La réforme du secteur bancaire en Algérie passe inéluctablement par la digitalisation et l’introduction de nouveaux produits financiers innovants, notamment, avec la transition numérique qui a bouleversé le monde financier et la crise de la pandémie du Covid-19.
Par Akrem R.
Le développement de la Fintech, entendue comme «la technologie financière» par des startups innovantes orientées vers l’amélioration des services financiers, est nécessaire.
C’est un nouveau domaine dans notre pays et méconnu. Actuellement, les différentes transactions commerciales se font en cash, et l’utilisation des cartes bancaire (CIB) est concentrée uniquement sur les retraits de l’argent des distributeurs automatiques (DAB). Les montants de la liquidité circulant hors banques, estimés à plus de 60 milliards de dollars par la Banque d’Algérie (BA), témoignent sur l’ampleur du retard qu’enregistre notre pays dans le domain financier.
La directrice générale du groupe international, Small, entreprise assistance funds (SEAF), Mme Noura Chennaoui, a souligné, hier à Alger, en marge la cérémonie finale du programme « Fintech Startup Challenge », organisé en collaboration avec la COSOB en marge de la troisième édition du programme annuel «Algeria Startup Challenge 2021 », que les startups ont un rôle important à jouer dans le règlement du problème de la liquidité dans le pays, à travers le développement de nouveaux moyens de paiements alternatifs.
«La fintec est un excellent outil pour l’inclusion financière, l’absorbation de la monnaie fiduciaire et la réduction du cash dans les transactions commerciales et économiques, à travers les différents modes de l’e-paiement », dira-t-elle, d’emblée.
Pour elle, les startups auront la mission de repenser les services bancaires et financiers, notamment, avec l’arrivée du Covid-19. Il est plus que nécessaire de développer des solutions innovantes pour répondre aux besoins des consommateurs, dont le mode de vie a été bouleversé, suite, notamment, aux mesures du confinement.
Inclusion financière
L’investissement dans la fintech devient primordial, ajoute Mme Chennaoui, et ce, dans le but d’accompagner la digitalisation de l’économie nationale. Les besoins du marché financier et économique sont énormes. Des plate- formes importantes, spécialisées dans le commerce, sont à la recherche de meilleures solutions dans le domaine de l’e-paiement. C’est d’ailleurs ce que le représentant de la SATIM, Nabil Dahri, a mis en avant. Ce dernier a fait savoir que les besoins du marché financier sont énormes. Les startups auront devant eux un grand marché à saisir. En effet, malgré la croissance de 200% des transactions dans l’utilisation des cartes CIB ces dernières années, beaucoup de choses restent à faire et à développer dans les domaines d l’e-commerce, e-paiement, e-banking. Pour lui, le numérique est un outil efficient d’inclusion financière en permettant un accès plus convivial et simple aux services bancaires et financiers de base, aux populations non bancarisées. Pour sa part, le président de la Cosob, Abdelhakim BERRAH, a indiqué que la Fintech est un mariage entre la technologie et la finance, visant à l’accélération des processus, la transparence et garantir de meilleurs services pour les clients.
Un finLab en phase de démarrage
Conscient de cette nécessaire transition numérique, les compagnies d’assurances du secteur public, la Cosob (Conseil scientifique de la Commission de surveillance en opérations de Bourse) et le ministère des startups ont décidé de créer un finLab, dont le démarrage effectif est pour bientôt, a annoncé, pour sa part, Benmicia Youcef, président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR). Il a expliqué que la création de ce finLab a pour objectif d’accompagner les acteurs des compagnies d’assurances, les banques et autres institutions financières dans la mise en place d’un plan de digitalisation. Cet incubateur aura la mission, ajoute-t-il, d’accompagner les startups dans les développements de produits financiers innovants, dans le but d’améliorer les qualités de services et réaliser des gains économiques.
Dans ce cadre, le président de la Cosob a estimé que «nous sommes tenus d’être aux standards internationaux. Cette alliance entre l’innovation et le monde de la finance vise à développer la fintech.
Durant cette cérémonie, les organisateurs ont présenté les projets finalistes qui apportent des solutions innovantes dans les thématiques : Fintech – Insurtech – Regtech et Risk Management, ainsi que tout le travail effectué lors des trois derniers mois en collaboration avec les banques, assurances et institutions partenaires afin de favoriser la montée en puissance de projets innovants et startups et donc, contribuer à dynamiser la scène financière.
A. R.