Une compote naturelle pour enfants (sans sucre ajouté, sans gluten, sans colorant et sans conservateurs) 100% algérienne, est, désormais, produite par OLA Fruits, une start-up fondée par Ramzi Amrouche et entrée en production, il y a 3 mois.
Par Zoheir Zaid
Le produit Petit Fruits, contenu d’une gourde doypack de 90 grammes, a été exposé lors de la 29ème édition de la Foire de la production algérienne (FPA), qui se tient du 13 au 25 décembre 2021, au Palais des Expositions (Alger)
Petit Fruits, à base de pomme blanchie et mixée, sera commercialisé à compter de janvier 2022. Il sera disponible dans les supérettes d’Alger, avant que sa vente ne soit élargie sur l’ensemble du territoire national. La vente sur Alger, permettra à coup sûr, de déterminer l’attrait que ce produit aurait exercé sur les ménages et, aussi, l’importance qu’il acquerra au niveau du réseau de distribution.
Le choix de la pomme a, logiquement, été motivé par le fait que ce fruit soit la base de la compote ; leurs noms étant indissociables depuis longtemps. L’option naturelle du produit, a, selon Amrouche, été dictée par la forte demande émanant de parents voulant faire consommer à leur enfants des produits naturels. Mais, aussi, par l’objectif du fondateur de OLA Fruits, de cibler une population plus élargie, composée des personnes âgées et des diabétiques. C’est à dire, la catégorie la plus vulnérable à la consommation du glucose et celle exposée dangereusement aux complications y découlant.Les adeptes du régime sans sucré trouveront aussi en Petit Fruits, un facteur favorisant la perte du poids.
Ramzi Amrouche, a été conforté dans son idée par le fait, résultant d’une prospection au niveau du marché commercial algérois, que les Algériens soient des grands consommateurs de produits bio d’origine étrangère.
« Alors, j’ai voulu mettre à leur disposition des produits similaires, de fabrication algérienne et à un prix abordable. », tient-il à préciser, avant d’enchainer « j’ai constaté que les produits étrangers sont vendus à hauteur de 150 DA, alors pourquoi céder des produits locaux, pour moins de la moitié, soit à 60 DA. »
Contraintes budgétaires obligent, Ramzi Amrouche a été dans l’incapacité de supporter et d’effectuer les maillons de toute la chaine de la production. « Je ne pouvais cultiver, faire la collecte et le transport de la pomme, j’ai donc recouru à la sous-traitance, sous mes conditions, avec un fournisseur algérien, qui s’occupe de la transformation des pommes, sans ajouts ni additifs, et me les livrent dans des futs de 200 kilogrammes. », a-t-il expliqué.
Quelques étapes et Petit Fruits est né !
Le process de production est décrit de la manière suivante :
Tout d’abord, la mise en place des pommes dans une cube mélangeuse afin d’avoir un produit homogène, ensuite, les verser dans une remplisseuse qui sert au remplissage des gourdes. Enfin, les pommes seront pasteurisées dans un autoclave, sous une température de 80 degrés Celsius, durant une vingtaine de minutes.
OLA Fruits, est dotée d’une capacité de production quotidienne de 16 000 unités, l’équivalent d’un peu plus de 1.4 tonne (1 400 kilogrammes).
Conservation par la pasteurisation
Petit Fruits, est actuellement stocké au niveau de l’unité de Birtouta, à l’Ouest d’Alger, son siège de production, mais ne sera commercialisé, comme déjà indiqué, qu’au moins de janvier de l’an 2022. Durant cette période ne risque-t-il pas l’avarie, sachant qu’il ne recèle aucun conservateur ? S’est-on demandé.
Il sera conservé par l’effet de la pasteurisation, répond-on. « C’est la pasteurisation, par l’effet d’élimination de toutes les germes, qui remplace la conservation par additifs, car elle permet au produit d’être consommé jusqu’à 1 année après sa fabrication et son emballage, à condition de ne pas ouvrir la gourde. », nous a répondu le fondateur de OLA Fruits.
Durabilité par doypack
La durabilité de Petit Fruits est, également, garantie par la gourde en doypack. «doypack, est du plastique recouvert d’aluminium et ayant encore une couche de plastique. Il empêche l’infiltration des rayons solaires (effet de l’aluminium) et demeure moins cher, flexible, et offrant un design illimité», précise notre interlocuteur.
Projets : des compotes, encore des compotes
OLA Fruits, à l’instar de toute entité économique en croissance, se projette déjà dans le futur.
Comme première étape, elle vise à rajouter d’autres gammes, telles que compote pomme-poire, compote pomme-banane, compote pomme-fraise, etc. Généralement pour ce genre de composition de fruits, la pomme représente 80% du contenu.
Dans une deuxième étape, idée encore embryonnaire, c’est la compote de la datte qui sera fabriquée et, pourquoi pas, exportée, car ce fruit est d’une grande valeur énergétique et même curative. Sachant aussi, que le Sud du Pays recèle d’énormes atouts de production de la datte, mais aussi un segment important dédié à l’exportation de ce fruit.
Troisièmement, Ramzi Amrouche envisage de fabriquer des soupes de légumes, des soupes de poissons, et des coulis de tomates. Quelque soit l’appellation, la contenance, l’emballage ou le design, OLA Fruits, conformément aux vœux de son créateur, ne fabriquera que du naturel.
Bio Express :
Ramzi Amrouche, 31 ans, a vécu son enfance en France. Il est revenu au pays, où il a décroché son Bac et pour poursuivre, ensuite, des études supérieures, sanctionnées par un Master 2 en électronique à l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (Usthb) de Bab Ezzouar, promotion 2014.
Sa prospection pour décrocher un poste d’emploi correspondant à son profil a été infructueuse. De là, a germé l’idée de lancer son propre projet. Deux ans : est la durée entre le lancement du projet auprès de l’Agence de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) (actuellement, Anade : Agence nationale de l’appui et de développement de l’entreprenariat) et la réception des équipements nécessaires au fonctionnement de l’unité de fabrication. Une odyssée dont s’en souvient Ramzi Amrouche.
Déclarations
Au sujet de l’appellation :
« OLA, ça veut dire bonjour en langue espagnole. C’est mon amour pour ce pays que j’ai exprimé pour baptiser mon entreprise. »
Au sujet de la motivation :
« Depuis mon enfance, quand je faisais le shopping dans les magasins et les supérettes, seul ou accompagné, je ne me limitais pas seulement à acheter les produits, mais aussi à vérifier leur date de péremption, leur origine et les ingrédients qui les composent. Je suis aussi un fan des émissions et des documentaires traitant des questions liées à l’agroalimentaire. Tout cela a été déterminant sur mon choix de se lancer dans la fabrication de la compote naturelle. »
Au sujet de l’aspect santé :
« Le choix des produits pour enfants est très délicat, donc, j’ai pensé à en fabriquer selon les normes. Souvent, on ignorait que la norme dans une compote (pomme seulement) est de ne pas dépasser plus de 14 grammes de sucre dans les 100 grammes. Au-delà de 14 grammes, cela veut dire que la compote contienne du sucre ajouté. La demande sur les produits bio est importante, une prise de conscience y a été développée ces dernières années.»
Z. Z.