De notre correspondant à Montréal
Salah Benreguia
Consternation générale, incompréhension et colère… L’assassinat, dimanche dernier, de la ressortissante algérienne, originaire de la ville de Seddouk (Bejaia), établie à Montréal, à la suite d’une balle perdue, sonne le réveil des vieux démons dans la ville de Montréal qui a enregistré, ces derniers temps, une recrudescence des fusillades dans sa partie Est.
Meriem Boundaoui qui s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment a été atteinte mortellement par une balle à la tête. Les détails de cet ignoble acte meurtrier qui a eu finalement raison de Meriem Boundaoui, à peine âgée de 16 ans, reviennent sur toutes les lèvres.
Aussi bien dans la rue, les lieux communs et surtout sur les réseaux sociaux, la perte de Meriem Boundaoui, installée à Montréal depuis deux ans avec ses deux sœurs, n’a pas cessé d’enflammer les discussions.
Mais avec un dominateur commun : condamnation unanime et compassion envers sa famille. Lors de la cérémonie d’adieu qui s’est déroulée avant-hier dimanche, une foule nombreuse, majoritairement, membres de la communauté algérienne, est présente pour dire ses adieux à la défunte mais aussi présenter ses condoléances aux membres de sa famille. Toutefois, l’atmosphère était lourde, l’émotion se lisait sur les visages. Les présents contenaient stoïquement leurs larmes.
Familles et amis sont consternés. Ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi l’adolescente a été prise pour cible par les assaillants. De leurs côtés, des membres de la communauté algérienne se sont rassemblés avec les responsables locaux de la municipalité de Montréal et certains députés du parlement québécois et canadien au lieu où la fille Meriem Boundaoui a été tuée par une balle perdue dimanche soir. Le mot d’ordre est d’appeler les autorités montréalaises à combattre ce fléau.
Un fléau à combattre
Cette tragédie s’inscrit dans une flambée de violence qui sévit depuis six mois dans l’est de l’île de Montréal. D’ailleurs, le ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a estimé, selon radio canada, que l’évènement de dimanche est d’une grande tristesse. «Apprendre qu’une jeune fille de 15 ans est décédée est bouleversant», a-t-elle déclaré. «Notre gouvernement demeure conscient de la hausse d’évènements violents à Montréal ces dernières semaines. Nous avons déjà consenti des sommes importantes en matière de sécurité publique, notamment par rapport à la violence liée aux armes à feu, et nous sommes en contact avec divers intervenants du milieu», a-t-elle ajouté.
La ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau, a aussi affirmé lundi dernier qu’elle travaillait sur des actions politiques afin de transformer «en profondeur la réalité de certains quartiers» de la métropole, citant la création d’un comité d’élus en octobre 2020. Utile de rappeler que le corps de la défunte a été transféré samedi soir de Montréal vers la France puis vers l’Algérie.
S. B.
Saint-Léonard (Montréal) : Rassemblement en mémoire de la jeune Meriem Boundaoui
Un rassemblement a eu lieu avant-hier dimanche, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal, pour honorer la mémoire de Meriem Boundaoui, âgée de 15 ans, qui a été tuée par balle il y a une semaine.
Des dizaines de personnes étaient aussi sur place pour démontrer leur soutien aux proches de Meriem, tandis que quelques intervenants ont pris la parole pour prononcer des discours, rapporte Le Journal de Montréal. A ce rassemblement, des élus de la Ville de Montréal se sont joints, à l’image d’Abdelhaq Sari, vice-président de la Commission de la sécurité publique à Montréal, qui a affirmé qu’il y a une trop grande banalisation de l’accès aux armes à feu. De son côté, la responsable de la Sécurité publique de Montréal, Caroline Bourgeois, était aussi sur place pour offrir son soutien aux proches de la jeune victime.
R. D.