Mohand Bourai, directeur général de la banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) et président de l’association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), a partagé, sur Echourouk News, hier, des perspectives éclairantes sur la situation financière de l’Algérie, en particulier dans le contexte de l’année 2025 marquée par une volonté accrue d’investir. Le secteur bancaire se trouve au cœur de ce dynamisme, jouant un rôle clé dans le financement des projets d’envergure.
Par Houria Mosbah
Bourai a souligné que les indicateurs financiers de l’Algérie suivent une dynamique positive, marquée par une amélioration significative des performances bancaires au fil des années. Cette tendance est confirmée par les statistiques de la banque d’Algérie, l’organisme régulateur des banques, qui affiche des résultats prometteurs.
Il a ajouté que « la liquidité dans les banques est suffisante pour répondre aux besoins économiques actuels », et bien que les chiffres exacts ne soient pas encore publiés, il a précisé que « le montant estimé est largement suffisant pour soutenir les projets nationaux », évaluant cette capacité à plusieurs milliers de milliards de dinars, avec des ressources adéquates pour financer les secteurs clés.
En termes de financement, la période de juin 2024 a vu un total de 12 900 milliards de dinars alloués aux différents secteurs économiques.
Le secteur privé a été le principal bénéficiaire de ces financements, avec une part de 4600 milliards de dinars, dépassant celle accordée aux entreprises publiques. Ces chiffres témoignent de l’impulsion accordée au secteur privé, moteur de la diversification économique.
Les perspectives pour les secteurs stratégiques : Immobilier, agriculture, finance islamique et paiement électronique
Le financement des projets immobiliers demeure une priorité pour les banques algériennes, en particulier avec les programmes AADL. M. Bourai a confirmé que: « Plus de 400 milliards de dinars ont été alloués au financement des projets de logement, notamment dans le cadre des programmes AADL ».
Il a également souligné l’importance des six banques publiques dans ce financement, rappelant que « les banques jouent un rôle clé dans la réalisation des projets de logement social en Algérie ». Il a ajouté qu’une réflexion était en cours pour créer « des produits spécifiques destinés à aider les souscripteurs de l’AADL 3″.
Concernant le secteur agricole, un soutien renforcé est prévu dans les années à venir. D’ici 2025, le gouvernement algérien prévoit des investissements massifs pour le développement de l’agriculture. Il a détaillé que la BADR continuerait à jouer un rôle central, mais que « toutes les banques publiques participeront à ce financement, une convention sera signée dans les prochains jours entre les six banques publiques et le ministère de l’agriculture et des finances ».
Il a également évoqué des initiatives spécifiques telles que « R’FIG », un programme qui permet à certains agriculteurs de bénéficier de financements à taux zéro. Concernant la finance islamique, M. Bourai a affirmé que « ce secteur continue de croître de manière soutenue depuis son lancement en 2020 ».
Il a précisé que « 12 banques, publiques et privées, offrent désormais des produits islamiques » et que « le nombre de points d’accès a atteint 851 ».
Selon lui, « les dépôts dans les comptes islamiques ont atteint 817 milliards de dinars, ce qui témoigne de la forte demande et de la solidité de ce secteur ». Enfin, sur le paiement électronique, M. Bourai a annoncé : « À partir de janvier 2025, la solution Switch Mobile sera disponible, permettant ainsi aux algériens d’effectuer des paiements via leurs téléphones mobiles ».
Ce système simplifié, qui fonctionne à l’aide de code QR , devrait amé- liorer l’accessibilité pour les consommateurs et les commerçants. Il a noté que « la circulation des cartes bancaires a atteint 19,5 millions en 2024 », soulignant que les transactions électroniques ont dépassé 4,5 millions, représentant un montant total de 5,9 milliards de dinars.
Il a ajouté que « l’extension de l’infrastructure de paiement électronique en 2025 facilitera l’inclusion financière et la digitalisation de l’économie algérienne ».
Des perspectives ambitieuses pour 2025 et au-delà
Avec les réformes en cours et les initiatives mises en place, le secteur bancaire algérien semble prêt à soutenir plus efficacement l’économie nationale.
Le financement de secteurs stratégiques comme l’immobilier, l’agriculture, la finance islamique et le paiement électronique s’annonce comme des leviers clés pour la croissance économique.
Les acteurs bancaires et les pouvoirs publics sont alignés pour offrir des solutions adaptées aux besoins du marché, et ces initiatives devraient favoriser un développement durable et inclusif.
H. M.







