Dans cette deuxième partie de l’entretien réalisé par le Professeur Mohamed Bouhamidi, le Professeur Omar Aktouf, évoque le cas Algérie et prévient contre l’influence de la logique néo-libérale avertit contre la survenue d’un scénario ressemblant à celui vécu, il y a quelques années, en Argentine. Selon lui, à voir les conditions actuelle, il y a le «danger d’une spirale vicieuse de type argentin, où vers la fin des années 1990 (…) on a vu l’économie argentine, dans toutes ses composantes ou presque -alors qu’elle était qualifiée et notée par les IFI comme l’un «des meilleurs élèves économiques connus des FMI et consorts!-, appartenir à tout le monde sauf au peuple et à l’État argentins!» Interview.
Entretien réalisé pour Eco Times, par le Pr Mohamed Bouhamidi*
Pr Mohamed Bouhamidi : Un autre projet d’envergure est engagé, celui de la révision du système financier et bancaire. Quel rôle devront jouer les banques dans la relance de l’investissement notamment dans cette période marquée notamment à la faveur de la nouvelle loi sur l’investissement?
Omar Aktouf : Tout d’abord, je dirais qu’à part les facilités toutes néolibérales accordées au capital privé –national et international- et les portes plus grandes ouvertes au bradage des acquis nationaux à grands efforts de deniers publics, avec facilités jamais égalées au privé (il est ainsi inscrit dans la Constitution dernièrement bricolée, noir sur blanc, la nécessité «d’améliorer le climat des affaires!» du jamais vu !). Cette soi-disant nouvelle Loi des Finances n’est que, comme toujours depuis le virage Chadli, cessions et démissions (sous diverses formes) du public et de l’État en faveur du bon privé «efficace polymorphe». Cette Loi empeste les prescriptions et idéologies néolibérales les plus éculées et les plus dévastatrices pour le monde actuel, et le tiers monde en particulier.
Ensuite ladite révision du système financier n’apporte à mes yeux –et à n’importe quels yeux le moindrement avertis et attentifs– absolument rien de fondamentalement nouveau au regard des bons vieux principes létaux des rôles les plus néfastes de la finance en système néolibéral. «Créer» ou «concrétiser la création» d’une bourse de type «capitalisme financier», avec ouverture tous azimuts du capital des entreprises y compris étatiques (voir à ce sujet les excellentes analyses, entre autres, de Michel Albert ex codirecteur de la BCE et auteur du livre Capitalisme contre capitalisme, où il oppose radicalement le capitalisme «financier» (néolibéral de type USA…etc.) à «l’entrepreneurial–industriel» de type Europe du Nord ou Japon… y incluant leurs systèmes financiers et boursiers TRÈS différents) c’est mettre l’économie algérienne dans une spirale de type argentin, spirale dont on connait l’issue en 2002-2003!
Trois ou quatre choses essentielles me frappent en cette nouvelle loi des finances:
1- le mouvement clair vers diverses formes de cession du capital étatique au privé par ladite «ouverture» du capital des EPE. Cela va mettre encore plus l’Algérie en dépendance vis à vis des joint-ventures bien contrôlées par l’étranger, car le capital informel algérien ne sortira pas de sa clandestinité juteuse, et l’épargne disponible «visible» algérienne est bien trop loin de pouvoir y faire face et entrer significativement dans les structures financières de ces EPE;
2- le mouvement vers une «privatisation–indépendance» de la Banque Centrale et une création de banques d’affaires «libres», dédiées aux activités d’opérateurs privés nationaux et étrangers, ou aux multinationales (mesures ultra néolibérales et de cession de souveraineté nationale);
3- la stimulation de ladite «culture et des habitudes de fonctionnement boursiers» dont on voit bien les effets délétères partout dans le monde dominé par le néolibéralisme et laisser-faire spéculatif; et
4- le net recul du rôle de l’État (à part les grandes déclarations d’intentions mille fois éculées, de plus de contrôle sur l’informel, ou sur les mouvements de devises, sur les impôts…) en faveur de milieux affairistes et financiers tels qu’on les voit à travers les activités (hautement patriotiques et philanthropiques!) des grandes banques et bourses occidentales.
Encore une fois, et «globalement» il n’y a là, à mon point de vue, que énième tentative de singer (même pas copier, on en est loin) le système édicté depuis longtemps par les implications des fameuses négociations de Bretton Woods, et des agissements de leurs instances (IFI: Banque mondiale, FMI et OMC) totalement dédiées au service du grand capital occidental mondial. Quoi de vraiment révolutionnaire ou de bénéfique pour l’Algérie dans tout cela sous le soleil? Nous arriverons, en espérant le mieux, à peine à rattraper les retards accumulés –néolibéraux pure laine en plus!- (Dieu sait en combien de temps et avec combien de gaspillages et de gabegies comme toujours, en plus) vis-à-vis de pays aussi «avancés» que la Tunisie et le Maroc, et encore bien loin de ceux d’Amérique latine! Et tout cela juste en termes de bancarisation des opérations, en digitalisation, en récupération d’une infime partie du capital informel, en modernisation –mise à niveau des hyper-bureaucratisations bancaires, en mises en place de système plus flexibles et plus propices à l’épargne «visible» comme le postal-financier…
Le chemin est hélas, encore bien, bien long !!!
Par ailleurs trois grands dangers nous guettent avec cette soi-disant grande nouveauté en termes de réformes financières – bancaires:
1- Se pose d’abord la question de savoir d’où sortiront les colossaux capitaux nécessaires pour atteindre l’envergure des réformes et mesures et projets envisagés? De la planche à billets? Cela est hors de question vu déjà les niveaux d’inflations et de déficits polymorphes accumulés; en plus de la capacité d’absorption en pertes sèches et irrécupérables, tel en un trou noir, et quasi immédiate, de la part du secteur informel de toute forme d’assouplissement quantitatif ou de «financement non conventionnel». De l’emprunt extérieur? On sait toutes les merveilleuses retombées de conditionnalités et autres impératifs du Consensus de Washington –ou du système financier international- que cela entraine. Sans parler des garanties rachitiques que l’Algérie a à offrir (je parle en termes réels et non «potentiels» ou «putatifs») et qui nous vaudront des conditions et taux d’intérêts des plus drastiques capables d’annihiler tout «progrès» réalisé.
2- Se pose ensuite celle du danger d’une spirale vicieuse de type argentin, où vers la fin des années 1990 (avec la complicité active de myriades de multinationales, banques occidentales, et d’investissements directs étrangers, ainsi que d’une bourgeoisie locale hyper compradore, et d’un secteur privé totalement extraverti) on a vu l’économie argentine, dans toutes ses composantes ou presque -alors qu’elle était qualifiée et notée par les IFI comme l’un «des meilleurs élèves économiques connus des FMI et consorts!-, appartenir à tout le monde sauf au peuple et à l’État argentins!
En effet, à l’aide d’une solide «culture boursière» et d’une non moins solide orthodoxie néolibérale résolument tournées à fond vers les prescriptions des dits «ajustements structurels» le pouvoir argentin de l’époque a ainsi tout simplement précipité ce pays dans la banqueroute totale. Notamment pour ce qui touche aux privatisations et aux IDE. Comme en Algérie, la planche à billets fonctionnait à fond de train, solidement appuyée par une artificielle parité dollar-peso (qui garantissait bien entendu de juteux revenus aux placements des IDE libellés en $) ; la loi de finance poussait à leurs ultimes logiques les cessions des joyaux de l’économie argentine (y compris les services essentiels dits de monopoles naturels, comme les eaux, les transports, les communications… jusqu’au système financier et bancaire) aux intérêts étrangers.
Donc à force de voir tout appartenir désormais à l’étranger (quel personne morale ou physique argentine –ou aujourd’hui algérienne– aurait eu –ou aurait, à moins de trafics de «clans» profonds et immondes dont on connait des exemples– les capacités de s’offrir le système des eaux d’Argentine? D’électrification? de télécommunications ou de digitalisation? de transports? d’exploitations minières? (À ce titre et par exemple, et à elle seule, la multinationale ITT a «investi» en Argentine une trentaine de millions de $ dans le cuivre, et en a retiré… quatre milliards de profits en un an !!! ; une banque canadienne a à elle seule également sorti de ce pays, en une semaine, ce qui équivalait quasiment à l’aide annuelle du FMI…)…etc., Voilà, pour l’essentiel, ce qui explique la banqueroute spectaculaire qui a frappé ce pays en 2002 -2003. Est-ce cela que nous voulons voir se produire chez nous? En tirons-nous quelques leçons?
3- Enfin se pose aussi la question du devenir des joyaux (en termes potentiels) des restes de l’économie étatique algérienne, dans lesquels des milliers de milliards de dollars ont été engloutis? Du secteur si stratégique des hydrocarbures (dans lequel on sait que les fameux fonds des IDE ne se préoccupent quasiment d’aucun effort de recherches-explorations: juste pomper, vendre et engloutir des profits dont on connait la juteuse partie enfouie dans les coffres et comptes offshore de «pontes Algériens». Ainsi hors Sonatrach ou financement de Sonatrach quasiment aucun effort de recherche–exploration ne se fait. Pour preuve, le rapport «Algérie 2030» indique que sur une trentaine de «découvertes» rapportées… seulement deux ou trois seraient du fait de compagnies hors Sonatrach! Ce qui signifie que les IDE en ce domaine ne font que pomper ce que notre société étatique découvre, met en valeur, rend exploitable… et le vendent! Que prévoit-on dans ce vaste projet financier-boursier-bancaire… en termes d’équilibres pompages-commercialisations et efforts d’explorations–découvertes de la part de toutes ces multinationales et IDE qu’on veut attirer?
En guise de conclusion de réponse à cette question, je dirais qu’il n’y a là que du, fort éculé et usé jusqu’à la corde, néolibéralisme financier-boursier (en plus des habituelles myriades de grandes déclarations d’intentions et de vœux aux quatre vents). Strictement rien de réaliste-concret ne m’apparait quant à, par exemple, la façon dont on va se sortir du «gouffre–trou-noir» que représente le titanesque gisement du secteur informel, en plus de celui de l’évasion fiscale et des immenses biens et colossales fortunes bien installées à l’étranger de tant d’Algériens, oligarques ou non, et souvent fort connus en plus!? En ce sens, qu’est devenu par exemple le fameux et inestimable «Fonds de Solidarité» amassé sous Ben Bella!? Où se trouve-t-il? Qui en a les «clés»?
La finance islamique commence à faire son chemin au sein de la société. Les banques annoncent une série de produits. Ce compartiment peut-il apporter une plus-value en termes d’inclusion financière?
Personnellement j’ai encore bien des difficultés à comprendre ce que, exactement, «finance islamique» signifie. Si cela implique (le peu que je pense en avoir compris ne me l’indique guère) la fin de la logique du profit (à fortiori maximum); de celle de la spéculation (boursière létale notamment: je m’en explique largement et notamment dans mes livres «La Stratégie de l’Autruche» et «Halte au gâchis») ; de celle de l’appât du gain et de la cupidité insatiables des actionnaires et investisseurs; de celle du non-souci généralisé (réel) du bien-être de tous; de celle de l’égoïsme intrinsèque qui accompagne la cupidité; de celle du souci du bien-être de la la Nature; des animaux sauvages et domestiques; de la redistribution équitable des richesses produites (et SVP qu’on ne me brandisse pas la sempiternelle échappatoire à cette question qu’est la «Zakat»); de celle de la présence-persistance – inévitables – «concurrence» par rapport aux rendements et «performances» des autres formes d’institutions financières… etc.
Je ne vois vraiment pas grand-chose, au vu des connaissances et arguments actuels, de nouveau ou de plus beau à en espérer, comparativement aux systèmes financiers habituels. Il faudra qu’on m’explique et qu’on me convainque sérieusement. Ainsi il est à noter que les produits financiers dits islamiques dont on parle, sont déjà offerts dans bien des pays depuis des années. Pays dont la Grande Bretagne… jusqu’au Canada en passant par l’Australie et même certaines régions des USA! À ma connaissance, on n’en voit encore aucune sorte de bienfait supplémentaire pour les populations, les plus démunis, la Nature… etc., nulle part!
Alors? encore une chimère? ou même comme disent certains, une fumisterie?
Sinon j’aimerais bien (sachant que j’ai même préfacé un livre sur les sujet –en termes de philosophie fondamentale derrière certains principes-, et aussi que j’ai aussi donné des conférences sur le strict essentiel de ce sujet) qu’on m’indique comment cette dite finance islamique va atténuer les dégâts de la croissance, aller vers une économie de décroissance, une économie vraiment écologique, une économie vraiment redistributrice, vers une diminution drastique des indicateurs de «réussite» néolibéraux tels que compétitivité, rendements, croissance continue, PNB, profits, PIB, excédents commerciaux, liberté des prix et inflations, «liberté» du marché, de l’exploitation continue et ignoble du salariat et de la Nature… etc., etc.,
Alors peut-être aurais-je quelques commentaires judicieux et «informés» à formuler.
La refonte des Entreprises publiques économiques (EPE) est une autre priorité du Gouvernement. Comment va-t-elle réussir?
Tout d’abord, cette question est pratiquement à l’ordre du jour depuis les tout débuts de l’ère Chadli, c’est-à-dire tout débuts des années 1980. Où sont les résultats? Un démantèlement et un délabrement en règle du (relativement) peu d’efficacité et d’efficience, que ces entreprises, peu ou prou, et qu’on le veuille ou non, avaient tout de même, jusque-là, chacune dans son secteur. Voilà ce qu’on a vu de plus tangible de ces sempiternelles velléités de réformes-refontes-restructurations… des dites EPE. Que fera-t-on de plus ou de mieux à présent, alors que nous sommes à des galaxies de distance de ce que l’économie algérienne –hydrocarbures en particulier– pouvait offrir comme moyens à l’époque !? Va-t-on réinventer ou plutôt inventer une «refonte des entreprises étatiques» algériennes spéciale? Ou «spécifique» comme on l’annone si souvent dans un certain vocabulaire algérien persistant? Tout à fait visiblement et prévisiblement, cette énième dite refonte se fera d’abord et uniquement en pensant à l’intérieur de cadres pratiques et théoriques strictement néolibéraux (le système de pensée qui a créé ces problèmes qu’on veut résoudre) de niveau «méso-économiques» et aussi essentiellement «microéconomiques». Tel que cela est codifié dans l’ordre de la doctrine néolibérale, depuis quasiment la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les problèmes de loin les plus cruciaux, les plus gravement urgents que nous avons à affronter de nos jours, autant en pensée et applications économiques et managériales, sont éminemment et indiscutablement d’ordre MACROÉCONOMIQUE! C’est-à-dire de l’ordre de la façon dont nous concevons les places, rôles, significations… de l’entreprise (son «efficacité» ne résiderait qu’en sa capacité à démultiplier l’argent pour l’argent?); de la Nature (seulement stocks infinis et gratuits à disposition éternelle?): des sociétés (seulement stocks de mains d’œuvres et d’employables jetables et interchangeables?); des humains (seulement «ressources» infiniment exploitable?); des animaux; des générations futures; du climat… Comment tout cela devra-t-il s’insérer dans les activités économiques que nous pratiquons, ou comptons pratiquer; activités qui sont déjà bien connues pour être invivables, létales, insoutenables, intenables! non durables!
Voilà LES niveaux auxquels il faut, absolument et inexorablement désormais, penser ou repenser une refonte quelconque, quelle qu’elle soit, touchant aux institutions et organisations qui ont à voir avec les activités économiques et gestionnaires. C’est à dire un niveau paradigmatique et surtout pas bassement pragmatique-procédural. Je le dis solennellement et gravement: aucune forme de théories ou de préoccupations ou de projections, de projets… de niveau uniquement «réformiste» (et non révolutionnaire) et constamment à l’intérieur des conceptions dominantes actuelles en la matière, sans changer radicalement le cadre global de la pensée économique à laquelle nous nous rattachons… n’échappera inexorablement à l’échec de toutes celles qui ont précédé. Hélas, un échec toujours plus cuisant et plus rapide, en plus!
Je l’ai mille fois ressassé: il ne sert absolument à rien de procéder à toutes les «refontes» de fonctionnement méso et micro des agents économiques qu’on voudra, car LE problème n’est pas, et n’a jamais été, à ce niveau! Il est depuis longtemps au niveau (bien sûr bien plus difficile et complexe à aborder) de la pensée économique globale que nous adoptons. Car, et ceci doit être bien compris: tout agent économique quel qu’il soit, depuis l’État jusqu’à la dernière épicerie… et particulièrement les entreprises et leur management, ne sont que bras armés aveugles au service d’une conception économique qui les domine, les dépasse, les manipule, les dirige, les agite comme des marionnettes. À conception économique néolibéral: institutions et agents économiques néolibéraux! Point! Qu’on en soit conscient ou non. Or notre vital et désormais létal problème à travers le monde (et l’Algérie est dans CE monde) c’est précisément la persistance dans la gravissime erreur de se maintenir au sein d’une conception néolibérale de l’économie.
Voilà le niveau auquel il convient de réfléchir et se battre. Certainement pas à celui de savoir si il faut ouvrir les capitaux des EPE, modifier les statuts de leurs CA, alléger le poids de l’État (à admettre qu’il y en ait un en Algérie, ou même ailleurs: ce ne sont plus que comités de gestion au service du monde de l’argent et des faiseurs d’argent, depuis au moins deux siècles), procéder à de l’emprunt public par émissions d’obligations, à des partenariats public-privé, à des privatisations du capital étatique des EPE, à importer je ne sais quels modèles financiers-boursiers, dits de « marché », lui-même dit «libre»… Tout cela est désormais uniquement destructeur, voire criminel, caduque, nul, fini!!
N’a-t-on donc pas vu, depuis le pays d’Algérie, à quel point tout cela n’est que dévastations et bêtise létale entêtée partout ailleurs? À quel point, par exemple, les partenariats public-privé sont des fiascos partout où ils ont été tenté en monde occidental néolibéral!? Ne voit-on pas que l’Angleterre, la France, les USA (même et surtout sous Trump)… et j’en passe, sont en train de renationaliser (oui !) –rapatrier vers des investissements et programmes de gestion étatiques, tout ce que des Thatcher, Reagan (Obama a même essayé avec les banques US et Wall Street– ce que l’Islande a fait totalement à son grand bonheur), ou des Sarkozy… ont bradé au privé ou mis en PPP? Depuis le système de santé et les Chemins de fer en Angleterre, jusqu’à L’EDF aujourd’hui, Air-France, Alstom, Lafarge, Orange… (y compris avec un Macron!)!?
Décidément, non! Avec cette loi des finances et ce qui s’en suit, l’Algérie fait encore et encore fausse route, avec un entêtement tenace et admirable. C’est du côté du capitalisme (puisque capitalisme on semble vouloir) entrepreneurial à l’allemande, à la scandinave, à la japonaise… et aujourd’hui à la chinoise (comment expliquer que ce pays en soit là où il en est après –et toujours avec- une constitution radicalement communiste? Et surtout que CE SONT DES ENTREPRISES D’ÉTAT qui sont les fleurons des incroyables réalisations dont s’est rendu capable ce pays? N’y a-t-il pas là matière à profonde réflexion avant de se lancer tête baissée, encore et encore, dans les chimères mortelles –et désormais criminelles– que charrient les éculés et depuis longtemps dépassés tous modèles US et de capitalisme financier néolibéral que l’on voudra.
M. B.