Parallèlement aux procédures de déblocage des projets suspendus depuis décembre dernier, le gouvernement a ordonné de lever les freins sur les demandes de prêts accumulées au niveau des agences bancaires et de se débarrasser du stock accumulé, en réduisant les délais d’étude des demandes et y répondre en moins d’un mois. Le délai de traitement ayant été atteint début février, la plupart des banques publiques ont réussi à financer l’économie avec des prêts s’élevant à 900 mille milliards de centimes, au niveau de la plupart des banques publiques.
Par Farid Haddouche
En application des instructions du Premier ministre et ministre des Finances, concernant l’enquête sur la durée d’octroi des prêts, qui ne doit pas dépasser un mois au maximum, les directions générales des banques publiques ont mis en place des commissions d’inspection d’État dépêchés auprès des directions régionales et des agences de l’Etat. Et, ce pour examiner la fréquence d’octroi des prêts, ce qui a prouvé que les délais d’octroi s’élevaient à 20. De nombreuses banques bénéficient d’un mois d’allocation, les prêts pour soutenir les jeunes, les PME et les start-up étant traités à l’agence régionale. Le volume des prêts accordés par les banques au cours de l’année écoulée, équivalait à 900 mille milliards de centimes, destinés au financement de l’économie nationale, tandis que le gouvernement rédige un programme de relance au niveau des banques pour accorder un pourcentage plus élevé de prêts au cours de l’année en cours. Selon une source du secteur bancaire, parallèlement aux injonctions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de lever le gel des projets en cours, en coordination entre les secteurs ministériels concernés, pilotés par le ministère de l’Industrie et le médiateur de la République, le gel a été levé sur de nombreux prêts qui étaient « freinés » par les banques. Et ce, soit à cause des craintes des dirigeants ou d’enquêtes judiciaires incomplètes à cette époque, soit de la bureaucratie, les banques se débarrassant de tous les dossiers en suspens et du stock de demandes, dont certaines pendant des années, puisque près de 1 000 prêts ont été levés au cours de la période récente. Les représentants des banques assistent, également, depuis le début de l’année, aux réunions pour traiter des dossiers d’investissement, et ceci pour examiner si le gel d’un projet d’investissement particulier est à l’origine du refus de financement, sachant que le seul motif de rejet des dossiers de demande de prêt, aujourd’hui, est, l’absence de documents complets ou de garanties nécessaires. Les agences bancaires de l’Etat et les directions régionales soumettent, aujourd’hui, les dossiers de crédit aux commissions d’étude des crédits, chaque fois qu’elles se réunissent à leur niveau de 5 dossiers, contrairement au passé où les commissions ne se réunissaient que s’il y avait un stock important de demandes de crédit pour les étudier. Cela, alors que de petits emprunts n’ayant pas dépassé le plafond sont triés. Son financement est d’un milliard de centimes au niveau de l’Etat et les emprunts importants au niveau du Comité central d’étude des emprunts dans la capitale.
F. H.
Ishak Kharchi, expert économique : «Les orientations du Président Tebboune consacrent le caractère social de l’Etat»
L’expert économique, Ishak Kharchi, a estimé que les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres tenu dimanche, servaient l’intérêt du citoyen et témoignaient du caractère social de l’Etat algérien et de son importance économique.
S’agissant de la levée des restrictions sur les projets d’investissement industriel, M. Kharchi a indiqué à l’APS, que la levée des restrictions sur les projets qui seront mis en exploitation permettra d’augmenter le nombre des postes d’emploi tout en relaçant la production nationale pour réduire l’importation et préserver les réserves de change.
Pour les produits de large consommation, le même expert a considéré que le gel des impôts et des taxes notamment ceux contenus dans la loi des finances 2022 concernant les produits alimentaires mènera à la baisse de leurs prix sur le marché national et ainsi à l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen.
«Le marché connaîtra une demande croissante sur ces produits ce qui servira les usines algériennes qui vont augmenter leurs capacités de production et recruter davantage de travailleurs», explique-t-il.
Et d’ajouter que cette décision renforcera la disponibilité des produits sur le marché ce qui relancera le secteur du commerce, toutes filières confondues, selon M. Kharchi.
Concernant l’annulation des nouveaux impôts et taxes pour le commerce électronique dont les téléphones mobiles et le matériel informatique à usage personnel ainsi que pour les startups en maintenant les tarifs en vigueur, le même expert estime que cette décision «relancera le e-commerce en Algérie et permettra d’assurer davantage d’offres en la matière ce qui contribuera à la baisse de leurs prix sans impacter les recettes de l’Etat».
Cette décision a «un grand impact économique sur les différents secteurs économiques utilisant la téléphonie mobile et les outils informatiques dans leurs activités notamment les entreprises activant dans le domaine numérique».
Sur instruction du président de la République de tenir une réunion de coordination entre les services du ministre du Commerce et les représentants des corps sécuritaires pour lutter contre la contrebande des produits alimentaires de large consommation à travers les frontières du pays, l’expert a considéré que cette démarche vise à «réduire les prix de ces produits, vu que ce phénomène figure parmi les raisons de la hausse de leurs prix et la baisse de leurs quantités sur le marché national».
Concernant la prise en charge par l’Etat de la couverture de la différence des prix des produits destinés aux citoyens par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l’expert économique a indiqué que cette mesure entraînera «la baisse des prix des pâtes alimentaires et de tous les autres produits céréaliers».
A propos de l’instruction du Président Tebboune au ministre de l’Industrie d’engager, immédiatement, un recensement des producteurs dans les wilayas connaissant une importante dynamique industrielle, et de procéder à un inventaire national de toutes les spécialités, catégories et nature des produits électriques en Algérie, l’expert a estimé que cela permettra de connaître les lieux de ces entreprises ainsi que le type et la nature de leurs produits, à même d’élaborer une stratégie pour l’industrie électrique et de créer des entreprises dans les différentes zones du pays pour soutenir l’industrie électrique.
M. Kharchi a affirmé la nécessité de déterminer les besoins du secteur de l’énergie en matière de produits de l’industrie électrique et les programmes futures de ce secteur, en vue «de répondre à la demande actuelle et future sur les produits de l’industrie électrique».
Le ministère du Commerce aura besoin de connaître le volume de la production pour fixer les prix et procéder à la distribution de ces produits à l’échelle nationale, a-t-il estimé.
Quant à la décision du président de la République d’arrêter définitivement l’exportation des déchets ferreux, l’expert a relevé que cela profitera au secteur de l’industrie du fer en Algérie, prévoyant une baisse du prix du fer dans le marché algérien à l’avenir.
F. D.