Plus de 230 000 nouvelles exploitations enregistrées : Le secteur agricole en pleine expansion

Le secteur agricole en pleine expansion

Le secteur agricole poursuit son développement et expansion. La nouvelle vision mise en place par le gouvernement en matière de renouveau agricole porte, ainsi, ses fruits. Des résultats encourageants ont été réalisés, en effet, ces dernières années, en assurant une autosuffisance dans plusieurs filières, et ce, grâce à l’augmentation des superficies cultivées.

Par Akrem R.

En effet, le nombre d’exploitations agricoles a enregistré une augmentation significative ces deux dernières décennies.

Ainsi, sur les 1,2 million d’exploitations agricoles dénombrées à travers le territoire national, plus de 230 000 nouvelles d’entre elles sont nouvellement créées.

C’est ce qu’indiquent les résultats préliminaires du troisième Recensement général de l’agriculture (RGA), effectué du 19 mai au 27 juillet 2024, par rapport au précédent recensement rural de 2001.

«Les résultats préliminaires du RGA révèlent une expansion de l’activité agricole avec plus de 230.000 nouvelles exploitations agricoles», a précisé le directeur des systèmes d’information, des statistiques et de la prospective au ministère, Mohamed Tifouri, dans une déclaration à l’APS, saluant «la forte participation» des agriculteurs et des éleveurs conscients des avantages qu’ils tireront de ce recensement.

Pour lui, cette augmentation de l’activité agricole «est le fruit du processus de mise en valeur des terres et de l’émergence de nouvelles zones d’activité agricole».

Des facilitations importantes ont été accordées aux agriculteurs et investisseurs par l’Etat dans le domaine agricole.

L’octroi des terrains en concession, des crédits bancaires bonifiés et la réalisation de plusieurs forages et puits sont autant de facilitations ayant contribué efficacement dans l’extension des superficies agricoles.

Un regain d’intérêt a été également remarqué chez, notamment, les jeunes, après une longue période de désintérêt.

D’ailleurs, le secteur agricole était au bord de la «faillite», faute d’un manque d’une main-d’œuvre qualifiée.

L’Algérie, durant cette période, était un pays gros importateur de la plupart des produits agricoles et mêmes d’intrants.

Des milliards de dollars sont alloués à cet effet, (près de 11 milliards de dollars/an). Une facture qui pèse lourdement sur la balance commerciale du pays.

Des démarches ont été prises pour libérer le potentiel, mais il a fallu attendre le début de l’année 2020 pour amorcer un réel décollage agricole.

Depuis son arrivée au Palais d’El Mouradia, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé une grande importance à ce secteur, en affirmant que la sécurité alimentaire est la priorité absolue de l’Etat.

Tous les efforts doivent être orientés vers ce secteur afin d’atteindre son autosuffisance et de s’orienter résolument vers l’exportation.

D’ailleurs, durant l’année précédente, les exportations nationales en produits agricoles avoisinaient les 400 millions de dollars. Un chiffre montrant que le secteur agricole est en mesure de répondre aux besoins nationaux et d’exporter des quantités importantes qui peuvent être mises sur les marchés à l’international.

Une nouvelle vision agricole selon des données réelles

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le gouvernement est en phase d’élaborer une nouvelle politique agricole basée sur de réelles chiffres et données. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce troisième recensement générale agricole de 2024.

«Les données collectées nous donneront une image réelle de la structuration des exploitations agricoles, à travers laquelle nous élaborerons des programmes de développement propres au secteur agricole», a expliqué Tifouri, précisant que l’analyse des données collectées et introduites dans la plateforme numérique du ministère de l’Agriculture permettra de déterminer de manière précise la superficie du foncier agricole, le nombre du cheptel, etc.

Concernant la date de publication des résultats du RGA 2024, le responsable a assuré que le processus d’analyse de la masse de données collectées «va bon train».

«Nous prendrons le temps qu’il faut pour analyser les éléments recueillis minutieusement, notre objectif étant d’obtenir des données précises à même d’aider à la prise de décisions éclairées dans ce secteur vital et stratégique, deuxième contributeur au PIB après le secteur des hydrocarbures», a-t-il soutenu.

Et d’ajouter que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural partagera la base de données avec les différents secteurs concernés, dans le cadre de la synergie intersectorielle pour atteindre les objectifs fixés en matière de renforcement de la sécurité alimentaire.

RGA 2024 : objectif atteint

L’intervenant a, par ailleurs, fait savoir que le Recensement général de l’agriculture avait permis aux équipes engagées dans l’opération de bénéficier d’une formation théorique et pratique et de parfaire leurs connaissances en matière d’activité agricole.

Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Youvef Cherfa avait indiqué que l’objectif à travers cette opération est atteint, ajoutant que le RGA de 2024, qui intervient 23 ans après le dernier recensement dans ce secteur, a permis de « collecter des données très importantes, non seulement pour l’agriculture, mais également pour les autres secteurs ».

Lancé le 19 mai dernier, le RGA 2024 devait s’achever le 17 juillet, avant que le ministère ne décide de prolonger l’opération jusqu’au 27 juillet pour couvrir toutes les exploitations agricoles.

Mené sous le slogan « Information fiable, développement durable », le RGA 2024 a nécessité des mois de minutieuse préparation et une coordination pluridisciplinaire et multisectorielle mobilisant également des moyens considérables dont, pour la première fois, l’utilisation d’outils technologiques et numériques, et près de 7.500 recenseurs, contrôleurs et superviseurs.

Pour rappel, le premier RGA en Algérie a eu lieu en 1973 et le deuxième en 2001.

R. A.

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