L’efficacité énergétique passe, inéluctablement, par l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de construction. La consommation des ménages algériens en énergie (électricité et gaz) est toujours en courbe ascendante, avec un taux de croissance de près de deux chiffres.
Par Akrem R.
Ce qui impose au gouvernement, notamment, au ministère de l’Habitat de se pencher sur cette question, en procédant à des réformes de la législation actuelle et à initier plusieurs projets dans le cadre de l’efficacité énergétique.
Cette dernière constitue une priorité pour le secteur de l’Habitat, dira d’emblée le directeur général de la construction et des moyens de réalisation au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la ville, Rédha Bouarioua.
Lors d’un point de presse organisé en marge de l’inauguration de la 24ème édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, Batimatec 2022, Bouarioua a précisé que l’efficacité énergétique est inscrite dans le plan d’action du ministère.
Des projets de recherche sont déjà en cours, en plus de l’isolation des toitures et des extérieurs qui est déjà assurée dans les bâtiments, a-t-il détaillé, tout en rappelant les démarches entreprises par le ministère visant à aller progressivement vers le recours aux énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment, notamment, pour l’éclairage public au niveau des nouvelles villes, en utilisant des panneaux photovoltaïques. «Nous prévoyons l’isolation d’un nombre important de logements, avec une première expérience, sur un projet pilote lancé avec l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue), en attendant la concrétisation d’autres projets d’isolation thermiques dans le bâtiment», a fait savoir, Bouarioua.
Il n’a pas manqué de souligner que le secteur «dispose d’une réglementation thermique» et, «tous les projets» doivent répondre aux exigences de ce document technique et réglementaire, a-t-il affirmé. Ces exigences peuvent être atteintes à travers l’utilisation et le recours à des solutions et des matériaux innovants, dont certains ont été présentés lors de ce salon, a-t-il estimé. Cette démarche ne va pas concerner uniquement les nouvelles constructions, ajoute-t-il, puisque le ministère travaille, également, sur «la réhabilitation thermique» du bâti existant.
M. Bouarioua a insisté sur le fait que la priorité sera accordée au produit national dans la réalisation de tous les projets, un produit qui répond, selon lui, aux normes de qualité, assurant la durabilité du bâti et la sécurité de ses occupants. D’ailleurs, ajoute-t-il, « nous avons réussi à réaliser des logements avec des matériaux 100% algériens, conformes aux normes».
S’agissant de la question de la hausse des prix de certains matériaux de construction, le représentant du ministère a indiqué que le phénomène est mondial et que le ministère de l’Habitat avec celui des Finances se penchent sur la question afin de prendre les mesures appropriées. En effet, il y a possibilité de revoir les contrats des projets d’habitat. Une décision qu’attendent avec impatience les entrepreneurs.
S’agissant de la qualité des réalisations de logements, l’intervenant est catégorique : « Nous veillons sur le respect des normes et aucun logement ne sera délivré sans être conforme. D’ailleurs, des commissions sont installées au niveau de chaque wilaya pour l’inspection des logements avant la distribution».
Répondant à une question concernant le rôle des entreprises turques dans le secteur du bâtiment en Algérie, le cadre du ministère a fait savoir que ces entreprises sont présentes en Algérie depuis plusieurs années et «elles ont contribué et contribuent à l’effort national en matière de réalisation de logements».
M. Bouarioua a expliqué que ces entreprises ont une part «importante» dans les projets de construction qu’elles ont décrochés à travers leur participation à des appels d’offres, tout en les considérants comme «des partenaires du secteur et de l’Algérie».
Raouf Stiti, PDG de Batimatec-expo : « Nous avons réussi à mobiliser 750 exposants»
Le PDG de Batimatec-expo, Raouf Stiti a fait savoir, hier à Alger, que 750 exposants nationaux et internationaux participent à cette 24ème édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, Batimatec2022, qui se poursuit au Palais des expositions (Les Pins maritimes) à Alger jusqu’au 19 mai prochain.
Cette nouvelle édition marquée par la participation de 500 opérateurs locaux et 250 étrangers de dizaines de pays, représente pratiquement tous les segments de la construction, sur une superficie d’environ 25.000 m2. « L’Italie est le pays étranger qui participe avec le plus grand nombre de sociétés, avec un total de 80 exposants, suivie par la Turquie qui compte 65 entreprises, prenant part à ce salon. Nous avons ainsi constaté le retour de la Tunisie, avec la participation de 25 exposants, contrairement à l’édition précédente où elle s’est limitée à une participation symbolique», souligne-t-il, en faisant savoir que 200 000 visiteurs, notamment des professionnels du bâtiment, sont attendus à cette édition qui se poursuivra jusqu’au 19 mai prochain.
Il s’agit pour les professionnels nationaux et étrangers «d’une belle opportunité pour mettre en avant leur savoir-faire, leurs nouveaux produits et procédés, et nouer de nouvelles relations d’affaires». Dans le cadre de cette 24ème édition, les organisateurs prévoient un «riche» programme d’animations autour de diverses thématiques, dont des conférences assurées par des experts, en plus d’ateliers pratiques d’initiation aux techniques modernes de construction, ajoute Raouf Stiti.
Le programme comprend, notamment, une «importante» conférence sur «la thermique du bâtiment», assurée par un panel constitué d’experts du ministère de l’Habitat de l’Urbanisme et de la ville, l’Organisme national de contrôle technique de la construction (CTC) et le Centre national d’études et recherches intégrées du bâtiment (Cnerib).
A. R.