Les premiers chiffres de la saison de moisson du tournesol 2025 en Algérie sont prometteurs. Une semaine après le coup d’envoi officiel, les estimations de rendement oscillent entre 10 et 24 quintaux par hectare, selon Hanane Labiade, directrice de la valorisation et de la promotion des produits agricoles au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche maritime.
La campagne, qui ne fait que commencer, se poursuivra à travers plusieurs wilayas du pays jusqu’à la fin du mois d’août, voire la première semaine de septembre. Le lancement officiel a eu lieu la semaine dernière dans la wilaya de Béjaïa, en présence du ministre Youssef Cherfa, venu inspecter différents projets agricoles dans la région.
Selon les données du ministère, près de 9 500 hectares de tournesol sont actuellement cultivés dans les wilayas du Nord et de l’Est du pays. Cette production s’inscrit dans la stratégie nationale visant l’autosuffisance en cultures oléagineuses. L’objectif fixé à l’horizon 2028 est ambitieux : atteindre 300 000 hectares consacrés à ces cultures, dont plus de 60 000 hectares de tournesol.
Cette orientation stratégique permettra à l’Algérie de réduire à court terme sa facture d’importation d’huiles et, à long terme, d’assurer son indépendance en la matière.
Par ailleurs, les sous-produits issus de la transformation du tournesol seront utilisés pour la fabrication d’aliments destinés à l’élevage, notamment pour les volailles. Facile à cultiver et nécessitant relativement peu de moyens, le tournesol attire un nombre croissant d’agriculteurs.
L’État accompagne ce mouvement par la mise à disposition de moyens importants pour la culture, la récolte, le stockage et la transformation du produit. Des usines de grande capacité sont déjà opérationnelles pour la production d’huile de table.
Hanane Labiade précise qu’alors que la campagne de moisson bat son plein dans le Nord et l’Est, la campagne de culture débute à peine dans les wilayas du Sud. Cette double temporalité démontre la capacité du tournesol à s’adapter à différents types de sols et à divers climats, un atout majeur pour le développement de cette filière.
En misant sur cette culture, l’Algérie se dote d’un levier agricole stratégique. Avec une production en progression, un encadrement technique renforcé et un marché national demandeur, le tournesol pourrait bien devenir, dans les prochaines années, l’un des piliers de la souveraineté alimentaire du pays.
Sofiane Idiri