La rentrée scolaire qui s’effectue aujourd’hui est source de tension pour les parents. Ils seront près de 11 millions d’élèves à faire leur rentrée dans un contexte marqué par la persistance de la crise sanitaire et les menaces de grève des syndicats de l’enseignement. Une rentrée scolaire marquée surtout par une hausse vertigineuse des articles scolaires. Les parents avouent aussi leur inquiétude face au plan régissant l’organisation de l’emploi du temps et le déroulement des cours, mis en place par le ministère de l’Education.
Par Réda Hadi
Pour beaucoup de parents, en effet, le report de la rentrée scolaire a eu un impact négatif sur les prix des articles scolaires avec comme corollaire, la vente d’articles des stocks de l’année dernière, et majorés de surcroit.
En effet, les fournitures scolaires disponibles en magasins sont le reste du stock de l’année précédente. Quant aux prix, on n’en affiche ceux initiaux des articles invendus, ce qui fait, par exemple, qu’une trousse est cédée entre 270 et 500 DA l’unité.
Les crayons de couleurs d’une boîte de douze, affichés, sont de 80, 120 et 150 dinars, Alors que les règles, équerres et rapporteurs, se vendent entre 50 et 150 dinars. Pour ce qui est des prix des cahiers, du plus fin au plus épais, ils sont vendus entre 60 DA et 170 dinars. L’ardoise blanche à stylo est commercialisée à 120 dinars. Seuls les tabliers et les cartables exposés ont annoncé l’approche de la rentrée. À ce propos, le prix des tabliers va de 400 à 1400 DA. Sans oublier la longue liste des vêtements, qu’il faudra aussi acheter.
Si les parents se plaignent de la cherté des fournitures, les vendeurs soulignent la désertion de leur commerce. Pour l’instant, selon eux, les parents hésitent à acheter, attendant la rentrée effective pour effectuer leurs achats. Une situation qui, selon les vendeurs, est accentuée par le fait que beaucoup de parents ont acheté en ligne, jugeant à tort ou à raison, l’opération moins chère.
Les syndicats d’enseignants dubitatifs
Cette rentrée scolaire, est, pour les syndicats d’enseignants, synonyme d’incertitude. Certes, les pouvoirs publics ont accédé à leur revendication de report, mais ceux-ci n’excluent nullement de recourir à la grève, face au plan mise en place par le ministère.
En effet, les syndicats se trouvent confortés dans leurs positions, quand des inspecteurs d’académie avertissent que ce plan pourrait représenter une source de contestation des enseignants lors de la reprise. Ils ont appelé, de la sorte, le département ministériel à revoir le volume horaire, et à redéfinir le découpage de la carte scolaire. Cela afin d’alléger le fardeau qui pèse sur les enseignants et d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions.
D’autre part, les inspecteurs de l’Éducation nationale ont déposé des rapports quant à la nécessité d’autoriser aux professeurs d’enseigner pendant la pause de midi. Et ce, afin d’éviter qu’ils restent une journée entière dans l’établissement, pour enseigner une heure l’après-midi.
De plus, les syndicats n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement quant aux congés octroyés aux présidents d’APC, jugeant l’autorisation du wali inopportune et inadéquate. Pour les syndicats, le maire absent, il sera très difficile à l’‘intérimaire de mettre en place les mesures appropriées pour une bonne rentrée scolaire, notamment, la stérilisation et les moyens de protection.
Pour tous les syndicats de ce secteur, le problème majeur réside dans les horaires et la vaccination.
Une vaccination encore incomplète
Pour Messaoud Boudiba, président du Cnapest (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Education), le ministère a tablé sur une vaccination massive des enseignants, sans tenir compte de leur désir de le faire Pour ce syndicaliste, «c’est un échec d’avance. Ce n’est pas un problème inhérent aux gens du secteur mais concerne le libre arbitre des personnes. Celui qui veut se vacciner qu’il le fasse, celui qui est contre ne le fait pas, on ne peut pas obliger quelqu’un à se faire vacciner », nous a-t-il expliqué.
Pour Boualem Amoura, le président du Satef (Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation), qui s’est exprimé à la radio nationale, «la campagne de vaccination n’a pas connu un grand engouement du fait que les Algériens, dont les enseignants, sont réticents, et l’absence de points de vaccination réservés aux travailleurs de l’éducation nationale a joué sur cette désaffection»
Aussi, tous les représentants du secteur de l’Education ont subordonné la réussite de la rentrée à la disponibilité des conditions, sanitaires, matérielles et morales, nécessaires aux employés du secteur et aux élèves pour éviter toute complication.
R. H.