Modernisation de l’Agriculture : L’appel du gouvernement aux investisseurs

La sécurité alimentaire passe par le développement d’une agriculture moderne et performante. Des efforts restent à consentir par les agriculteurs, notamment en matière de modernisation et de rénovation des outils de production mais aussi en termes de mode d’exploitation des terres agricoles. 

Par Akrem R.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a insisté sur ces deux points, au deuxième jour de sa tournée, effectuée depuis lundi, à la wilaya de  Touggourt et d’El Meghaïer.

En effet, le ministre a appelé, hier, lors de la sconde journée de sa visite, les agriculteurs à travailler en coordination avec les universités et instituts sous tutelle afin de tirer profit des travaux et études réalisés dans ce cadre.

Ceci leur permettra de développer et d’améliorer la production agricole et d’assurer la sécurité alimentaire, dira le ministre. En visitant un projet d’investissement de la société «Champs du Sud» pour la production de tomate industrielle, usant de technologies modernes, le ministre a écouté une présentation détaillée de ce projet qui dépend de la technologie moderne et de l’utilisation de technologies intelligentes, caractérisées par une production tout au long de l’année, destinée à au marché local, ainsi que pour l’exportation.

Sur place, le ministre a apprécié ce genre de projets qui créent, avant tout, des emplois et contribuent à augmenter la production nationale à travers l’augmentation des exportations hors hydrocarbures.

Le ministre a également appelé tous les investisseurs dans le domaine agricole à se tourner vers des méthodes modernes et à adopter des technologies intelligentes dans la gestion de leurs investissements en optant pour des projets qui se sont révélés efficaces pour atteindre la sécurité alimentaire. 

L’introduction de nouvelles technologies 

Les agriculteurs et les investisseurs sont appelés également à investir dans l’agroalimentaire. Un moyen pour la valorisation de la production nationale, en donnant de la visibilité aux producteurs, quant à l’élargissement de leur investissement. 

Ainsi, l’introduction de nouvelles méthodes agricoles devient de plus en plus nécessaire.  L’ambition de renforcer la sécurité alimentaire et la problématique des changements climatiques l’imposent d’ailleurs avec acuité.

Conscient de cette réalité, le gouvernement à travers le ministère du l’agriculture a tracé une stratégie et opté pour une vision novatrice à court (2025), moyen (2030) et long terme (2035) pour augmenter la production agricole. Donc, le cap est désormais fixé et tous les moyens sont mobilisés pour atteindre les objectifs tracés, en particulier dans le domaine des cultures stratégiques (céréale, lait, sucre et huile végétale). 

Des budgets conséquents sont alloués annuellement à l’importation de ces produits alimentaires. Selon des chiffres du gouvernement, entre 8 à 10 milliards de dollars sont consacrés pour répondre à la demande nationale en céréales, notamment. 

Outre l’incidence financière, l’Algérie fait face, comme beaucoup du pays dans le monde, a des tensions sur les marchés mondiaux. Durant la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine, les prix alimentaires et le fret maritime avaient enregistré des pics historiques.

Pour parer à cette problématique, le gouvernement et sous instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tracé une nouvelle feuille de route pour redynamiser davantage le secteur agricole, ayant produit plus de 4000 milliards de dollars en 2022, soit plus de 35 milliards de dollars et une contribution de 14% au Pib national. 

Le Sud pour atteindre l’autosuffisance alimentaire 

Des performances ont été réalisées, mais le secteur peut mieux faire, selon l’avis de beaucoup d’experts. Le développement d’une agriculture saharienne performante permettra à l’Algérie de réaliser ses objectifs en matière de sécurité alimentaire, d’autant que les premières expériences agricoles dans le grand sud sont concluantes.  Il suffit d’investir dans les potentialités agricoles dans le Sud du pays pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

«Il convient d’investir dans les atouts agricoles que recèle le Sud du pays, pour la réalisation de l’autosuffisance alimentaire et relever les défis conjoncturels et d’avenir» a souligné le ministre à l’issue de sa visite de travail dans  la wilaya de Touggourt, affirmant que ce défi est justement la mission à laquelle s’attelle son département ministériel.

«La wilaya de Touggourt recèle d’importantes potentialités agricoles lui permettant de jouer un premier rôle en termes de rentabilité agricole qualitative», a indiqué le ministre ajoutant qu’«il appartient de déployer davantage d’efforts pour promouvoir les opportunités d’investissement dans ce secteur et de diversifier la production agricole, notamment dans les filières stratégiques».

Il a, à ce titre, indiqué que « la stratégie du secteur de l’agriculture se focalise sur l’encouragement et le développement des produits stratégiques, comme les céréales, les fourrages, la betterave sucrière, le tournesol, avant de mettre l’accent sur «la nécessité d’étendre les superficies phœnicicoles dans la région en vue de promouvoir la production dattière et, par conséquent, les opportunités d’exportation de ce produit stratégique».

La délégation ministérielle s’est ensuite rendue dans la daïra d’El-Hedjira où elle a inspecté le projet d’un périmètre agricole « Gueddachi », s’étendant sur une superficie de 8.945 ha, fruit d’un investissement agricole du groupe Sonatrach et l’entreprise Cosider. Ce périmètre donnera lieu à la création, à moyen terme, d’un pôle agricole stratégique, a-t-on signalé .

A. R.

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