En dépit des moyens financiers injectés, annuellement par l’Etat, le secteur de la Santé en Algérie est toujours en réanimation. Les politiques de réformes, engagées depuis deux décennies, ont toutes échoué.
Par Akrem R.
D’ailleurs, la situation de nos hôpitaux et autres centres de soins est déplorable et la qualité des services laissent à désirer. Il suffit de se rendre au plus grand hôpital de l’Algérie, à savoir le CHU Mustapha Pacha pour constater de près cette situation «déplorable». Un constat que partagent les praticiens et même les hautes autorités du pays.
En somme, la refonte et la modernisation de notre système de Santé est plus que nécessaire, ont souligné des participants aux travaux du séminaire de santé de deux jours (8 et 9 janvier) au CIC.
Placé sous le thème « Une nouvelle vision et un système moderne au service du patient», cette rencontre a été une occasion pour les 700 participants, de débattre des stratégies nécessaires pour une révision totale de l’architecture du secteur sanitaire.
Lors de son allocution à l’ouverture du Séminaire, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderhamane, a tracé les grandes lignes de cette rencontre, en appelant les différents intervenants, et en urgence, à la modernisation du système à tous les niveaux. Cela doit se fait, dira-t-il, en s’appuyant sur plusieurs outils et moyens, dont le plus important, est la maîtrise de la gestion financière et administrative. Après avoir rappelé que l’Etat a investi énormément dans les infrastructures de santé, Benabderhamane a expliqué que la rencontre d’hier, fait partie d’une série de séminaires et d’ateliers en vue de grandes réformes, prévues dans le cadre de la construction de la nouvelle Algérie. «Nous nous réunissons, aujourd’hui, dans ce séminaire, qui est placé sous la tutelle du Président de la République, pour revoir le système de santé et introduire une réforme profonde et globale en procédant à la révision de la carte sanitaire et son ajustement, en utilisant des normes avancées», précise-t-il. Pour le Premier ministre, la situation actuelle de notre système de santé nécessite l’élaboration d’une nouvelle feuille de route « saine » et « équilibrée», garantissant une couverture sanitaire selon les normes internationales. À travers cette déclaration, Aïmene Benabderahmane a mis le doigt sur la plaie.
La couverture sanitaire actuelle est médiocre et ne répond nullement aux aspirations des patients. Outre que la gratuité des soins n’est plus qu’un slogan. Une fois un malade est hospitalisé, le patient est contraint, à chaque fois, d’aller solliciter le privé pour effectuer des soins de diagnostic ou supplémentaires, contre une facture particulièrement, salée.
Le citoyen, dira le Premier ministre, a besoin de meilleures conditions d’accueil et de prises en charge, au niveau des hôpitaux et autres centres de soins. « Le citoyen n’a pas besoin de recommandations théoriques. Mais, il veut du concret, lui permettant une couverture sanitaire de qualité», a-t-il lancé à l’adresse des participants. Ces derniers, sont ainsi appelés à trouver des solutions réalistes et applicables sur le terrain. Enfin, le Premier ministre a indiqué que les problèmes et la situation de notre système de santé sont connus, et ce, pour diverses raisons. À cet effet, il est nécessaire de les traiter, au cas par cas, et tenter de répondre à plusieurs interrogations, dont celui lié au manque de moyens humains et financiers. Sur ce point, le Premier ministre s’est voulu clair, affirmant que le problème ne réside pas à ce iveau, puisque argue-t-il, le personnel du secteur est de plus de 373 000, dont 56 700 praticiens et que le nombre d’infrastructures est de l’ordre de 629, dont 15 centres hospitalo-universitaire et 237 centres de soins de proximités.
A. R.