Par Lyazid Khaber
«L’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence.»
Victor Hugo
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune, la question du développement des territoires revient sur presque toutes les langues, mais de manières différentes les unes des autres. Le Président qui, dans sa feuille de route avait inscrit en grandes lignes ce qui est appelé «zones d’ombre», qui sont ces interstices laissés à l’abandon depuis de longues années, par des gouvernements peu ou pas du tout regardants, ouvre par la même occasion un grand débat, en soubassement. Il s’agit de la politique de gestion du territoire, du développement territorial et de l’urbanisme qui restent encore au stade de l’amateurisme dans notre pays. N’ayant pas de visions à long terme, les collectivités locales donnent toujours l’impression de ne pas trop maitriser ce volet de la gestion de la collectivité, se contentant seulement de «gérer» les affaires courantes, de répondre partiellement ou même parfois avec entourloupes aux revendications citoyennes, parfois exprimées avec violence. Les maires, les chefs de daïras, les walis ou encore, les directeurs des exécutifs des wilayas, n’ont, jusque-là, jamais (du moins dans leur majorité) fait preuve de maturité. Des projets sont certes initiés ici et là, souvent sur le dos d’un contribuable laissé-pour-compte, mais sans qu’il y ait de véritables solutions, ni encore moins de projection qui prémuniraient le pays d’éventuelles grognes. L’on assiste souvent à des excès de hargne de la part de citoyens désabusés qui, face à la sourde oreille des responsables locaux, ne trouvent d’autres moyens pour se faire entendre, que celui de recourir à l’émeute et à la fermeture des routes à la circulation. Ce phénomène devenu récurrent à travers le pays, depuis au moins une bonne trentaine d’années, occasionne des dégâts énormes, tant à la quiétude des citoyens eux-mêmes qu’à l’économie locale qui s’en trouve gravement impactée. Ceci dit, la remise sur le tapis de la politique de gouvernance locale, appelle bien des changements, tant dans la mentalité des responsables que dans les méthodes. De là, apparaitra la nécessité de penser à mieux construire dans nos contrées, car jusque-là, ne tenant compte d’aucune norme, les différents projets initiés, tant dans le domaine du bâtiment, des équipements publics ou encore des servitudes, n’ont eu que des résultats largement discutables. Maintenant, il est temps d’évaluer les échecs du passé pour ne plus en avoir à l’avenir.
L. K.