Partenariat stratégique afro-russe : L’Algérie, portail de l’Afrique

L’Algérie veut se positionner sur le nouvel ordre mondial. Une offensive diplomatique de haut niveau est en train de se faire. Après le périple du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, se rendant respectivement en Russie, le Qatar, la Chine et la Turquie, l’Algérie a été présente lors des travaux du 2e Sommet Russie-Afrique (les 27 et 28 juillet) à Saint-Pétersbourg.

Par Akrem R.

C’est le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, qui a été chargé par le président Tebboune de participer à ce rendez-vous important. En effet, ce dernier a été une occasion pour la diplomatie algérienne de faire la promotion à notre pays et de souligner les grandes lignes de notre politique de développement en interne et aux plans régionale et internationale.

Dans une déclaration à la presse, vendredi soir à Saint-Pétersbourg, le Premier ministre a affirmé que les indicateurs positifs de croissance réalisés par l’Algérie ces dernières années, font d’elle le portail de l’Afrique au titre du partenariat stratégique entre l’Afrique et la Russie.

Il a cité, entre autres, l’augmentation du revenu individuel à 4.800 dollars, avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de l’ordre de 255 milliards de dollars et un taux de croissance record qui pourrait atteindre plus de 5% en 2023, en l’absence de dette extérieure.

Le représentant de Tebboune à ce Sommet a ajouté que cela avait été concrétisé grâce à la dynamique économique que connait l’Algérie, dans le contexte des mesures prises par l’Etat et du rôle de la nouvelle loi sur l’investissement qui a permis d’adopter des projets dont la valeur dépasse les 7,2 milliards USD, ce qui permettrait de créer 50.000 postes d’emploi.

S’agissant des relations entre l’Algérie et la Russie, ces dernières sont en constante évolution et se sont consolidées davantage depuis la visite du Président Tebboune en Russie en juin dernier. 

Une visite qui a permis, rappelle le Premier ministre, la signature de la Déclaration de partenariat algéro-russe approfondi et a donné un grand élan aux relations bilatérales, ce qui érige l’Algérie en portail pour accéder à l’Afrique. 

«Nous travaillons sur cette approche mise en place par le Président Abdelmadjid Tebboune et son homologue russe, en vue d’aller de l’avant vers la consécration du partenariat approfondi, ce qui donnera un grand élan aux relations bilatérales, sachant que l’Algérie est le 2e partenaire commercial de la Russie en Afrique», a-t-il ajouté.

Des facilitations aux investisseurs 

Le Sommet Russie-Afrique était également une occasion pour le Premier de faire la promotion de l’investissement en Algérie. Lors de ses échanges avec les opérateurs économiques participants, M. Benabderrahmane a souligné l’importance de l’investissement dans divers secteurs, en tirant profit des potentialités offertes par l’économie nationale, notamment dans le domaine des services.

A ce propos, il a mis en exergue les grandes potentialités que recèle l’Algérie, en particulier dans le tourisme et les technologies numériques, pour la création de la richesse et d’emplois.

Le Premier ministre a, en outre, affirmé que les pouvoirs publics avaient garanti toutes les facilitations, et pris une série de mesures incitatives au profit des entreprises exportatrices, ajoutant que le Conseil supérieur des exportateurs sera «prochainement» créé pour prendre en charge les préoccupations des opérateurs en matière d’exportation. Un objectif de 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures a été fixé par le chef de l’Etat pour 2023. Ceci témoigne de la volonté de l’Algérie de se libérer de l’économie rentière en allant vers un nouveau modèle plus diversifié et durable. Des mesures importantes ont été prises par les pouvoirs publics afin d’accompagner les investisseurs dans leurs projets et de faciliter les exportations.  

Le représentant du président de la République au Sommet de Saint-Pétersbourg a enchainé sur les réformes engagées par l’Algérie, dans l’objectif de construire une économie forte et diversifiée, et par-là même,  mieux se confronter aux risques liés à la sécurité alimentaire, sécurité énergétique et sécurité sanitaire. « Aujourd’hui, grâce au programme et à la politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le pays offre des conditions d’investissement optimales » a rapporté le Premier ministre. 

Pour un «partenariat afro-russe » fort

Dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane lors d’une séance ayant regroupé des chefs d’Etat et de Gouvernement, présidée par le président russe, Vladimir Poutine, le Président Tebboune a indiqué que l’Algérie aspire à un «partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre la réalisation des aspirations et attentes de nos peuples à davantage de progrès et de développement, et l’émergence d’un ordre mondial juste, basé sur le respect des principes du Droit international et du multilatéralisme ».

«Il est impératif d’aider l’Afrique, en premier lieu, à surmonter la crise d’endettement et faciliter l’accès aux crédits de financement», au moins avec les mêmes conditions imposées à d’autres pays, a-t-il ajouté. Il a appelé, dans ce cadre, à « »revoir l’approche suivie actuellement en matière de résolution de la crise d’endettement, de manière à permettre aux pays africains de surmonter ce frein majeur à l’accès aux nouveaux processus de financement».

Il a rappelé que l’Algérie a alloué, par le biais de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, un milliard de dollars américains au financement de projets de développement en Afrique. Le pays a entrepris aussi la réalisation de nombreux projets avec ses voisins. Il a cité l’exemple de la route transsaharienne, qui traverse sur 10 000 kilomètres, l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger et le Tchad. « Le Sommet de Saint-Pétersbourg doit prendre en considération les ambitions économiques de l’Afrique » a clamé le Premier ministre.

A. R.

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