Numérisation, foncier, réformes bancaires et de l’Administration … 2024, année de l’achèvement des réformes

L’année 2023 s’achève sur une note positive au plan économique en Algérie. Plusieurs réformes ont été, en effet, engagées dans divers domaines, notamment en matière de réadaptations du cadre législatif et réglementaire. Les premiers résultats de ces réformes sont encourageants et l’économie nationale commence à renouer avec la croissance, et ce, en dépit de la conjoncture mondiale difficile, marquée par des bouleversements géopolitiques, hausse des prix produits alimentaires et baisse des prix de pétrole. 

Par Akrem R.

L’année 2024 sera, sans aucun doute, celle de la concrétisation et traduction des réformes engagées sur le terrain, la finalisation du chantier de la numérisation, le lancement de la «mère» des réformes, à savoir, le secteur bancaire, la réforme administrative globale et la lutte contre la bureaucratie et la relance de l’investissement ainsi que a résolution de la problématique du foncier industriel.

Le cap est désormais fixé pour le gouvernement, appelé à poursuivre la cadence des réformes et l’accélération du processus de la transformation économique et numérique du pays pour la diversification de notre économie.

En effet, selon l’expert et consultant en géo-économie, Abderrahmane Hadef, aujourd’hui le gouvernement doit accélérer le projet de transformation économique. Concernant le premier volet qui consiste en l’accélération de la diversification de notre économie, «il est important aujourd’hui de disposer de tous les éléments et avoir une démarche d’intelligence économique pour pouvoir tracer et mettre en place les politiques sectorielles qu’il faut pour booster des secteurs qui doivent être la locomotive de cette diversification économique», souligne-t-il, dans une déclaration accordée à notre rédaction, en citant les secteurs de l’industrie, levier de croissance et de la diversification par excellence, l’agriculture, le secteur minier et, bien évidemment, tous ce qui est économie numérique. 

Nécessité d’une démarche d’intelligence économique 

Donc, il est des plus importants, dira-t-il, d’avoir cette démarche d’intelligence économique pour pouvoir accélérer cette transformation économique dans notre pays.

Aussi, il y a un certains nombre de réformes à poursuivre et surtout à traduire afin d’avoir l’impact escompté dans le monde économique. A ce propos, l’expert a estimé nécessaire d’aller plus vite encore par rapport à toute la réforme du système bancaire et monétaire. Il est important de traduire également les nouvelles dispositions de la loi monétaire et bancaire, surtout en ce qui concerne la gouvernance de la banque d’Algérie et la généralisation des technologies numériques, que ce soit dans la gouvernance des banques avec les nouveaux services tels que les banques numériques et les prestataires de servies de paiement ou tout ce qui est technologie financière (FINTECH).

Dans le domaine de la ré-industrialisation et diversification, le levier industriel le plus important, l’environnement de l’investissement, va dans ce sens. «Il est essentiel aujourd’hui de trouver la bonne solution pour tout ce qui est de la promotion de l’investissement parce que l’on parle de promotion de l’investissement comme nouvelle mission de l’Agence AAPI et ça devrait aller dans le sens de la facilitation, de l’accompagnement et aussi dans celui de la promotion de l’image de l’économie et du pays en général», indique Hadef. 

Il faut régler le problème du foncier industriel 

En effet, le gouvernement est appelé à trouver une solution objective à la problématique du foncier pour passer à la concrétisation des plus 4100 projets enregistrés à l’AAPI pour la création d’emplois, de la richesse et de la valeur ajoutée.

Donc, recommande notre interlocuteur, il faut mettre les mécanismes qu’il faut au-delà de la gouvernance de ce foncier, en s’orientant vers la création de zones industrielles et parcs industriels selon la vision de l’aménagement du territoire, et surtout, selon une vision de la création de pôles technologiques.

« Il faut que l’investissement joue son rôle comme moteur de relance économique. Donc, il est très important qu’on ait cette démarche», indique-t-il.

L’autre dossier de réformes à traiter en 2024, est la réforme de l’Administration. En effet, il est urgent de trouver les mécanismes et stratégies d’une réforme efficace du système administratif algérien pour qu’il soit un élément favorable à la relance et au projet de transformation économique de l’Algérie.

«A ce sujet, je dirai qu’il est important de mettre en œuvre et en place de la stratégie de transformation numérique qui est en chantier au niveau de haut Commissariat de la numérisation, mais aussi, la mettre en œuvre pour essayer d’encadre et d’accélérer le processus de transformation numérique qui va, sans nul doute, apporter de l’efficacité, de la transparence et de la qualité dans le service public afin de lutter et combattre le phénomène de la bureaucratie et essayer de moderniser notre administration», précise-t-il.

Une nouvelle vision pour la coopération internationale 

Quant au dernier volet, il concerne tout ce qui est coopération internationale et intégration de chaines de valeur mondiales et régionales. Pour Abderrahmane Hadef, il devient plus qu’urgent de travailler sur une nouvelle approche, surtout par rapport à des pôles économiques comme l’union européenne. Il est plus qu’important de concevoir une nouvelle relation avec l’UE sur des concepts de coproduction.

Ce dernier (UE) est en plein ré-industrialisation, donc, il est plus de l’intérêt de l’Algérie de travailler avec les pays membres de ce bloc pour essayer de définir des chaines de valeur communes et de travailler en co-localisation, qui est un élément très important pour la diversification de l’économie nationale. Tout cela doit se faire avec une réorganisation et recomposition de la coopération avec l’UE.

Sur le plan régional, il est également important de poursuivre les efforts sur la dimension africaine. Pour cela, l’Exécutif est appelé à travailler avec tous les acteurs concernés au niveau national et continental pour une réelle mise en œuvre de l’accord de zones de libre-échange (Zlecaf). 

«Il faut travailler avec les opérateurs économiques concernés par l’acte d’export pour une meilleure maitrise des dispositions de cet accord de libre-échange et aussi, mettre encore plus de mécanismes qui peuvent accompagner nos opérateurs, notamment, dans les filières comme celles pharmaceutique, électronique, électroménager, agroalimentaire… Ce sont des filières qui sont, à mon sens, prêtent pour aller vers l’export. Aussi, les services de tout ce qui est ingénierie et service numérique. Tout cela peut être exporté et participer et contribuer à l’amélioration des échanges intra-africains», souligne-t-il, en estimant nécessaire d’avoir, aujourd’hui, des démarches vers l’Union africaine mais avec des mécanismes bien précis et des objectifs bien définis.

A. R.

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