Au moment où l’économie mondiale préparait l’après-covid-19, un nouveau variant, «Omicron», classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à risque élevé et à très élevé même, pourrait de nouveau, plomber la croissance économique. L’Algérie, qui se relevait à peine de la récession due à la chute des prix du brut conjuguée aux contraintes sanitaires, se retrouve, une fois encore, face aux mêmes défis, voire pire, d’il ya plus d’une année.
Akrem R
D’ailleurs, les premiers signes de la récession sont déjà là. Les marchés boursiers et pétroliers sont au rouge. En l’espace d’une semaine, l’or noir a enregistré une perte de 6 dollars ! La situation est inquiétante et les pays producteurs de pétrole, notamment ceux du cartel Opep+, dont l’Algérie est membre actif, risquent de voir leurs efforts, consentis depuis 2020 pour l’équilibre du marché, tomber à l’eau. Les cours du pétrole ont vécu vendredi dernier leur pire journée en 17 mois, heurtés de plein fouet par la découverte de ce nouveau variant du coronavirus. Le baril de West Texas Intermediate (WTI, variété standard américaine) pour livraison en janvier a perdu 13,06 %, pour finir, à New York, à 68,15 dollars.
L’Algérie sous contrainte
À cet effet, les pays de l’Opep+ doivent, impérativement, suspendre la décision concernant l’augmentation de l’offre de 400 000 barils/jour, chaque mois selon un calendrier fixé en juillet dernier, suite à la hausse des cours de pétrole, a recommandé Ishak Kherchi, analyste économique. Pour lui, les prix ont reculé et vont poursuivre cette courbe descendante dans les prochains jours, notamment avec le spectre du reconfinement.
Plusieurs pays dans le vieux continent et en Asie ont déjà instauré des mesures de restrictions pour le transport des voyageurs.
L’Algérie est appelée elle aussi à prendre des mesures drastiques, notamment au niveau de ses frontières afin de faire face à ce nouveau variant et éviter le «pire». Il est à noter que l’économie nationale a subi des pertes énormes suite aux mesures de confinement prises par le gouvernement depuis l’apparition de la pandémie dans notre pays, en mars 2020.
D’ailleurs des pans entiers de l’économie nationale ont été sévèrement touchés et certains de ces secteurs n’arrivent toujours pas à reprendre leurs activités. En somme, l’arrivée de ce variant dans notre pays, et avec le faible taux de vaccination contre la Covid-19 qui est le nôtre, pourrait générer une situation catastrophique, notamment sur le plan économique.
Dans ce cadre, Hamza Boughadi, expert en économie, a indiqué que l’Algérie est toujours et encore en train de combattre la crise née de la pandémie, et ce, malgré un certain relâchement de la part du gouvernement. Notre interlocuteur suggère, par conséquent, à l’Exécutif du président Tebboune de tirer profit de l’expérience précédente, en accordant l’accompagnement et l’aide nécessaires aux entreprises afin de les maintenir en activité, tout en préservant l’emploi. Il a noté que durant la période de confinement, plus 600 000 postes d’empoi ont été supprimés, suite à l’arrêt de l’activité de milliers d’entreprises, activant notamment dans le domaine du bâtiment, services et tourisme. «Actuellement le gouvernement accorde une grande importance à la création d’entreprises, mais il fait moins d’efforts pour la préservation des entreprises existantes», a-t-il déploré, en recommandant d’accélérer la cadences des réformes économiques, notamment dans les domaines financier, bancaire, fiscale, ciblages des subventions et diversification de l’économie nationale. Ce dernier est le véritable cheval de bataille du gouvernement et patronat.
Toutefois, cette volonté politique d’aller de l’avant, n’est pas soutenue sur le plan pratique. Des contraintes bureaucratiques persistent encore sur le terrain et les choses n’avancent pas au rythme souhaité. À titre d’exemple, le nouveau code de l’investissement qui n’est pas encore en vigueur.
A. R.