utilisation des nouveaux modes de paiement. Les procédures de création d’un compte bancaires seront allégées davantage. « Nous travaillons sur l’allégement des procédures administratives. D’ailleurs, l’ouverture d’un compte en ligne est déjà possible chez certaines banques», conclut-il.

A. R.

ABEF: Ouverture prochaine d’une banque algérienne en Côte d’Ivoire 

Les banques algériennes poursuivent leur externalisation. Après l’ouverture de deux premières Agences en Mauritanie et Sénégal, respectivement, une nouvelle agence bancaire algérienne sera ouverte prochainement en Côte d’Ivoire. L’annonce a été faite par Rachid Belaid, délégué général de l’Association professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (ABEF). 

Dans une déclaration à la radio, il a affirmé que la prochaine étape dans ce processus sera la Côte d’Ivoire qui abritera « rapidement » une agence bancaire algérienne, avec pour objectif d’accompagner les opérateurs économiques notamment les exportateurs algériens, mais aussi des investisseurs voulant travailler dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest. 

Il a ajouté, à ce propos, que le dossier d’ouverture d’une banque algériennes en France, filiale de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) «avance bien», soulignant que cet établissement « jouera un rôle important et aura un apport considérable dans l’accompagnement des exportateurs en premier lieu, mais aussi de la communauté algérienne établie à l’étranger pour capter son épargne». 

S’agissant du financement de l’investissement, M. Belaïd a indiqué que, contrairement aux années passées, où le financement des activités liées à l’importation prédominaient, les banques algériennes financent aujourd’hui de plus en plus l’investissement productif public et privé, soulignant que 75% des crédits accordés sont des crédits d’investissement et 25% destinés à l’exploitation.

A. R.

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