Le secteur de la Pêche et des Ressources halieutiques connaitra bientôt une nouvelle organisation. Considéré comme stratégique en mesure de contribuer à la sécurité alimentaire de notre pays, le gouvernement a lancé, à cet effet, une série de réformes visant à la restructuration de ce secteur et l’augmentation de la production nationale.
Par Akrem R.
En effet, les professionnels de la pêche sont appelés à s’organiser en coopératives. Un modèle qui a fait ses preuves dans plusieurs pays, dira d’emblée, le directeur de la Pêche et de l’Aquaculture de la wilaya d’Alger, Cherif Kadri.
Actuellement, des campagnes de sensibilisation sont lancées à travers les quatre coins du pays, dont le but est d’expliquer les bienfaits et avantages de cette nouvelle organisation. L’opération est désormais lancée au niveau des 24 directions régionales, a-t-il indiqué. «Nous comptons sur l’adhésion des professionnels de la Pêche afin de donner un nouvel élan aux métiers de la pêche dans notre pays. Et également, d’atteindre les objectifs tracés par les pouvoirs publics à travers la contribution de ce secteur à la sécurité alimentaire des Algériens», souligne-t-il dans une déclaration à la radio.
Cette nouvelle organisation va certainement générer divers avantages pour les professionnels et le secteur, d’une manière générale. En effet, chaque cinq pêcheurs affiliés à la chambre de la pêche peuvent créer une coopération et bénéficier des avantages fiscaux et parafiscaux.
Outre l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle, en faveur de laquelle le président de la République a donné des instructions fermes dans ce sens, à savoir la mise en place, dans les plus brefs délais, d’un régime spécial de protection sociale au profit des professionnels de la pêche, comprenant la création d’espaces propres à eux, au niveau des ports, et leur prise en charge dans le cadre de coopératives, les pêcheurs peuvent acquérir du matériel (bateaux, filets pour pêche et autres équipements) à des prix très compétitifs et surtouts exonéré des taxes de TVA et de douanes.
De nombreux professionnels du secteur, approchés par l’APS, se sont dits « parfaitement conscients de l’importance et du rôle des coopératives dans l’organisation et l’ouverture de nouvelles perspectives pour le secteur ».
Les coopératives ont un rôle avéré dans l’organisation du secteur de la pêche et de l’aquaculture, l’amélioration de la situation économique et sociale des professionnels et des opérateurs économiques, et leur accompagnement.
C’est une avancée très importante pour le secteur de la Pêche qui peine à décoller. De nombreuses contraintes entravent jusqu’à présent son redressement.
Des investissements en cours de réalisation
En effet, c’est une occasion en or pour les 65 000 professionnels pour s’organiser en coopératives afin d’améliorer d’abord leur situation professionnelle et de moderniser, ensuite la flotte nationale maritime. Il est à noter que la pêche en Algérie demeure artisanale. Les sardiniers et navires utilisés sont de petites tailles et ne permettent pas d’aller pêcher dans les hauts mers.
En somme, les problématiques du secteur sont connues et le ministère de la Pêche a tracé une feuille de route à cet effet. Des investissements colossaux sont consentis dans la construction et rénovation navales.
D’ailleurs, les premiers bateaux de 35 mètres sont déjà en service, avec un taux d’intégration de 60%, a fait savoir Cherif Kadri. Il y a également des investissements dans le domaine de l’aquaculture en mer et en eau douce, dans la production d’intrants et aliments pour poissons et également, dans l’industrie de transformation. Tout cela, dira le même responsable, insufflera, certainement, une nouvelle dynamique au secteur. « Nous avons remarqué un intérêt sans précédent pour l’investissement dans le domaine de la Pêche», affirme-t-il.
Pour la wilaya d’Alger, seulement, trois gros investissements dans l’aquaculture seront lancés, incessamment, par des opérateurs privés via des fonds propres. La capacité de production de chaque projet est de 720 tonnes, soit une production globale de 2300 tonnes annuellement.
Avec ces investissements et la modernisation du secteur, la production halieutique nationale devra augmenter à 116.000 tonnes à la fin de l’année 2022, soit une hausse de 19% par rapport à 2021. Selon les chiffres dévoilés avant-hier par le ministre, Hicham Sofiane Salaouatchi, cette hausse dans la production devra accroître le ratio de consommation du poisson par personne de 2,93 kg/an à 3,26 kg fin 2022, à la faveur de «la grande dynamique» que connaît le secteur et des indicateurs positifs enregistrés, dont l’augmentation «considérable» de l’offre nationale.