Dans le cadre du bilan de l’opération d’assainissement du foncier agricole, le ministre le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a annoncé la récupération de 750.000 hectares de terres agricoles, soit plus du quart des 2.750.000 hectares concernés. Une opération d’une importance majeure dans le processus de redynamisation du secteur, mais qui doit être approfondie par d’autres réformes administratives et techniques pour sa modernisation.
Par Réda Hadi
La récupération de ces terres a, comme finalité, notre sécurité alimentaire, outre que la politique de mise en valeur agricole, en cours en Algérie depuis 1983, a donné un nouveau souffle à l’agriculture algérienne et a considérablement élargi les perspectives de développement pour des milliers d’acteurs dans le pays.
Des observateurs soulignent, tout de même, que cette opération doit passer par un assainissement administratif et le règlement des terres «Arch».
Les spécialistes de leur côté, mettent en avant la question de l’utilisation de ces terres et le mode d‘agriculture qui sera apportée.
Avis d’experts
M. Radja Ahmed, Ingénieur agronome et consultant à la FAO, insiste sur le fait que «les systèmes d’utilisation des terres et leur gestion jouent un rôle vital dans la réalisation des objectifs de développement durable. En outre, si la faiblesse de l’agriculture algérienne est un constat, l’examen des causes de cette faiblesse ne fait guère consensus. L’Algérie semble faire moins bien que ses voisins maghrébins et reste loin de son potentiel productif. L’augmentation tendancielle de la dépendance alimentaire rend plus essentielle aujourd’hui la résolution du problème des jachères, par exemple»
L ‘expert a, en outre, montré du doigt la faiblesse de la technicité de nos agriculteurs et leur réticence à adopter des méthodes plus scientifiques et modernes d‘exploitation. «Cela ne sert à rien de récupérer des terres et de les exploiter d ‘une manière qui ne diffère pas des années 60. L‘agriculture de nos jours a changé, elle est plus pragmatique et durable».
Celui-ci précise aussi, que l’agriculture doit évoluer au même titre que les techniques et moyens qui sont mis en œuvre. «Dans la période plus récente, la situation semble s’être dégradée ou n’a pas évolué. Si on rapporte le nombre de tracteurs à la surface agricole utile, la situation n’a guère évolué depuis 1990, tandis que la Tunisie et le Maroc réduisent leur écart»
De plus M. Radja met en relief le comportement de certains agriculteurs «qui se comporte comme de simples salariés, se contentant de produire, sachant que, vu la pénurie, la production sera vendue»
Pour l‘expert la récupération des terres doit être obligatoirement, accompagnée par des formations spécifiques aux techniques modernes pour une agriculture durable, ainsi qu’un changement dans l’appréhension des nouvelles données agricoles. La réussite ne peut venir que si l ‘on intègre le développement agricole dans celui des zones rurales dans leur ensemble. De plus, l’agriculteur ne doit pas éluder l’assistance de spécialistes pour améliorer ses rendements.
Les micro-entreprises invités à s’inscrire en ligne
Par ailleurs, Les services du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Micro Entreprise ont appelé, en fin de semaine dernière, dans un communiqué, les propriétaires de micro-entreprises actives dans le domaine agricole à s’inscrire en ligne afin d’introduire une demande pour bénéficier de terres agricoles.
« Afin de permettre aux propriétaires de micro-entreprises actives dans le domaine agricole de bénéficier de terres agricoles pour mener à bien leurs activités, qui sont financées par l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) et l’Agence nationale de gestion de micro-crédit (Angem), ainsi que la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac), les services du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Micro Entreprise, informent tous les propriétaires de ces micro-entreprises, qu’ils peuvent s’inscrire au lien https://bit.ly/3LDUYVX afin de déposer leurs demandes », précise le communiqué.
Dans un autre communiqué, les mêmes services ont également appelé les autres micro-entreprises actives dans le domaine de la vente de viande blanche et rouge (boucheries) ainsi que de sa distribution, et financées par les agences Anade et Angem ou la caisse Cnac, à s’inscrire sur le lien https://bit.ly/3H4dCmA afin de demander de bénéficier de la convention signée avec le Groupe « Agrolog ».
R. H.