Avec l’apparition du variant Omicron, la Setram a pris des mesures particulièrement strictes, pour diminuer, au mieux, la transmission du virus. Les contrôles sur les quais sont permanents et dans certaines stations importantes. Toutes ces mesures sont nécessaires mais exaspèrent autant les passagers que les services de contrôle.
Par Réda Hadi
A la station de Bab Ezzouar, « Le pont », des agents des forces de l‘ordre viennent aider ceux de la Setram, mais l‘incivisme est plus fort et les disputes sont nombreuses. A cette station, il vous est interdit d’ accéder sans masque de protection. Des jeunes vous proposent des bavettes à prix réduit. Mais rien n‘y fait, beaucoup et particulièrement des jeunes, refusent le masque, ce qui amène les agents de la Setram à leur refuser, à leur tour, l‘accès au quai. Ceci provoque alors des disputes, et il n‘est pas rare qu’on en arrive aux mains, tant la tension est forte.
Ce sont deux états d ‘esprit qui s’affrontent. D ‘une part, il y a des usagers qui prennent le danger à la légère et refusent de porter le masque mais persistent à emprunter le tramway. De l’autre, des agents de contrôle qui ne font qu’appliquer les consignes qui leur sont données.
Mabrouk, agent de contrôle dans cette entreprise, souligne avec force, la difficulté qu’il a, à imposer l‘ordre : «Nous ne faisons qu‘appliquer les consignes, mais l‘inconscience de certains est amorale. Ces derniers refusent de porter le masque, et nous insultent ! Difficile de résister à la provocation, alors que nous ne faisons que notre métier. Quand il y a des policiers en renfort, c’est moins contraignant mais tout aussi difficile. Nous sommes pris entre deux feux. Nous avons des responsables de groupe qui vérifient si nous appliquons les consignes, et de l‘autre côté des gens qui persistent dans leur incivisme»
Un jeune homme, la vingtaine d’années, qui en est venu aux mains avec un agent de contrôle, crie sa colère se disant lésé dans sa liberté… «On veut m’obliger à porter un masque, alors que je n’en vois pas la nécessité. Ce virus ne tue pas, tout le monde le sait, de plus, je suis sans travail, comment voulez-vous que j’achète un masque. Pourquoi la Setram ne l‘offre pas, vu que c‘est elle qui l‘impose ? »
Les agents de la Setram rejettent la faute sur les usagers qui, en plus de refuser de se protéger, veulent voyager gratuitement.
Selon beaucoup de personnes, «ces consignes sont incompréhensibles. Pourquoi n‘appliquer ces mesures que dans le tramway. Dans les bus, personne ou presque ne le porte. Dans les cafés c‘est la même chose. Si on doit appliquer une règle, il faudrait qu‘elle soit générale, pas que dans le tramway» ;
A la station des Tamaris, un chef de groupe nous affirme que face à la hausse des contaminations la «Setram met en place un dispositif sanitaire contre la propagation du Coronavirus. Parce que la santé et la sécurité des usagers sont des priorités pour nous»
Celui-ci nous précise aussi que « certes, les chiffres des contaminations au coronavirus tels qu’annoncés par le Comité scientifique de suivi de la pandémie, sont en net recul en Algérie, comparativement aux mois écoulés. Mais le virus circule encore. Les usagers du tramway ne l’entendent pas de cette oreille. Les contrôleurs du moyen de transport en commun qui sillonnent pas moins de 15 stations et parcourent 23 km, endurent les pires avanies pour tenter de faire respecter les consignes sanitaires dans le cadre du programme contre la propagation du virus. Il est vrai que le dispositif de respect des règles sanitaires a vite été renforcé, mais pour quelque temps seulement, puisque l’on assiste, aujourd’hui, au retour du désordre et à l’insouciance».
R. H.