Après plus d’un an de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19, nos frontières aériennes vont rouvrir à partir du 1er juin 2021. Mais attention, cette réouverture va se faire de façon progressive, avec pour débuter «un plan de cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d’Alger, de Constantine et d’Oran». Cette réouverture se fera évidement sous certaines conditions sanitaires, dans le «strict respect» des mesures préventives mises en place contre le Covid-19. « Les personnes entrant en Algérie, ressortissants ou étrangers, devront présenter, à leur arrivée, un test PCR de moins de 36 heures, et se soumettre à des tests que nous estimons fiables », a précisé le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Les sujets négatifs seront autorisés à entrer et seront informés des recommandations et consignes à suivre. Les sujets positifs seront, quant à eux, soumis à un confinement de 10 jours.
Par Reda Hadi
Des conditions qui d’ores et déjà, soulèvent une polémique parmi notre diaspora installée en France. En effet, se sont surtout les frais des tests PCR qui font polémique. Contrairement à la France qui a décidé de rendre gratuits les tests PCR pour les touristes étrangers cet été, les frais de dépistage imposés à l’arrivée en Algérie et ceux liés à un éventuel confinement, en cas de test positif, seront à la charge des voyageurs. Concernant les touristes en provenance de pays où les variants du Covid-19 circulent de façon très active, ils « seront soumis à d’autres examens », a déclaré le ministre, sans préciser lesquels.
Au-delà même de ces frais, notre diaspora en France se dit frustrée par le peu de vols proposés et dénonce la lourdeur des dispositions de réouverture partielle des frontières aériennes, prévue pour le 1er juin prochain. Dans ce sillage, plusieurs appels à des rassemblements de contestation devant les consulats algériens et l’ambassade d’Algérie à Paris ont été lancés sur les réseaux sociaux. Nos concitoyens en colère exigent l’allégement desdites mesures de prévention contre la Covid-19, jugées «excessives», imposées exceptionnellement aux ressortissants algériens qui veulent rentrer chez eux cet été, alors qu’ils n’ont pas pu le faire depuis mars 2020.
De son côté, le Professeur Mohamed Belhocine, président de la cellule opérationnelle chargée d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques au niveau du ministère de la Santé, rappelle que «l’Algérie n’est pas le seul pays à mettre des restrictions d’entrée sur son territoire», et de préciser que les mesures prises ne sont pas les plus draconiennes comparées à celles en vigueur dans d’autres pays.
La double peine
Pour T Lotfi, résident à Marseille, «le programme est largement insuffisant. Je suis inquiet par rapport aux tarifs qui seront appliqués et à la gestion des réservations des billets d’avion. Il va y avoir la résurgence des passe-droits tel nous l’avons vu lors des vols de rapatriement ». De plus, celui-ci dit aussi que «priver de leur pays, les Algériens de l’étranger, un deuxième été de suite, n’est pas tenable ».
De plus souligne ce ressortissant : «Nous avons eu une année très difficile, et ce n’est pas tout le monde qui réside à l’étranger qui peut se permettre de payer les tests ou le confinement», jugeant ces mesures comme une double peine.
La diaspora campe sur ses positions et les 23 mouvements associatifs représentés en France, plaident en faveur de la suppression totale de l‘isolement de 5 jours en cas de test positif, et propose également pour faciliter les déplacements durant la saison estivale, l’appropriation de nouvelles règles conformes aux besoins des ressortissants algériens à l’étranger.
Des mesures nécessaires
Pour sa part le Professeur Belhocine, récuse les critiques exprimées au sujet de la récente décision d’ouverture partielle des frontières. «Nous ne sommes pas dans une situation normale, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », a-t-il dit à des confrères, expliquant que si ces dispositions sont prises, c’est pour éviter l’importation de variant de la covid19. «C’est une situation exceptionnelle et ces mesures ne sont pas les plus draconiennes comparées à celles qui sont en vigueur dans d’autres pays. Elles sont contraignantes, je le concède, mais il faut les suivre si on veut permettre aux gens de se déplacer en cas de nécessité, tout en préservant l’intérêt général » a-t-il souligné.
R. H.