Les recommandations de la BAD
«Les perspectives économiques en Afrique continuent de s’améliorer. Le taux de croissance du produit intérieur brut réel, estimé à 3,4% pour 2019, devrait s’accélérer pour atteindre 3,9% en 2020 et 4,1% en 2021.», la Banque africaine de développement, qui vient de publier son rapport des «Perspectives économiques en Afrique pour 2020», table sur une perspective positive.
Six des dix économies les plus dynamiques du monde sont africaines. En tête le Rwanda, l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tanzanie et le Bénin. Voilà qui donne bien de l’espoir aux Africains. Charles Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président de la Gouvernance économique et de la gestion des connaissances à la Banque africaine de développement, qui s’est exprimé à l’occasion de la publication du supplément de «Perspectives économiques en Afrique 2020» (PEA), a fait part des recommandations faites sur les politiques à mettre en place pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur les pays africains.
Evoquant l’impact de la crise sanitaire sur le continent, M. Lufumpa dira que «sur le plan économique, la pandémie et les mesures de confinement mises en place par les gouvernements pour limiter sa propagation ont eu des répercussions importantes […] Les conséquences directes et indirectes de la pandémie ont inversé la forte trajectoire ascendante que suivaient encore de nombreux pays d’Afrique en 2019. Nos analyses et projections contenues dans le supplément de l’édition 2020 de PEA rendent compte de cet environnement ébranlé.»
En ce qui concerne les politiques, le même responsable évoque les principales recommandations faites pour encourager une croissance qui devra atteindre 3% en 2021.
«Le supplément de l’édition 2020 de PEA met en avant une approche politique à plusieurs volets pour lutter contre la pandémie, impliquant : des mesures d’intervention en matière de santé publique pour contenir la propagation du virus et minimiser les décès ; des mesures de politique monétaire pour atténuer les effets de l’insuffisance de liquidités et les risques d’insolvabilité ; des mesures budgétaires pour limiter les impacts économiques de la pandémie sur les moyens de subsistance des populations et aider les entreprises ; de nouvelles réglementations sur le marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois ; des politiques structurelles devant aider les économies d’Afrique à se reconstruire et à améliorer leur résilience face aux crises futures.»
En outre, explique-t-il, la promotion de la diversification des économies aidera les pays africains à s’adapter à une économie mondiale de plus en plus instable et à mieux se protéger face aux crises futures. «Cela nécessitera des politiques ciblées, qui stimulent la productivité agricole et permettent de faire passer la main-d’œuvre des secteurs à faible productivité vers des secteurs à forte productivité, ainsi qu’une aide à des secteurs compétitifs, dont l’agro-industrie, les technologies numériques ou les services basés sur les technologies de l’information et de la communication, essentiels pendant la pandémie.»
Parmi les autres problèmes qu’il faudra essayer de résoudre pour parvenir à des économies africaines à croissance plus rapide et plus résilientes, on peut citer la formalisation du secteur de l’économie parallèle, la garantie d’une stabilité politique, de la bonne gouvernance et de la transparence, et des mécanismes de protection renforcés des droits de propriété.
R. I.