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Oran : Le ramadhan au temps du confinement - ECOTIMES

Oran : Le ramadhan au temps du confinement

Pandémie oblige, ce deuxième ramadhan sous confinement a changé beaucoup d’habitudes à Oran. Cette année encore plus, les odeurs et les saveurs habituelles de ce mois sacré sont plus discrètes. Pour Salah, un habitant de la rue d’Alger «tout a changé, à part les continuelles rixes entre jeûneurs», nous dit-il, en reconnaissant que cette année «l’allègement du confinement a été un bouffée d’oxygène»

Par Nahida Lyna   

Le soleil vient juste de disparaître. Il ne fait plus jour mais pas encore tout à fait nuit. «Allah akhbar !», entonnent les muezzins dans toutes les mosquées. En un instant, Oran se transforme en ville morte. Plus personne dans les rues. Plus une voiture à l’horizon. Plus un bruit. Oran la Bahia capitale du raï, réputée pour sa joie de vivre et son ouverture d’esprit, se met au diapason de toute l’Algérie. Elle s’immobilise. Se paralyse. C’est l’heure du f’tour, En famille, chacun se libère du tourment qu’il endure depuis l’aube. Il peut enfin manger, boire, fumer…

Pourtant le  ramadhan a débuté, cette année à Oran, dans une conjoncture particulière marquée par les restrictions liées au confinement. Sans prières collectives, ni repas partagés, nombreux sont peinés de ne pouvoir savourer les soirées ramadhanesques autrefois très animées et pleines de convivialité.

Des mosquées avec obligation des gestes barrières et manque de réunions et de soirées familiales. Une situation que beaucoup éprouvent des difficultés à assumer.

Se défaire d’une sorte de programme établi depuis des années, rythmé par de gourmandes courses en fin de journée, avant la rupture du jeûne et les soirées entre amis dans les cafés du centre-ville, est quelque chose de «tellement dur» pour Saber, un jeune célibataire, qui trouve désormais les journées « interminables » et les soirées « monotones ».Il raconte alors les ramadhan passés « Après le Ftour on sortait. On se promène, on se rend visite, on va au parc d’attractions, ouvert jusqu’à minuit. Les privilégiés vont au concert, écouter des conférences, du raï, du chaâbi ou de la musique andalouse. Les autres se contentent d’arpenter le front de mer ou de regarder les amuseurs publics sur la célèbre place d’Armes. Ils s’assoient sur les marches du théâtre ou de la mairie, sous les deux énormes lions de bronze. Mais le lieu le plus prisé d’Oran, les soirs de ramadan, c’est la rue d’Arzew». «Maintenant c’est fini, c’est la routine qui nous tue».

Maintenant à Oran, le soir, les rues oranaises, autrefois bondées et illuminées de mille feux en cette période, sont tristes et silencieuses. Le mauvais temps qui a enveloppé la ville ces derniers temps, ne fait qu’accentuer cette ambiance, qui donne l’impression aux passants d’errer dans une ville fantôme.

Les artères principales sont désertes. Il n’est toutefois pas rare de tomber sur des petits groupes de jeunes lorsqu’on s’aventure dans les quartiers populaires, qui sortent dehors, faisant fi des recommandations du confinement et de la distanciation sociale.

Si la gente masculine peine à conjuguer le ramadhan et le confinement, certaines femmes estiment, quant à elles, qu’il n’est pas aussi difficile de trouver  un équilibre avec cette nouvelle équation.

 N. L.

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