Mines, Agriculture, Tourisme… Les mégaprojets enregistrés à l’AAPI

Siège de l'AAPI

Les investisseurs étrangers s’intéressent de plus en plus au marché algérien. De nombreux projets sont, en effet, enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), et des centaines d’autres intentions d’investissement sont émises par des étrangers dans divers domaines, notamment, l’agriculture, l’industrie, les mines et le tourisme. Ce qui témoigne de l’engouement des investisseurs du retour de la confiance et de l’amélioration du climat des affaires, d’une manière générale.

Par Akrem R.

Selon les chiffres dévoilés, hier, à Alger par le DG de l’AAPI, Omar Rekkache, pas moins de7 480 projets d’investissement sont enregistrés à l’Agence au 31 mai dernier, pour un montant global de 3436.9 milliards de DA et avec prévision de création de 181 700 postes d’emploi directs.

Dans le détail, 127 projets étrangers, dont 41 investissements directs étrangers (IDE) et 82 autres en partenariats, souligne-t-il lors de son passage au «Forum d’El Moudjahid».

Concernant les projets structurants, l’intervenant a fait savoir l’existence de 54 grands projets émanant d’investisseurs locaux. En effet, à travers ces chiffres, l’investissement en Algérie reprend des couleurs et des résultats prometteurs sont attendus dans les deux prochaines années.

D’ailleurs, c’est sur cette base que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tablé sur l’augmentation du PIB à 400 milliards de dollars à l’horizon 2027.

Dans quelques mois, « nous atteindrons 10 000 projets enregistrés à l’AAPI. Ce ne sont pas des projets sur papier, mais ils sont réels. Pas moins de 21 projets structurants sont déjà lancés à travers le pays. Nous sommes sur la bonne voie», dira-t-il.

Le nouveau cadre réglementaire régissant l’investissement, en plus des garanties sur une stabilité juridique de 10 ans et la création d’une commission de recours au niveau de la présidence sont considérés comme étant des mesures incitatives aux investisseurs étrangers et locaux.

Outre le projet d’investissement pour la production de la poudre de lait en partenariat avec les Qataris, d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, des pourparlers sont en cours avec un investisseur italien, en l’occurrence Bonifiche Ferraresi (BF), pour la concrétisation d’un projet de production de blé au Sud du pays, pour un montant de près d’un milliard de dollars.

Un premier projet sera réalisé dans la wilaya de Touggourt sur une superficie de 20 000 hectares, annonce Rekkache, faisant savoir qu’un deuxième projet sera également réalisé à Timimoune dans le domaine de la production de céréales sur une superficie de 37 000 ha.

L’agriculture, le tourisme et les mines attirent plus d’IDE

«L’AAPI et le ministère de l’Agriculture sont, par ailleurs, en discussions avec la société italienne pour l’orientation de ces investissements vers les domaines stratégiques de l’Etat, notamment, investir dans l’industrie de transformation destinée à l’exportation», détaille l’intervenant, en annonçant également des discussions avec des Qataris pour la réalisation d’un complexe touristique, sans donner plus de détails.

Le DG de l’AAPI a révélé qu’un investisseur de la Malaisie « le groupe Lion » a enregistré son projet d’investissement en Algérie, consistant en l’exploitation de ressources minières, comme l’aluminium et les minerais de fer destinés à l’exploitation industrielle, pour un montant de 8 milliards de dollars, outre, la création de 10 000 emplois directs.

Dans la première phase, il est prévu l’investissement de 3,5 milliards de dollars. « C’est une opération très sérieuse, dont, nous, au sein de l’AAPI, allons faire de notre possible pour la concrétisation de ce projet. La seule contrainte à lever c’est de répondre aux exigences du groupe en matière de foncier. Il a demandé une superficie de 800 ha dans la wilaya de Boumerdes, avec l’objectif de réaliser un port au niveau de cette wilaya», souligne l’intervenant, en indiquant que ce groupe a fait une autre proposition pour l’aménagement des zones industrielles.

Pour lui, la concrétisation de ce projet est un défi personnel. En effet, la réalisation de cet important projet permettra à l’Algérie de devenir un leader mondial dans la production de l’acier, notamment.

Le problème du foncier persiste

Par ailleurs, le DG de l’AAPI a appelé les autres institutions de l’Etat, notamment les agences foncières (industrielle, agricole, touristique et Urbaine) à l’accélération des opé- rations de viabilisation des terrains.

«Le portefeuille actuel entre les mains de l’AAPI est insuffisant pour répondre à la forte demande des investisseurs. Parfois, nous recevons des milliers de demandes pour une assiette. C’est pour cela, que nous demandons une implication accrue des institutions de l’Etat et des organisations patronale», appelle Rekkache.

Évoquant l’opération d’octroi du foncier, le DG de l’AAPI a noté que l’attribution du foncier se fait désormais d’une manière digitalisée, en révélant que 404 assiettes foncières sont affichées sur la plateforme de l’AAPI, d’une superficie de 344 ha.

« Nous avons reçu 1176 demandes, dont 236 porteurs de projets qui ont bénéficié de décisions provisoires et finales de l’octroi du foncier. Des opérateurs ont bénéficié d’actes de concession pour la réalisation de projets d’une valeur globale de 315 milliards DA et la création de 32 485 emplois», détaille l’intervenant, annonçant le lancement d’un processus pour l’amélioration de l’opération d’octroi du foncier.

Pour sa part, Kamel Kheffache, président de la Commission des recours au niveau de l’AAPI, a fait savoir que cette dernière a traité 15 recours, dont une bonne partie concerne les anciens dossiers de l’ANDI, repris par l’AAPI. Des projets qui font face à des problèmes en lien avec le foncier, le financement et listes de biens et services à acquérir par l’investisseur.

« Notre rôle est de trouver des solutions au problèmes rencontrés par les opérateurs. L’AAPI a un rôle d’accompagnement des investisseurs et peut toujours trouver un consensus», explique-t-il.

A. R.

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