Pas moins de 108 actifs et biens mal acquis, récupérés : L’Etat accélère le processus

Pas moins de 108 actifs et biens mal acquis, récupérés : L’Etat accélère le processus

L’Etat est déterminé à récupérer tous les biens et actifs mal acquis durant l’ancien régime, tout en accélérant le processus de relance de ces entités dans le but de diversifier l’économie nationale. En effet, pas moins de 108 actifs de divers domaines (industrie, tourisme, énergie et mines, promotion immobilière, travaux publics, industrie pharmaceutique, audiovisuel, transport, etc.) ont été déjà récupérés depuis le lancement de l’opération en 2022, au mois d’août 2024 et sont tous placés dans le giron du secteur public.

Par Akrem R.

Dans le détail, en 2022, un total de 31 actifs ont été récupérés, dont 14 entreprises, huit unités de production, cinq projets de promotion immobilière, deux centres commerciaux et un centre d’affaires, a précisé hier Djamel
Ghedir, sous-directeur chargé de la gouvernance des entreprises et industrielles au ministère de l’industrie
et de la production pharmaceutique.

En 2024, 51 autres actifs ont été également récupérés dans la première phase, suivis de 26 actifs dans la deuxième phase, ajoute-il, précisant que ces biens comprennent plusieurs branches et domaines d’activités.

Concernant le secteur industriel, ce dernier a bénéficié de la cession de 42 actifs, dont 8 en 2022 et 34 autres en 2024, se répartissant en plusieurs branches telles que les industries alimentaires, la sidérurgie, la mécanique, la construction, la plasturgie, etc.

«Le processus est en cours et tous les biens saisis par la justice seront transférés directement au profit des entreprises publiques en fonction de leur domaine d’activité. Le transfert des actifs confisqués devrait prendre fin
d’ici fin 2024», a souligné Djamel Ghedir dans une déclaration à, la radio nationale « Chaîne I», indiquant que la valeur économique des 23 entreprises du secteur industriel est estimée à plus de 37 milliards de DA et la création
de plus de 3 500 emplois.

Concernant les projets structurants, l’intervenant a cité quelques unités de production qui sont concernées par cette relance, en l’occurrence, l’EPE Kotama Agrifood, relevant de Madar Holding, qui devra produire l’huile
brute et l’aliment de bétail et de l’EPE Mahroussa, relevant du holding Agrodiv, qui produit de l’huile de table et dont le groupe « contribue actuellement de manière efficace à la régulation du marché et se dirige vers la diversification de sa production, notamment, pour les produits tels que les sauces, mayonnaise, savon, etc. », a-t-il fait savoir.

Parmi les unités industrielles qui seront également relancées, le responsable au ministère de l’industrie a cité aussi le cas de l’EPE Tafadis, relevant de Madar Holding, sise dans la zone industrielle Larbaatache (Boumerdès)
et qui compte produire du sucre raffiné et du sucre roux dans le cadre d’un nouveau projet.

Outre les unités spécialisées dans l’agroalimentaire, l’intervenant a également évoqué celles spécialisées dans d’autres secteurs, notamment la métallurgie, à l’exemple de l’unité Alfapipe, relevant du Holding Imetal et sise à
Béthioua (Oran), qui, « sera remise en exploitation et produira les tubes spiralés en acier à utiliser pour le transport de l’eau et des hydrocarbures».

La relance de l’activité de ces entreprises aura un impact positif sur le marché de l’emploi et également sur le développement socioéconomiques de plusieurs localités.

Comment garantir une performance efficace ?

Dans sa feuille de route, le gouvernement a pris une série de mesures pour garantir une relance effective de ces entreprises, tout en garantissant leur pérennité.

Les groupes publics récepteurs de ces actifs ont un capital d’expérience en matière de gestion et de gouvernance.

Selon Djamel Ghedir, ces groupes possèdent les compétences nécessaires pour assurer l’efficacité de la performance économique de ces biens récupérés.

D’ailleurs, les gestionnaires des groupes publics sont soumis depuis septembre 2023 à des contrats de performance, dont des objectifs biens précis sont arrêtés pour chacun d’entre eux. Un modèle qui commence à donner de résultats sur le terrain.

Des plans de développements ont été élaborés en fonction de chaque entreprise et son domaine d’activité dans le but de se repositionner sur le marché national.

Une réunion a été tenue dimanche au niveau du ministère, dont des directives ont été émises aux responsables des groupes publics afin de prendre les mesures et dispositions nécessaires pour la remise en service de ces unités dans les plus brefs délais et adopter un plan pratique et de développement afin d’accroître l’efficacité de la performance économique de ces unités.

Des aides pour financer les cycles d’exploitation et de production

Concernant la relance des entreprises publiques en difficulté fi- nancière, le responsable a rappelé le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement visant à relancer l’industrie et l’économie nationale.

D’ailleurs, la réhabilitation de ces entreprises est considérée comme une priorité pour le ministère, étant donné les atouts, les investissements et les qualifications que contiennent ces entreprises économiques.

Ainsi, des mesures exceptionnelles ont été approuvées pour les accompagner en leur accordant des prêts d’exploitation en 2024, leur permettant de financer les cycles d’exploitation et de production.

Par conséquent, «la réforme, en toute objectivité, ne devrait pas se réaliser en injectant de l’argent, mais plutôt en améliorant la gouvernance de ces institutions et en soumettant les gestionnaires à un processus d’évaluation selon la logique des résultats et des objectifs», précise-t-il, indiquant que le ministère œuvre à la création d’emploi et l’accélération de l’industrialisation, notamment dans les industries mécaniques.

Un plan d’action comprenant plu- sieurs axes a été adopté par le ministère de l’industrie, visant à créer du dynamisme sur le marché du travail, notamment en créant des partenariats entre les secteurs public et public et entre le public et le privé, qu’ils soient nationaux ou étrangers, à travers lesquels « nous visons à créer de la richesse et des emplois».

En outre, un comité a été créé chargé de réexaminer les entreprises à l’arrêt et celles qui sont en difficulté pour établir un état des lieux. Suite à cela, l’activité de dizaines de ces entreprises a été relancée, en changement d’activité.

Sur un autre registre, pas moins de 1200 projets d’investissement ont bénéficié de mesures de levée de gel. De nombreux projets devraient entrer incessamment en service, contribuant à la création de valeur ajoutée et de l’emploi.

A. R.

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