La lutte contre le chômage est l’une des plus importantes priorités du gouvernement. Des mesures importantes ont été prises durant ces trois dernières années pour dynamiser le marché de l’emploi, lourdement impacté par la crise sanitaire et l’arrêt des investissements.
Par Akrem R.
D’ailleurs, le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale s’attend à une nouvelle dynamique du marché de l’emploi, surtout avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’investissement, qualifiée d’attractive ainsi que de la volonté du gouvernement en vue de la diversification de l’économie nationale. « Toutes les dispositions sont mises en place afin de s’inscrire dans une relance effective de l’économie nationale. En somme, 2023 sera celle de la relance», a souligné Youcef Chorfa qui s’exprimait, hier, sur les ondes de la radio nationale «Chaîne III».
C’est dans ce cadre que l’Agence algérienne de l’investissement a été mise en place, dira-t-il également, dont pas moins de 9 000 demandes sont enregistrées. «Les commissions sont en train de travailler et les premiers projets seront lancés incessamment», affirme-t-il, en précisant que l’année 2023 sera celle de la relance de l’investissement et de la création d’emplois. « C’est ce que nous attendons à la fin de ce premier trimestre de 2023», souligne également Youcef Chorfa.
50 000 emplois générés grâce au déblocage des projets à l’arrêt
Au courant de 2022, plusieurs emplois ont été générés, grâce, notamment, à la mise conformité de toutes les unités de production finalisées et à l’arrêt et, également, au placement effectués par l’agence de l’emploi ANEM et les autres intermédiaires du secteur privé.
«Nous sommes un département très numérisé, et même l’intermédiation et l’inscription pour l’emploi se font à distance, à travers la plateforme « Wassit » et « MENHA », pour l’allocation chômage. Quelque 380 000 placements ont été effectués et 50 000 autres générés grâce au déblocage des projets d’investissement finalisés à l’arrêt», affirme-t-il, tout en soulignant que le dispositif ANEM fonctionne bien et qu’il n’y a aucune nécessité pour le réformer. Mieux, indique-t-il, les grandes entreprises nationales ou étrangères peuvent formuler leurs besoins en main-d’œuvre qualifiée à l’Anem, via une plateforme numérique.
Recul du déficit de la CNR
Cette reprise du marché de l’emploi a contribué à la réduction du déficit financier de la Caisse nationale de retraite (CNR), passant de 540 milliards de DA en 2021 à 376 milliards en 2022. Actuellement, nous sommes sur un ratio de 2 cotisants pour un retraité, alors que l’équilibre financier de la caisse est de 5 cotisants/un retraité. « Avec la relance de l’emploi le déficit de la CNR va se réduire», assure-t-il.
Le ministre a, en outre, rassuré que l’Etat est déterminé à lutter contre les emplois précaires et les expériences du passé ne se répéteront pas. En clair, les dispositifs DIAP et pré-emploi seront abandonnés.
Ils sont tout simplement remplacés par l’allocation chômage pour les primo-demandeurs d’emploi, en attendant de les insérer dans des postes d’emploi réels. Dans ce cadre, le ministre Youcef Chorfa a précisé que la prime de chômage n’est pas limitée dans la durée. L’Etat continuera de verser cette allocation au primo-demandeur d’emploi jusqu’à sa nomination à un poste. Des dispsoitions ont été prises dans ce sens, à savoir, la formation de ces bénéficiaires afin de répondre à la demande du marché du travail.
300.000 bénéficiaires de l’allocation-chômage en formation
Selon lui, outre l’augmentation de l’allocation chômage qui va être de 15 000 DA à partir de ce mois de janvier, « plus de 300 000 bénéficiaires sont en formation. Ce sont des formations qualifiantes, qui durent de 3 à 6 mois. Ce qui les préparera au métier».
« Nous ne nous sommes pas arrêtés sur l’attribution d’une allocation chômage. Cette politique constitue des projections sur l’emploi et l’employabilité, notamment, à travers les conventions signées entre le ministère du Travail et celui de la Formation professionnelle », affirme Chorfa.
Pas de retour à la retraite proportionnelle
Questionné sur un éventuel retour au système de la retraite proportionnelle sans condition d’âge, le ministre est catégorique : « La retraite proportionnelle n’est pas d’actualité», tout en rappelant que cette dernière a été mise en place dans des circonstances particulières, en faisant allusion aux années 90, dont des entreprises publiques étaient en difficulté, avant d’être gelée depuis 2016. Quant à la retraite anticipée, le ministre a expliqué que cette dernière existe toujours surtout pour les entreprises en difficulté financière.
A. R.