La Banque Mondiale décide d’anticiper sur les appréhensions autour d’une éventuelle distribution inéquitable du vaccin anti-Covid, à l’échelle mondiale, et dont pâtiraient les pays pauvres.
Par Farid D.
En effet, l’institution monétaire internationale a approuvé, le mardi 13 octobre dernier, un plan d’aide de 12 milliards de dollars, censé permettre aux pays pauvres et en développement d’avoir un accès, sans trop de contraintes, aux futurs vaccins. La somme prévue selon la BM, est destinée à «financer l’achat et la distribution de vaccins, de tests et de traitements Covid-19 pour leurs citoyens, (et ce, pour traiter) jusqu’à un milliard de personnes».
Une initiative qui se veut, également, selon la BM, un «signal à l’industrie de la recherche et pharmaceutique que les citoyens des pays en développement doivent, également, avoir accès à des vaccins Covid-19 sûrs et efficaces».
L’on apprend, par ailleurs, que la Tunisie figure parmi les 10 pays bénéficiaires de l’aide décidée par la Banque Mondiale (BM) aux pays en développement, selon le vice-président de la BM, Férid Belhaj, et ce, à l’occasion des assemblées annuelles virtuelles du groupe de la BM et du FMI, tenues, du 15 au 21 octobre 2020, à Washington.
A remarquer que le «signal» de la BM s’avère d’autant plus opportun qu’une Ong internationale, Oxfam en l’occurrence, avait rapporté en septembre dernier, que «des contrats ont déjà été signés auprès de cinq de ses fabricants en phase III des essais cliniques pour 5,3 milliards de doses», non sans émettre ses appréhensions quant à «la difficulté qu’aura une partie de la population mondiale à trouver des vaccins dans la période initiale»
L’éventualité d’un sérieux écart entre pays riches et pays en développement, dans la distribution du vaccin est à craindre, d’autant plus, que la même source souligne que le groupe de nations ayant préacheté «la moitié des futures doses de vaccins contre la Covid-19» constitue «13% de la population mondiale» avec à sa tête, la Suisse, a précisé Oxfam dans un rapport publié vers la mi-septembre dernier.
L’Ong avertit, par ailleurs, avec d’autant plus d’insistance quant à «la difficulté qu’aura une partie de la population mondiale à trouver des vaccins dans la période initiale», que les palliatifs éventuels à même d’amoindrir ce risque, s’avèrent en contradiction avec la logique du marché et du profit. Ainsi, en est-il, révèle l’Ong du «dispositif de mutualisation internationale, appelé Covax et soutenu par l’OMS (qui est) boycotté par Washington et le manque de financement ».
F. D.