Vers un nouvel élan dans la coopération économique entre Alger et Washington. Une forte délégation de 26 hommes d’affaires américains représentant des entreprises activant dans les domaines de l’Energie (fossile, EnR, Hydrogène vert), des Travaux publics et des affaires est en visite de prospection en Algérie depuis hier dimanche.
Par Akrem R.
Durant trois jours, les Américains auront un programme chargé et des discussions seront engagées avec plusieurs départements ministériels, notamment, celui de l’industrie, de l’Energie, l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) et avec le Patronat (le CREA), a annoncé M. Smail Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain. Pour lui, l’année 2024 s’annonce sous de bons augures.
«Cette fois-ci, nous commençons l’année 2024 par une forte délégation, principalement dans l’Energie, puisque il ya beaucoup de projets à mettre en place et même, évidemment, dans les travaux publics. Dans ce domaine des travaux public il y a énormément de projets à réaliser, et auxquels les Américains peuvent apporter leur savoir-faire et jouer un grand rôle dans le secteur des chemins de fer et d’autres», a-t-il précisé, dans une déclaration à la radio nationale «Chaîne III».
Cet engouement des Américains ne peut s’expliquer que par l’amélioration de l’attractivité de l’Algérie, indique-t-il, notamment depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’investissement, dont la stabilité juridique est garantie pour une durée 10 d’années, mais aussi, par la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2019.
D’ailleurs, dans le domaine pétrolier et énergétique, deux grands majors américains, à savoir Exxon mobil et Chevron seront parmi cette délégation, avec lesquels des rencontres seront lancées dès aujourd’hui, lundi. L’intervenant a rappelé que les deux compagnies pétrolières sont en discussions avancées avec Sonatrach pour venir s’installer en Algérie. En effet, des contrats devraient être signés entre les deux parties dans les prochains jours.
Amélioration de l’attractivité de l’Algérie
L’arrivée des majors comme Exxon mobil, Chevron et Occidental Petroleum qui active depuis des années dans notre pays, ne pourrait qu’être bénéfique pour l’image de l’Algérie.
«La présence de ces trois compagnies pétrolières veut dire beaucoup de choses, notamment, que l’on peut investir dans ce pays dont les lois sur l’investissements sont aux standards internationaux. Je peux vous certifier qu’il y a un engouement. Depuis l’avènement de la nouvelle loi sur l’investissement, l’Algérie est devenue une destination attractive, en plus de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. C’est ce qui explique cet intérêt des Américains», souligne Chikhoune, en annonçant, également, que des PME américaines activant dans les services s’intéressent également au marché algérien et sont prêtes à venir investir dans la production de certaines pièces de rechanges nécessaire pour l’industrie pétrolière en Algérie.
Des PME américaines veulent s’implanter en Algérie
Selon les explications du président du Conseil d’affaires algéro-américain, ces entreprises peuvent accompagner Sonatrach et Sonelgaz dans la réalisation de leurs projets et fournir des services et opportunités de production de certaines pièces de rechange.
« C’est pour cela que nous commençons demain lundi (aujourd’hui NRLD), notre visite avec une rencontre avec le ministre de l’industrie, avant d’aller à l’AAPI qui va expliquer dans le détail le contenu de la nouvelle loi sur l’investissement et par la suite on ira visiter les autres ministères (ministère de l’Energie, Sonatrach, Sonelgaz, Alnaft), en plus d’autres groupes tels que MADAR holding. Nous allons également rencontrer le ministère des Travaux publics pour évoquer les grands projets comme celui du chemin de fer et des grands ouvrages», détaille-t-il.
Sur un autre registre, l’intervenant a indiqué que la délégation va rencontrer également le Conseil du Renouveau Economique Algérien (CREA).
«Les Américains souhaitent travailler avec le Public mais aussi avec le privé. Des discussions seront portées sur d’éventuels partenariats entre les sociétés algériennes et américains dans les services et même dans l’Energie», indique-t-il.
Faisant référence à la récente déclaration du ministre de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Arkab, exhortant les partenaires américains à venir investir dans le domaine minier, l’Invité de la Radio a tenu à souligner l’exigence algérienne du transfert du savoir-faire via la formation.
« La partie américaine ne peut qu’être intéressée par le secteur minier, mais de notre côté nous exigeons d’intégrer la formation et aussi de produire certaine pièces nécessaires aux forages et autres services dans l’exploration (…). Cela intéresserait vu que l’Algérie peut être un portail vers l’Afrique et le Moyen-Orient via les différentes zones de libre-échange », a-t-il précisé.
Questionné sur le non aboutissement des négociations pour la réalisation de projets d’investissement en Algérie par le passé, Chikhoun l’explique par l’absence d’un climat des affaires favorable.
« Plusieurs délégations se sont rendues en Algérie durant les années précédentes, mais aucun projet n’a été concrétisé par le passé. La raison en est que l’Algérie n’était pas attractive surtout à cause de la règle 51/49 qui reste une entrave pour l’investisseur américain. L’avènement de la nouvelle loi sur l’investissement et la suppression de cette règle pour les secteurs non stratégiques, a permis plus de visibilité et de transparence», explique-t-il, en indiquant que l’Algérie est en très bonne position pour capter des investissements américains dans le continent africain.
Des investisseurs agricoles fin février à Alger
Dans le domaine agricole, une mission d’hommes d’affaires américains est attendue en Algérie fin février prochain pour discuter expertise et également de l’investissement. Il a annoncé qu’un nouveau consortium (fonds d’investissement et d’agriculteurs) est en train de se former aux USA. Ce dernier va venir à l’Algérie pour faire des propositions concrètes et oublier la malheureuse expérience d’El Bayadh, dont le projet de réalisation d’une grande firme n’a pas abouti.
Actuellement, les choses ont évolué surtout avec la nouvelle volonté du gouvernement pour le développement des cultures stratégiques. Il y a donc une nouvelle dynamique et les Américains sont même prêts à injecter de l’argent dans ce domaine et nouer des partenariats avec Madar et Cosider agro, notamment.
Par ailleurs, l’intervenant a estimé important de procéder à l’ouverture de la ligne aérienne Alger-New York afin de faciliter la mobilité des personnes et des hommes d’affaires.
«Il faut accélérer la cadence à tous les niveaux, non seulement dans l’aérien, mais également dans le maritime pour promouvoir davantage les échanges commerciaux entre les deux pays», conclut-il.
A.R.