Un remaniement ministériel inattendu a été opéré, jeudi soir, par le président de la République, Abdelmajdid Tebboune. La décision a été prise, selon un communiqué des services de la présidence, en application des articles 91, alinéa aliéna 7 et 104 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, Aimene Benabderahmane.
Par Akrem R
Ce léger lifting au sein de l’Exécutif a touché les ministères de l’Agriculture, de la Communication et du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Ainsi, le ministre Abdelhamid Hemdani a été remplacé par Mohamed Abdelhafid Henni. Un changement qui était prévisible, vu notamment, le nombre de problèmes qui persistent encore dans le secteur agricole, perçu comme étant stratégique pour l’Algérie. Selon des observateurs, la hausse des prix de la pomme de terre dépassant le seuil des 100 da/kg, un prix jamais atteint, même durant la période de pandémie et celui des viandes blanches, à plus de 450 DA/kg.
D’ailleurs, et en dépit des multiples opérations de déstockages et de lutte sans merci contre la spéculation illicite, le marché ne connait toujours pas de stabilité et les prix se maintiennent à leur niveau le plus élevé.
Ce qui ne peut être expliqué que par la non prise en charge des doléances des agriculteurs de cette filière. Un constat qui a été, d’ailleurs, dressé par le SG de l’UNPA, Mohamed Alioui. Ce dernier n’a pas hésité, lors de son passage au forum de la radio nationale, de tirer à boulets rouges sur la mauvaise gestion de ce problème « de pomme de terre» et également l’absence d’un dialogue direct avec les vrais professionnels.
Même chose pour la filière avicole. La hausse des prix des aliments au niveau international et, également, les prix du poussin ont anéanti pratiquement cette filière dominée à 80% par des petits éleveurs. L’annonce, par ailleurs, faite de Hemdani concernant la baisse des prix au courant du mois d’octobre, n’a pas eu lieu. L’expert en agriculture, Laala Boukhalfa l’avait qualifiée de «poudre aux yeux» et que les prix ne peuvent revenir à un niveau acceptable, qu’à partir du mois de ramadhan prochain et avec la mise en place d’un vrai programme pour la relance de la filière.
En clair, le nouveau ministre de l’Agriculture est appelé à revoir le mode de gestion actuel, en mettant en place une nouvelle stratégie et feuille de route adaptée à la conjoncture actuelle, a recommandé Boukhalfa.
S’agissant du secteur de l’Emploi, le passage de l’EX-DG de la Cnas, Abderrahmane Lahfaya à ce département, n’a pas eu le résultat escompté. Beaucoup de dossiers sont toujours en suspens, notamment celui des retraités, l’insertion des jeunes du pré-emploi dans des postes permanents et, également, la gestion de la crise de la Covid-19 et son impact sur les entreprises. Le chef de l’Etat a choisi de faire appel à une personnalité expérimentée, à savoir Youcef Cherfa, l’ex-ministre de l’Habitat et wali d’Alger, pour la gestion de ce département impacté lourdement par la double crise sanito-financière, le système de la sécurité sociale, entre autres, étant au bord de la faillite et les différentes Caisses en difficulté.
Ce dernier aura face à lui, une lourde tâche, nécessitant une synergie des efforts pour le règlement des questions en suspens, notamment, celle de l’emploi. Quant au dernier département touché par ce remaniement, il s’agit de la Communication. Le professeur Amar Belhimer a cédé sa place à Mohmaed Bouslimani. Le nouveau ministre aura la mission de poursuivre les réformes déjà engagées, et surtout d’en accélérer la concrétisation, notamment, et l’assainissement du secteur, le marché de la publicité et la réactivation du Fonds d’aide à la presse écrite. Autant de chantier, dont le retard qu’ils accusent, pourrait être à l’origine du départ de M. Belhimer.
A. R.