L’événement phare du numérique « Digital African Summit» a été lancé, depuis hier, à Alger. Les acteurs du digital et du numérique africains auront devant eux, durant trois jours (les 31 mai, 1 et 2 juin), l’opportunité d’établir un diagnostic sur la situation du digital dans les pays africains mais aussi, de formuler des propositions pour accélérer la transition numérique.
Par Akrem R.
Cette dernière s’impose pratiquement dans tous les domaines, et devient une urgence pour les Etats. Ainsi, l’événement est une occasion pour les acteurs du numérique africain de renforcer leur collaboration, en proposant des solutions digitales pour le bien-être des populations du continent. L’Algérie, un pays pivot en Afrique, ambitionne d’apporter sa contribution à cette mutation numérique.
C’est d’ailleurs l’objectif principal de l’organisation de cette événement par le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN). Il vise à renforcer la coopération entre les pays africains, créer une synergie dans le domaine du digital entre les entreprises et les acteurs du numérique. En somme, le GAAN ambitionne de faire de l’Algérie grâce au «Digital africain Summit» un hub du numérique et du digital.
«Les Chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger. L’Algérie a toujours été la terre d’accueil de tous les hommes qui ont lutté pour l’indépendance de leurs pays contre le colonialisme, le racisme, l’impérialisme. C’est donc aujourd’hui, sur la terre des martyres et à l’occasion de la première édition du plus grand carrefour africain sur le Digital, que se donnera le coup d’envoi de cette course spéciale pour l’avenir et la souveraineté technologique du continent», a souligné le président du GAAN, Bachir Tadjeddine, dans son discours du lancement des travaux de ce sommet.
Et d’ajouter : « Nous n’échangerons plus aujourd’hui par passion ou par plaisir, à partir d’aujourd’hui, en tant que professionnels du numérique, par devoir et par responsabilité envers nos peuples respectifs, nous construirons ensemble l’Afrique de demain». En effet, l’Afrique de demain doit être construite sur un nouveau paradigme économique, basé le génie du potentiel humain. «L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier.
Les enjeux d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Les ressources-mêmes pour lesquelles l’Afrique est enviée aujourd’hui, ne sont pas celles d’hier. L’avènement d’internet, des nouvelles technologies, du digital ou, devrais-je dire, du numérique, ont façonné un monde dans lequel nous avons tous la possibilité d’être «maîtres de notre destin, capitaines de notre âme», pour reprendre les vers du célèbre poème de chevet de Nelson Mandela. A l’ère de l’économie de la connaissance et du tout numérique, les vraies richesses de l’Afrique ne sont autres que le potentiel humain des enfants qui la portent», précise Tadjeddine.
Une stratégie pour l’éducation numérique en préparation
Dans ce cadre, le Professeur Mohamed Belhocine, président de la commission à l’éducation et à la science à la technologie et de l’innovation des technologies de l’Union africain, a annoncé que « l’UA est en train d’élaborer une stratégie pour l’éducation numérique, facilité l’utilisation des TIC et renforcer la compétitivité de l’Afrique. L’Afrique du futur a besoin des personnes ayants reçu une formation de qualité dans le domaine des TIC». Il a ainsi appelé les nations africaines à la consécration de 1% du PIB nationale à la recherche et développement. « L’innovation numérique a besoin d’un apport financier pour atteindre les groupes pauvres en services financiers, de santé, éducation …. Les innovations numériques doivent servir à aider et améliorer la vie des gens.
La commission a élaboré la stratégie de transition numérique en Afrique, visant à briser la fracture digitale, stimuler une société et une économie numérique, renforcer le secteur économique existant», affirme-t-il, en soulignant que beaucoup reste à faire sur le continent africain, notamment, en matière d’infrastructure numérique.
Sur ce point, Yacine Zerrouki, représentant D’Ericsson Algérie a fait savoir que les pays africains souffrent du problème de la logistique (routes et réseaux). « Si on résout ces deux problématiques, on pourra avancer rapidement», dira-t-il. L’Algérie a consenti des investissements importants dans ce domaine, à travers la réalisation de routes et également de la fibre optique, a indiqué Ali Morsli, directeur d’Icosnet. Ceci permettra, indique-t-il, à l’Algérie d’accéder à certains pays africains limitrophes, notamment, pour les accompagner dans cette tâche numérique.
Il est à noter que le Digital African Summit (sommet africain du digital) a vu la participation de plus de 1200 décideurs et une centaine d’entreprises et startups exposantes, issus d’une vingtaine de pays d’Afrique et du monde. Aujourd’hui mercredi, trois communication seront présentées par les ministres de la numérisation et des statistiques Hocine Cherhabil, de la Poste et des technologies de communication, Karim Bibi Triki et ministre délégué charge des startups, Yacine Oualid.