Perspectives de l’Algérie 2025/2030 : Le rapport de la Banque mondiale de mai 2024

Abderrahmane Mebtoul

Par Abderrahmane Mebtoul

(Suite et fin)

L’Algérie peut devenir un acteur majeur de l’approvisionnement de l’Europe en Énergie avec le parachèvement de la préparation de la dernière phase des négociations pour le lancement du projet de raccordement électrique entre l’Algérie et les pays européens via la Méditerranée.

Car , selon la majorité des institutions internationales, l’Algérie fortement dépendante entre 2025/2030 des hydrocarbures, ces objectifs dépendront de l’évolution de la quantité exportable, pétrole et gaz, et des prix des hydrocarbures, le cours durant mai à aout 2024 fluctuant entre 80/77 dollars le Brent et entre 30/40 dollars le mégawattheure pour le gaz, prix fonction des tensions géostratégiques, de l’évolution de la croissance de l’économie mondiale et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial s’orientant vers la transition énergétique.

C’est dans ce cadre que le ministre algérien de l’Energie et des Mines et le PDG de Sonatrach ont annoncé courant mai 2024 que l’Algérie pourrait produire,( étant la sommation de la consommation intérieure et des exportations)dans les cinq prochaines années (2029/2030) , 200 milliards de mètres cubes gazeux dont 100 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation car il faut réinjecter entre 20/25% du gaz dans les puits pour éviter leur dessèchement.

Les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique en 2030, plus de 50 millions d’habitants à cette date et bon nombre de secteurs nouveaux consommateur d’énergie.

Ces objectifs sont réalisables sous réserve de grandes découvertes et d’une nouvelle politique des subventions ciblées.

Certes, une très forte baisse des carburants qui parfois ne couvrent pas les coûts (exemple Sonelgaz pour l’électricité), mais devant être réaliste, le revenu moyen de l’Algérien étant environ 20% de celui de l’européen, d’où la nécessité de revoir leur marge commerciale, en appliquant le système des subventions au profit des régions et des catégories sociales à faibles revenus ainsi que transitoirement pour des segments inducteur de valeur ajoutée (étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté des cadres de Sonatrach et du bureau d’études américain Ernst & Young 8 volume 890 pages, MEM Alger, pour une nouvelle politique des carburants, dossier présenté d dossier aux députés APN axée sur une politique des subventions ciblées pour les carburants).

Cette politique des carburants implique donc à l’avenir tant aux opérateurs économiques, aux institutions de l’Etat cen­tral et local et aux citoyens de rationaliser leur consomma­tion, en vue d’économiser et permettre d’exporter vers les marchés extérieurs pour géné­rer des devises au profit de l’économie nationale.

Dans cette perspective Sonatrach dans le cadre du Mix énergé­tique entend axer sa politique sur la diminution des gaz tor­chés, la réduction de l’em­preinte carbone, être un acteur efficace au sein de la chaîne de valeur des énergies renouvela­bles, ainsi que de l’hydrogène vert bleu et blanc.

L’Algérie entend devenir un acteur ma­jeur d’approvisionnement en énergie de l’Europe (2ème fournisseur avec 19% en 2023) et d‘autres marchés lointains en développant le GNL, grâce à un partenariat gagnant – gagnant. Avec le dé­veloppement des énergies re­nouvelables dont le solaire (3000 heures de soleil par an).

L’objectif est d’ atteindre 35/40% de la couverture des besoins intérieurs 2030/2035 avec une partie exportable de10.000/11.000 MW ( source Ministère Énergie ) grâce aux interconnexions et concernant hydrogène vert et bleu 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, , un montant d’investissement entre 25/30 milliards de dol­lars ayant été dégagé par le gouvernement algérien.

En conclusion, l’Algérie peut devenir un acteur majeur de l’approvisionnement de l’Eu­rope en Énergie avec le para­chèvement de la préparation de la dernière phase des négo­ciations pour le lancement du projet de raccordement élec­trique entre l’Algérie et les pays européens via la Méditer­ranée.

Cependant l’objectif stratégique est d’utiliser cette rente éphémère afin d’asseoir une économie diversifiée, un pays n’étant respecté (exemple la Chine) en ce XXIème siè­cle, existant un lien dialectique entre sécurité et développe­ment, que s’il a une économie forte, l’Algérie pouvant deve­nir un pays pivot et donc un acteur majeur de stabilité au sein des espaces méditerra­néens et africains.

A. M.

Quitter la version mobile