Le cap est désormais tracé pour l’année 2022. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a indiqué, vendredi soir, dans un message de vœux à l’occasion de l’avènement du nouvel an, que l’année 2022 sera celle du décollage économique.
Akrem R
Un engagement qui témoigne de la volonté politique affichée par le premier responsable de l’Etat, depuis son arrivé au Palais d’El Mouradia, pour la diversification de l’économie nationale et la fin de sa léthargie. Le modèle rentier adopté par l’Algérie depuis tant d’années a atteint ses limites et n’est plus en mesure, ni de répondre aux besoins de la population, notamment en matière socio-économique, ni aux mutations s’opérant à travers le monde.
Ainsi, donc, amorcer une transition économique est plus que nécessaire. L’Exécutif est, à ce titre, appelé à engager des réformes profondes, voire, « douloureuses», pour atteindre les objectifs tracés par le chef de l’Etat. « La nouvelle année sera celle du décollage économique dans une Algérie nouvelle qui recourt à ses capacités, ouverte à la coopération avec tous les partenaires sur la base des intérêts communs et attachée à s’acquitter de son rôle à garantir la sécurité et la stabilité de la région», lit-on dans son message.
Pour le chef de l’Etat : « Il n’est plus question de gaspiller les énergies et les efforts sur des questions marginales, car les défis de l’heure sont ceux que nous relevons ensemble avec une détermination inébranlable, par fidélité aux espoirs et aspirations des Algériennes et Algériens pour réunir les conditions d’une relance nationale avec une vision inclusive visant à adapter l’économie nationale aux normes de connaissance, d’effort et de compétence».
Ainsi, il s’agira, ajoute-il, «d’œuvrer à intensifier et à accélérer les programmes de prise en charge du développement sociale durable et garantir une vie digne aux Algériennes et Algériens dans les quatre coins du pays».
Dans ce cadre, l’expert en économie, Hamza Boughadi, a souligné que le développement et la relance de l’économie nationale est tributaire de la stabilité politique. En effet, précise-t-il, après le parachèvement des réformes politiques et le renouvellement des institutions de l’Etat, l’heure sera aux questions économiques. L’année 2022 sera celle du décollage économique, par excellence.
Des réformes structurelles au menu
Des chantiers de réformes sont à engager dans divers domaines, notamment dans le service public. La révision de notre système de gouvernance se pose avec acuité. C’est un des axes des réformes auquel il faudra s’attaquer en urgence, avait déclaré l’expert Abderrahmane Hadef, dans une précédente déclaration accordée à notre journal. Des opérateurs économiques et investisseurs n’hésitent pas, d’ailleurs, à qualifier l’administration d’«ennemie» no 1. Des unités de productions et autres projets d’investissements sont à l’arrêt à cause de décisions bureaucratiques, avait déploré le président Tebboune lui-même. « La bureaucratie nous a impacté plus que la pandémie du coronavirus», dira le président de l’Association nationale des opérateurs économique algérien (ANOEA), Ismaïl Naâmane. En clair, l’Algérie est appelée à instaurer un système de gouvernance moderne, plus transparent, plus efficace et plus jute. Outre la réforme de notre administration, d’autres chantiers sont à engager, notamment, dans les domaines du commerce, à travers la révision du code actuel, de l’investissement et celui des finances (la loi sur la monnaie et le crédit, impôt et bancaire) et bancaire, a résumé Boughadi, en mettant l’accent sur la nécessité d’un changement au niveau des mentalités. « 2022 sera celle du décollage et de la relance économique, à condition d’effectuer un véritable changement au niveau de nos méthodes de travail et des mentalités», préconise-t-il.
Sur le plan international, notamment en matière de partenariats, beaucoup de choses restent à faire, en particulier, par notre diplomatie. Cette dernière est appelée à jouer un rôle plus important afin, d’abord, de promouvoir l’image du pays à l’international dans le but de capter des IDE, un élément essentiel pour le développement économique et l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. Dans un second temps, cette diplomatie doit être, ajoute Hamza Boughadi, un outil à la disposition des producteurs algériens. Concernant les accords de partenariats signés avec l’UE, la Zlecaf et le Zone de libre échange arabe (Gzale), l’intervenant a plaidé pour leur évaluation et ajustement, selon la règle gagnant-gagnant.
A. R.