Par Lyazid Khaber
Les événements s’enchaînent dans une course frénétique vers un avenir des plus incertains. L’humanité, qui a vécu l’une des années les plus noires de son histoire en cette année 2020, s’est trouvée dans l’impossibilité de se projeter, car il aura fallu d’abord trouver une issue à cette crise sanitaire sans issue plausible. Tout le monde s’emballe ! Les politiques, les économistes, les scientifiques, et personne n’est vraiment en mesure de trouver la panacée. Condamnés à la réaction, tant que les événements échappent à tout contrôle, les dirigeants de par le monde ne savent plus à quel saint se vouer. L’Algérie n’échappant pas à la règle, car nous ne pouvons trouver des solutions miracles, si ce n’est de trouver le moyen de nous adapter. Cela même, si chacun, à son niveau de responsabilité, se démène tant bien que mal, pour trouver l’issue incertaine. Novembre, ce mois qui rappelle les dures luttes de nos aînés, nous renvoie aussi l’image claire de ce que nous vivons de nos jours. Plus que jamais, le sens du sacrifice devient une constante. Car, ce n’est qu’avec l’engagement et la solidarité que l’on pourra s’en sortir à bon compte. Maintenant que la nouvelle Constitution est adoptée, les nouvelles mesures qu’elle contient doivent être rendues effectives, non seulement par le pouvoir, mais aussi par chaque citoyen qui s’estime en tant que tel. Oui, des insuffisances existent, et le seuil revendicatif des Algériens ne peut être immuable tant la vie de la nation dépend aussi de l’évolution des mœurs, des pratiques et des conditions de vie des populations. Mais, partant du fait que l’on peut toujours mieux faire, l’on ne doit pas pour autant griller certaines étapes. Tant sur le plan politique qu’économique, il faut admettre que les lois, quelle que soit leur nature ou leur essence, ne sont que le reflet de ce qui est en société. La démocratie étant un concept variable dont l’acception est loin d’être cernée dans la seule loi de la majorité, ne peut s’appliquer de manière identique à toutes les sociétés. Chaque peuple s’inspire de sa propre réalité, de sa culture, de son histoire pour adapter à son besoin les lois qui lui garantissent la stabilité, l’équilibre et la prospérité. Pour nous, les choses ne doivent pas être différentes. Et maintenant que tout le monde parle de changement, il faudra bien savoir de quel changement nous voulons. S’agit-il d’un changement profond qui remettra en cause jusqu’aux acquis les plus élémentaires dans une démarche nihiliste et réfractaire, ou plutôt un changement qui suit le cours de l’histoire et qui s’inscrira dans la trajectoire des développements de la société ? Là est toute la question. Car, si changement il y aura, ce n’est nullement en suivant des recettes préétablies, mais en participant – chaque jour que Dieu fait – à donner plus d’ancrage aux lois justes, et de combattre sans merci les lois injustes, iniques et inadaptées. Comme disait si bien Montesquieu : «Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi ; mais elle doit être loi parce qu’elle est juste.»
L. K.