Le président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, est attendu demain, lundi, à Alger. Il coprésidera le 4e sommet intergouvernemental algéro-italien avec le Premier ministre, Aïmene Benabderhamane.
Par Akrem R.
Prévu pour deux jours, les 18 et 19 juillet courant, ce rendez-vous se limitera, enfin de compte, à la journée de demain, lundi. Une décision imposée par la situation politique dans ce pays.
D’ailleurs, Mario Draghi avait déposé sa démission, mais le président de la République italienne l’a refusée, lui ayant demandé de poursuivre sa mission. Il devrait arriver, demain, lundi à Alger, avant de regagner Rome dans la soirée après avoir été reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Toutefois, et en dépit de ces « aléas », l’Italie veut renforcer ses relations économiques avec l’Algérie. Ce sommet sera, en effet, une occasion pour officialiser les accords signés entre les deux pays lors de la visite d’Etat du président Abdelmadjid Tebboune en Italie, fin mai dernier.
Ainsi, il s’agira de dénicher de nouvelles opportunités d’affaires entre les deux pays, notamment, l’Algérie qui ambitionne de diversifier son économie, en développant de nouveaux segments de croissance.
Dans le plan d’action du gouvernement, l’industrie, l’agriculture, les mines et le tourisme sont des secteurs prioritaires à développer en urgence. Le nouveau Code de l’investissement sera bientôt en vigueur, pour ce faire. L’objectif principal étant de redynamiser l’économie nationale et capter les IDE nécessaires.
Des accords en perspective
C’est dans ce cadre qu’un forum économique algéro-italien et Busniss Bilatérale sera organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) au Centre international des congrès (CIC), Abdul Latif Rahal. « L’événement vise à renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux pays et à créer des partenariats durables entre hommes d’affaires algériens et italiens», lit-on dans un communiqué d’Algex.
Outre une séance plénière, sont prévues quatre réunions intersectorielles, et des B to B entre les entreprises algériennes et italiennes. Plusieurs accords seront signés à l’occasion de ce Sommet.
Les domaines concernés sont la sécurité, l’industrie et les infrastructures, la transition énergétique, les énergies nouvelles et renouvelables, notamment, l’électricité et l’hydrogène, la promotion des investissements, les PME/ PMI et les startups, les ressources en eau et la sécurité hydrique, la pêche et l’aquaculture, l’industrie minière notamment, la filière marbre, la coopération technique et la recherche scientifique, l’industrie cinématographique.
La venue à Alger de Mario Draghi, la deuxième cette année, intervient dans un contexte de crise politique interne et énergétique aiguë en Europe, marquée par les craintes d’un arrêt total du flux des approvisionnements en gaz russe en perspective de l’hiver prochain. Sur ce chapitre, la venue à Alger de Mario Draghi sera mise à profit pour finaliser l’accord d’augmenter les livraisons de gaz algérien à l’Italie à partir de la semaine prochaine. L’accord porte sur une augmentation de 4 milliards de m3 supplémentaires et qui devrait être portée à 6 milliards à la fin de l’année en cours.
A traves cette décision le groupe Sonatrach consolide sa position sur le marché européen, en devenant le deuxième fournisseur de ce continent après la Norvège.
Cette décision renforce davantage les liens historiques entre l’italien ENI et le groupe pétrolier algérien, Sonatrach. Cet engagement de l’Algérie à augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie témoigne de l’excellence qui caractérise la coopération algéro-italienne.
Pour rappel, l’approvisionnement de l’Italie en gaz algérien a été au centre des entretiens qu’a eus le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avec son homologue italien, M. Sergio Matarella, et le président du Conseil, M. Mario Draghi. Les deux parties avaient convenus de booster le partenariat énergétique entre les deux pays.
Ce sommet entre les deux gouvernements sera également une occasion pour l’ouverture officielle d’une ligne maritime entre Alger-Napoli à partir le 24 juillet. Cette ligne est susceptible de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays et également de la circulation des personnes.
En somme, le partenariat Alger-Rome connaitra, certainement, un nouvel essor et consolidera davantage les relations historiques et d’amitiés entre les deux rives.
A. R.
Abdelkader Slimani, expert en économie et consultant en investissement: «L’Italie est plus qu’un partenaire, c’est un allié »
L’expert en économie et Consultant en investissement, Dr. Abderkader Slimani a indiqué qu’avec la signature de nouveaux accords de coopérations entre les deux pays et la récente décision de l’Algérie d’augmenter les quantités du gaz exportées vers ce pays ami, notre pays devient plus qu’un partenaire, c’est est un allié. L’intervenant a signalé que le géant italien Eni est un partenaire historique de la Sonatrach. Des investissements colossaux ont été engagés par cette entreprise en Algérie depuis l’indépendance.
Ainsi, la décision du président Tebboune de donner l’exclusivité à ENI de commercialiser le gaz sur le continent européen, consolidera les relations entre les deux pays et, en particulier, entre les deux compagnies pétrolières. Actuellement, l’Algérie exporte plus de 20 milliards m 3 de gaz annuellement via le gazoduc transmed
Sur un autre registre, la visite du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, ce lundi à Alger, sera une occasion pour le renforcement de la coopération dans les domaines de l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie, la construction navale et pharmaceutique. « L’Algérie veut signer des accords dans divers domaines, en particulier, dans la construction navale et pharmaceutique», souligne-t-il.
Et d’ajouter : « l’Italie est un partenaire, par excellence, en mesure d’accompagner l’Algérie dans sa transition économique. Il faut savoir que l’Italie est la troisième économie européenne avec 5 millions de PME et quelques 14 000 startups activant dans les domaines de l’innovation et de la créativité. En clair, l’Algérie veut capter l’Italie comme partenaire économique dans les domaines des EnR, notamment, l’hydrogène, l’industrie mécanique, machines agricoles». L’expert Abderkader Slimani s’attend à une relance effective de l’économie nationale, en particulier, avec l’entrée en application du Code de l’investissement.
Propos recueillis par A. R.