L’économie algérienne trouve sa résilience et devrait se consolider davantage durant les trois prochaines années. En effet, selon le document du projet de loi des finances (PLF) 2023, les indicateurs économiques pour l’année 2024 et 2025 seront au verts: la croissance économique sera ascendante, passant de 4,1% en 2023 à 4,4% et 4,6% respectivement en 2024 et 2025.
Par Akrem R.
Ainsi, les taux d’inflation connaitront un net recul pour se stabiliser en deçà des 5%. Un niveau acceptable et qui contribuera à une baisse significative des prix des différents produits, notamment alimentaires. Sur ce point, l’expert en investissement international, en l’occurrence, Mohamed Sayoud, dira d’emblée, que ces taux et indicateurs sont importants. Mais, « on peut faire mieux. Nous avons toutes les potentialités pour dépasser ces taux de croissance», souligne-t-il, en expliquant que l’amélioration du climat des affaires dans notre pays et vu les mutations s’opérant à travers le monde, en particulier avec la guerre en Ukraine et l’impact de la pandémie (Covid-19), l’Algérie devient une destination de choix pour les investisseurs.
« Le monde a besoin de l’Algérie. Tou les pays veulent investir maintenant en Algérie», précise notre interlocuteur. Toutefois, des contraintes persistent encore sur le terrain. « Nous devons, impérativement, et dans les meilleurs délais, libérer et faciliter l’investissement. D’ailleurs, même le Premier ministre insiste sur le facteur temps», préconise-t-il.
Toujours selon les prévisions du gouvernement, la situation de la balance commerciale pour les trois prochaines années sera excédentaire. Elle devrait passer de 9,4 milliards de dollars en 2023, à 11,3 milliards en 2024 pour atteindre les 11,6 milliards en 2025. Une situation qui va certainement conforter l’économie nationale, dont les exportations hors hydrocarbures devraient augmenter à 45 milliards de dollars durant les prochaines années.
«Les exportations vont augmenter puisqu’il y aura une forte demande sur les marchés mondiaux, surtout avec le conflit de l’Ukraine et la pandémie de la Covid-19. Tous ces éléments et facteurs mettreront l’Algérie en position de force. Il suffit juste de libérer l’acte d’investir et d’initiative», indique Mohamed Sayoud. Outre l’assouplissement de l’investissement, l’expert a réitéré son appel pour l’amélioration de la formation professionnelle.
«Nous devons faire appel à l’expertise allemande et italienne pour la formation de nos formateurs algériens. Ceci nous permettra d’améliorer le « made in algeria » pour devenir, avec le temps, similaire à ceux, germain et italien», souligne-t-il.
Pas de nouvelles taxes dans le PLF 2023
Sur un autre registre, il y a lieu de noter que le gouvernement n’a pas introduit de nouvelles taxes dans le PLF 2023. Une politique qui s’inscrit étroitement dans les efforts de l’Etat et engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la préservation et l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Des orientations fermes ont été données dans ce sens par le chef de l’Etat à l’Exécutif, lors d’un Conseil des ministres consacré à l’examen de l’avant projet de finances 2023. « La non-introduction de nouvelles taxes dans le PLF 2023 aura un double effet sur l’économie nationale. D’abord, il y aura la préservation du pouvoir d’achat des ménages et ensuite, un effet sur la production nationale. La consommation est un levier de croissance qui stimulera l’activité commerciale et industrielle. Une décision qui va apporter une valeur partagée pour le consommateur et le producteur», a expliqué l’expert en économie, Ishak Kherchi.
L’enseignant universitaire a fait savoir que le PLF 2023 a été élaboré sur la base d’un baril à 60 dollars, alors que le prix sur le marché mondial est entre 90 et 95 dollars. Cela permettra à l’Algérie d’engranger des devises en plus. D’ailleurs, il est prévu que les réserves de change atteindront les 59,7 milliards de dollars.
En outre, Ishak Kherchi a indiqué également, en se basant sur le document de PLF 2023, que le soutien de l’Etat pour le logement, l’Education, transport, santé et autres, est toujours maintenu. Mieux, l’Etat va apporter son appui à la Caisse nationale de retraite (CNR), qui connait un déficit de 586 milliards DA.
98,5 milliards de dollars de dépenses
L’autre point important à souligner dans le cadre du PLF, c’est l’augmentation du budget des dépenses. En effet, avec des recettes de 56 milliards de dollars, l’Etat prévoit des dépenses de l’ordre de 98,5 milliards de dollars ! « Certainement, il ya là, un énorme déficit de près de 40 milliards de dollars, mais il ne représente aucun danger pour l’économie. Le grand danger c’est lorsque le pouvoir d’achat des ménages n’est pas préservé », affirme Kherchi.
Selon les chiffres de ce PLF, le budget de fonctionnement sera conséquent avoisinant les 70 milliards de dollars, dont 50% de ce montant sera destiné aux salaires. En clair, il ya une révision à la hausse des salaires des travailleurs, comme cela a été promis par le chef de l’Etat, élargissement des catégories bénéficiaires de l’allocation chômage, avec une éventuelle revalorisation et également l’augmentation des pensions de retraite.
A. R.