Par Salah Benreguia
De son village natal Sidi Hadj Hassain (Chemini) dans la wilaya de Béjaia dont elle est fière, dit-elle, à l’université de Johannesburg en Afrique du Sud ou elle enseigne depuis plusieurs années, le profil de Pr Hassina Mouri est hors normes, romanesque. Un succès story qui se joue sur plusieurs continents, entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Nord et Asie. Cette algérienne qui s’est spécialisée actuellement dans la géologie médicale ne cesse d’enchainer des distinctions et occuper des postes de responsabilités dans des prestigieuses institutions mondiales. Elue vice-présidente de l’Union internationale des sciences géologiques (IUGS) pour la période 2020-2024, Hassina Mouri est devenue la première femme africaine à occuper ce poste au sein de cette IUGS, une organisation fondée en 1961 et reconnue comme étant l’une des plus grandes Organisations scientifiques du monde. Pr Mouri a été récemment nommée membre du Conseil du programme international de géoscience de l’UNESCO.
De Sidi Hadj Hassain (Chemini/Béjaia) à Johannesburg (Afrique de Sud)…
En effet, Hassina Mouri qui a fait ses études primaires dans une petite école situé à « Thadrth Oufella » près de son village natal Sidi Hadj Hassaine, dans la commune de Chemini, tient-elle à le préciser, avant de rejoindre le CEM à Belcourt puis le Lycée Hassiba Ben Bouali à Alger-un passage dont elle est fière dit-elle- a obtenu son ingéniorat d’Etat à l’USTHB. « J’ai toujours signé mon nom Dr Mouri sur des bouts de papiers dès le jeune âge!! Un souvenir que je garde éternellement » déclare-t-elle en exclusivité à ECOTIMES dans un entretien à paraitre dans notre prochaine édition. Elle est en outre membre du Conseil consultatif de South African Journal of Science (SAJS), une prestigieuse revue scientifique universitaire en Afrique du Sud. Après avoir obtenu une bourse franco-algérienne pour poursuivre ses études de troisième cycle en France (Université Paris 7 et Musée National d’Histoire Naturelle de Paris), Pr Mouri a rejoint l’Université d’Helsinki, puis le Service géologique de Finlande (1995-1999) pour un poste d’associée de recherche. En juin 1999, elle a reçu une bourse de recherche NSF-USA de 2 ans en tant que co-chercheuse principale à l’Université du Minnesota (États-Unis). Cependant en octobre 2000, Hassina a décidé de revenir en Afrique afin de contribuer au développement de la recherche en géoscience et à l’enseignement des sciences de la Terre en Afrique. « Après avoir fait ce petit tour dans le monde, l’Afrique m’a enfin rappelé fin 2000, ce dont j’ai toujours rêvé. J’ai rejoint l’Université de Pretoria en Afrique du Sud en tant que Maitre de Conférence et 1ère femme académique dans un département qui avait 100 ans à l’époque » explique-t-elle. Ces dernières années, Hassina Mouri a développé un intérêt pour la recherche dans le domaine de la géologie médicale et a même supervisé plusieurs étudiants de troisième cycle venant d’un peu partout en Afrique (Namibie, Nigeria, Kenya, Ghana et Afrique du Sud par exemple) dans ce domaine. « J’ai développé la géologie médicale depuis 2013, un domaine qui m’était totalement étrange, mais grâce à la soif et l’envie de savoir, et celui de rendre mes recherches utiles pour la société, j’ai réussi à le maitriser et l’appliquer rapidement » dit-elle avec fierté ! S.B.