Abdelaziz Guend, directeur général de la compétitivité industrielle au ministère de l’Industrie, lors de son passage à la Radio chaîne I, hier, a annoncé que 924 projets d’investissements ne sont pas entrés en exploitation, bien qu’ils soient achevés. Abdelaziz Guend a souligné que presque toutes les deux semaines, la liste de tous les projets concernés par le processus est mise à jour, que ce soit des projets à l’arrêt, ceux dont les obstacles ont été levés, ou ceux qui sont entrés en exploitation.
Par Réda Hadi
Le problème des projets bien qu’achevés, mais non mis en exploitation, se pose avec acuité. Suite au colloque tenu fin 2021, un plan d’action a été préparé comprenant une étude des différents problèmes rencontrés par les opérateurs économiques, y compris les acteurs du secteur industriel, et la recherche de solutions pratiques et rapides. Selon l’orateur qui s‘exprimait chez nos confrères, les problèmes les plus importants qui ont été recensés, «sont principalement liés à l’existence de certains projets d’investissement qui n’ont pas vu le jour pour diverses raisons»,, dira-t-il, mais sans pour autant les citer.
M Sayoud Mohamed qui gère un bureau d‘investissements «Invest Design Consulting», nous dit à ce propos que si les projets ne sont pas mis en exploitation, «la bureaucratie en est en partie responsable. En effet, une fois l ‘étude technico-économique terminée, le montant de ‘l’investissement a changé vu la lenteur des procédures d’exploitation»
Par ailleurs, si les procédures administratives sont mises en avant, elles ne sont pas les seules, car pour M. Sayoud «trop souvent les autorités locales promettent un foncier industriel dans une zone, et lors de la livraison du terrain, la zone en question n ‘est pas aménagée : pas de routes d’accès, ni électricité, ni eau. L‘investisseur, alors, se détourne du projet et va ailleurs»
M Sayoud nous précise aussi que ce dossier est complexe, car il fait intervenir plusieurs décideurs. «En effet, entre le moment où le projet est achevé, et sa mise en exploitation, beaucoup de données ont changé. Le transport maritime par exemple, a augmenté et la matière première, tels que le fer, le ciment ou le bois, ont connu des hausses, rendant plus difficile encore la mise en exploitation». «Une situation difficile pour l’investisseur car le projet n‘est plus rentable», explique-t-il.
Dans ce contexte, M. Sayoud ajoute que «dans certains cas, à cause des procédures douanières, l ‘équipement acheté est devenu obsolète. De même que, à cause de cela, le produit fabriqué, n‘est plus d‘actualité. Cela incite l‘investisseur à ne pas faire aboutir son projet». «Il faut comprendre qu’à cause de ces lenteurs et autres problèmes, l’Etat perds de l‘argent aussi»
Abdelaziz Guend a, par ailleurs, précisé chez nos confrères qu’une commission a été mise en place au niveau du ministère de l’Industrie qui comprend 10 secteurs ministériels concernés par le problème, pour lever les restrictions sur les projets bloqués.
R. H.